
Un donneur à la salle de prélèvement du Centre national de transfusion sanguine qui accueille parfois 80 donneurs par jour
À l’instar de la communauté internationale,
notre pays célèbre aujourd’hui 14 juin la Journée mondiale du don de sang. À ce
propos, il est opportun de rappeler l’urgence et la nécessité d’inciter nos
compatriotes à sacrifier un temps à cet acte d’humanisme, de générosité et de
solidarité envers les personnes en nécessité de transfusion sanguine comme dans
les cas des malades drépanocytaires, ceux qui souffrent d’insuffisance rénale,
d’anémie. Cette substance vitale est aussi précieuse voire indispensable dans
la prise en charge des hémorragies de la délivrance ou des traumatismes liés
aux accidents de la voie publique.
Daliou Sacko, un commerçant sexagénaire, ne
dit pas le contraire. Vendredi dernier aux environs de 9 heures, il était venu,
en compagnie de deux jeunes hommes pour un don de compensation en vue d’obtenir
ce liquide vital, au Centre national de transfusion sanguine (CNTS). «C’est
pour ma petite sœur qui a subi une intervention chirurgicale», explique l’homme
effilé. Depuis trois jours, précise-t-il, la patiente attend d’être transfusée.
Lui-même n’est pas un donneur du fait de ses 62 balais (Il est déconseillé aux
plus de 60 ans de faire un don de sang). Dans le même établissement, quelques
minutes avant la fermeture des guichets destinés à l’enregistrement des
donneurs de sang, les agents du CNTS n’avaient enregistré que 25 donneurs
volontaires contre 62 donneurs de compensation.
Diabaté Raphael, âgé de 45 ans, fait partie
des donneurs volontaires depuis 4 ans. Cet artiste musicien auteur et
compositeur justifie son geste par le désir de sauver des vies en donnant du
sang. C’est aussi un devoir citoyen et religieux, pense l’auteur de deux
albums. Le musicien invite ses compatriotes à intégrer le réflexe du don
volontaire du sang.
Kalil Sabané est un donneur volontaire venu
accompagner un donneur de compensation. Ils sont venus chercher deux poches de
ce liquide vital. Il explique que son organisation, constituée de 200 à 300
jeunes, fait chaque année des dons de sang lors de sa rentrée solennelle. Selon
l’entrepreneur de 36 ans, il faut garder à l’esprit que ça n’arrive pas qu’aux
autres d’avoir besoin de cette substance vitale. Personne n’est à l’abri d’une éventuelle
maladie nécessitant une transfusion sanguine.
Dans la salle de prélèvement, quatre personnes
sont installées. La responsable de cette unité explique accueillir parfois 80
donneurs par jour. Mme Traoré Tari Bocoum conseille aux donneurs de manger et
boire avant leur don de sang. Elle indique aussi que le CNTS a une cantine qui
offre une collation après le prélèvement. Au CNTS, un autre service s’occupe de
la préparation et de la validation des produits sanguins. L’équipe peut préparer
au minimum 300 poches de sang par jour. Au moins, 20% de ces poches de sang
collectées sont destinées à la destruction parce que contaminées.
Le chef de ce service, Amadou Uro-Ogon, explique que son unité prépare le sang et ses dérivées. Il s’agit du concentré de globule rouge (CGR) pour corriger l’anémie et du plasma frais congelé (PFC) qui permet d’arrêter le saignement. Le Concentré plaquettaire (CP), utilisé très généralement par le service d’hématologie dans le traitement de leucémie (cancer du sang), est aussi un dérivé du sang. C’est après que «nous mettons le produit validé à la disposition du service en charge de sa distribution.
Retourner des poches non utilisées-
Nematoulaye Maïga est la patronne du service de distribution du sang. Son unité
qui délivre au moins une vingtaine de poches par jour, est constamment sous
pression. Elle explique que les personnes qui demandent pour la première fois
du sang payent 5.000 Fcfa par poche tandis que pour les demandes qui suivent
après, c’est 3.000 Fcfa par poche. La cheffe du service distribution invite les
promoteurs des cliniques qui ne peuvent conserver les poches de sang dans les
conditions requises à retourner celles qui ne sont pas utilisées.
Selon le directeur général du CNTS, Pr
Alhassane Ba, la situation sécuritaire du pays impose que le sang soit le
premier produit disponible. En plus, déclare-t-il, la prise en charge des
maladies comme la drépanocytose, l’insuffisance rénale, les anémies palustres,
les hémorragies de délivrance et les accidents de la circulation impose la
disponibilité des produits sanguins. Selon lui, en dépit de ce besoin énorme,
on ne cultive pas le réflexe du don de sang dans notre pays.
Selon l’Organisation mondiale de la santé
(OMS), pour qu’un pays soit autosuffisant en matière de don de sang, il faut 80
à 100% de donneurs bénévoles volontaires. Le professeur agrégé en hématologie
précise que notre pays enregistre aujourd’hui 22% de bénévoles parmi les
donneurs de sang. Le reste est constitué de donneurs de compensation qui représentent
le plus gros contingent. Il se réjouit de l’amélioration, mais reste conscient
que notre pays n’a pas encore atteint l’autosuffisance en matière de sang et dérivés.
«Actuellement, nous menons beaucoup de campagnes de sensibilisation auprès des
jeunes en vue d’organiser des collectes de poches de sang», déclare le patron
du CNTS. Et de rappeler simplement que le 14 juin qui consacre la Journée du
don de sang est un hommage aux donneurs volontaires. Il qualifie ceux-ci
d’altruistes. Il appelle tous à prendre graine de leur exemple. Le directeur du
CNTS qui sait de quoi il parle, relève que le don de sang permet de renouveler
les cellules du donneur.
Le directeur général du CNTS informe que le
donneur de sang doit avoir 18 ans ou plus, être en bonne santé et pesé entre 50
à 55 kg. Les hommes peuvent se permettre de donner leur sang tous les 3 mois.
Les femmes accomplissent cet acte de générosité tous les quatre mois. Pour
Alhassane Ba, l’adoption en 2022 de la loi relative à la transfusion sanguine
va permettre au CNTS de mettre en place une bonne organisation. Et d’annoncer
que les autorités ont accordé à son établissement un budget d’investissement.
Ces ressources permettront de faire les travaux d’extension ou de rénovation du
Centre. Il est aussi prévu, dit-il, de doter le CNTS d’équipements qui
permettent de produire des produits sanguins diversifiés et de les rendre
disponibles rapidement.
Aïcha SIDIBÉ
Rédaction Lessor
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