Développement économique : Les énormes potentialités du Mali

L’étude diagnostique de la problématique de l’émergence économique du Mali n’est guère encourageante, car les obstacles sont nombreux. À commencer par la crise énergique qui n’est plus seulement saisonnière.

Publié mercredi 06 septembre 2023 à 06:02
Développement économique : Les énormes potentialités du Mali

En effet, l’électricité n’est jamais disponible en quantité et qualité. Le Mali est ainsi obligé d’en importer de la Côte d’Ivoire. Et cela malgré nos nombreux barrages et un énorme potentiel d’ensoleillement. Selon de le ministre de l’énergie, dans une récente déclaration sur l’ORTM, le déficit serait 500 Mwh. Nous sommes tentés de dire seulement ! Le Gaz était subventionné depuis 30 ans à hauteur de 6 milliards Fcfa/an. Notre pays n’en importe que 18.000 tonnes contre 200.000 au Sénégal et 300.000 en Côte d’Ivoire. Malgré tout, le gaz est toujours un produit de luxe réservé surtout à des citadins.

En ce qui concerne les intrants agricoles comme les engrais, selon un moniteur d’agriculture, le Mali consomme plus d’engrais que beaucoup de pays africains quand on fait le ratio surfaces cultivées et quantité d’engrais importé. N’empêche que notre pays exporte aussi des engrais. Les contraintes ne manquent pas non plus dans ce domaine. Tout comme dans celui des hydrocarbures avec le litre de l’essence qui est passé de 600 Fcfa en 1992 à plus de 800 Fcfa en 2023. La politique de biocarburant a été lancée en 2004 pour atténuer la souffrance des consommateurs, dépendant des dérivés du pétrole sans cesse instable. 

Malgré son grand potentiel (2 millions de vaches en lactation), le Mali est contraint d’importer ce produit d’Europe et d’ailleurs. Le prix du kilo de viande qui était de 500 Fcfa à Sido (25 km de Bougouni) en 2002 est passé à 3.000 Fcfa en 2022. «L’aliment bétail serait devenu trop cher et les éleveurs n’ont plus accès aux pâturages à cause de la crise armée qui secoue notre pays depuis 2012», justifie un opérateur du secteur. «Au  niveau du textile et des vêtements, jusqu’au linceul, le Mali importe tout», ironise un compatriote !  Le montant des importations à ce niveau est estimé à 160 milliards de nos francs par an. Cependant, notre pays est l’un des trois plus grands producteurs de la fibre du coton.

 UNE STRATÉGIE DE CROISSANCE ACCÉLÉRÉE

Notre pays exporte principalement de l’or, notamment 72,9 % des exportations totales en 2019-2021, selon COMTRADE qui est la plateforme de données sur le commerce mondial la plus complète au monde. Selon certaines informations, le Mali ne perçoit plus de dividendes aux motifs que toutes les mines présentes sur notre sol exploitent à perte. Elles n’arrêtent leurs activités, mais prennent gratuitement l’or de 20 millions de pauvres au vu et su de tout le monde. Selon la même source, 1.250 milliards de Fcfa appartenant au Mali issus des ventes l’or seraient bloqués à l’étranger depuis 2021.


Pendant ce temps, notre pays dégringole dans la production de ses principaux produits d’exportation. De premier producteur coton en Afrique subsaharienne (11,6 % du PIB), le Mali n’est plus que 4e en 2022-2023. Le manque à gagner est énorme et le Trésor public est ainsi privé de substantiels revenus. Nous sommes également passés de 3e à 4e pays producteur d’or en Afrique. Notre pays exporte également des animaux sur pieds vers le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Guinée et d’autres pays de la sous-région. Ce commerce, sans valeur ajoutée, ne profite nullement à notre économie. La conclusion est que le salut Malien doit reposer sur le lait, un pilier de la Stratégie de croissance accélérée (SCA).

Comme vous le savez, en économie, il y a ce qu’on appelle l’interdépendance entre les secteurs. Par exemple, entre l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. L’élevage a besoin des céréales pour apporter des protéines aux bovins et le sol à son tour, reçoit des fertilisants fumiers des bovins. Les bouses de vaches et autres lisiers d’élevage sont capables de produire du gaz pour faire fonctionner nos voitures, cuire nos aliments et surtout fournir de grandes quantités d’électricité propre, bon marché et renouvelable à souhait et à vie.


Il faut aussi ajouter que beaucoup de produits manufacturés ont besoin d’emballage pour être vendus. Il est important de souligner que les hommes sont forcément sollicités pour faire fonctionner tous ceux-ci. Partant de cet ensemble organisé d’idées, de concepts abstraits appliqués à cette autre théorie dit : «rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Nous proposons au peuple malien et à ses dirigeants actuels, une Stratégie de croissance accélérée (SCA). Elle repose sur un projet intégré, porté obligatoirement par l’état et les privés maliens.

Nous savons que les systèmes dits industriels représentent moins de 10 % des volumes produits dans le monde et se distinguent par une alimentation qui dépend à 90 % d’achats principalement de concentrés, mais aussi de fourrage. Ils sont aussi parfois qualifiés de «hors-sol», car déconnectés de la production des terres de l’exploitation.


Développés depuis les années 1960, en réponse à l’augmentation de la demande, ces systèmes sont représentés à l’échelle internationale par les feed-lots laitiers des États-Unis ou de Chine avec plusieurs dizaines de milliers de vaches, et les systèmes laitiers israéliens très intensifs en termes de production par animal (15.000 litres/an), mais avec des effectifs plus faibles. «En Europe, ils restent une exception, la production des fourrages étant plus rentable que sa délocalisation, en raison de frais de transport supplémentaires», reprend Jean-Louis Peyraud.

Abdou Karim DRAMÉ, Journaliste freelance, analyste des Enjeux et Innovations du Développement durable.

Tél. +223 68 52 03 03

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