L’événement se tient cette année sous le thème international
intitulé : «Tous unis! L’activisme pour l’élimination des violences à l’égard
des femmes et des filles. » Au niveau national, notre pays a retenu le thème : «
Utilisons nos valeurs sociétales pour mettre fin aux violences faites au femmes
et aux filles. » La célébration de cette journée donne le coup d’envoi des 16
jours d’activisme.
Durant cette campagne, autorités et partenaires feront
le point sur les dangers et les conséquences liées aux violences
faites aux femmes et filles (VFF ) en vue de trouver des solutions pour mettre
fin à ces violences. Selon la directrice du Programme national pour
l’abandon des violences basées sur le genre (PNVBG), Mme Keita Fadima Tall, le
choix de ce thème national se justifie par le fait que notre pays a enregistré
plusieurs cas d’assassinat cette année.
L’objectif est de mener des activités de sensibilisation et
d’information de la communauté sur nos valeurs sociétales et traditionnelles en
vue de valoriser la femme. « Au Mali, nous avons plus de 20
formes de Violences basées sur le genre (VBG)», précise-t-elle. Avant
d’indiquer que ces violences se trouvent dans six types. Ce sont : le viol,
l’agression sexuelle, la violence physique, le mariage d’enfant, les dénis de
ressources d’opportunités et de services, y compris les violences
psychologiques et émotionnelles. Mme Keita Fadima Tall estime que
les cas de VBG augmentent d’année en année dans notre pays.
«En 2020, on a enregistré 6.065 cas contre
9.450 cas l’année suivante», indique-t-elle. La directrice du PNVBG souligne
que le viol vient en tête des VFF suivi de la violence physique. Selon elle, le
déséquilibre et l’abus de pouvoir, le faible niveau d’instruction et économique
ainsi que la consommation des stupéfiants sont à l’origine des violences faites
au femmes.
Parlant des valeurs sociétales, le sociologue Dr Mohamed
Abdoullah Haïdara, indique qu’elles concernent l’ensemble de la société et
orientent les conduites individuelles et groupales. Elles peuvent provenir
notamment de la religion, de la tradition et des coutumes. Selon
l’universitaire, les VFF sont la
traduction du statut inférieur donné aux femmes dans la société. Cette
position, soutient-il, engendre des violences à la fois physiques,
psychologiques, économiques et sociales contre les femmes.
Dr Mohamed Abdoullah Haïdara indique que la société malienne
détient des valeurs qui nous permettent de lutter contre les VFF et de
revaloriser ainsi l’image de la femme. Ces valeurs proviennent aussi bien des
traditions que de la religion. «Dans toutes les traditions du Mali, on trouve
des références à la sacralité de la maman et de la sœur. Ne dit-on pas souvent
que la colère d’une mère contre son enfant entraîne forcément des dommages irréparables
chez ce dernier et qu’en revanche faire plaisir à sa maman entraîne
l’ascension sociale de l’enfant ?», cite l’enseignant de l’École normale
supérieure de Bamako (ENsup). Ajoutant que pour les sœurs, on éduque toujours
les frères pour qu’ils évitent de faire couler les larmes de celles-ci
afin de ne pas attirer des malédictions sur la famille.
La sacralité de la femme- Quant aux valeurs issues de
l’islam, poursuit-il, les dispositions de la tradition prophétique enseignent
que le paradis se trouve sous les pieds des mamans. Le maitre de conférence en
sociologie à l’ENsup propose qu’en éduquant les jeunes dans ces valeurs qui
montrent la sacralité de la mère, de la sœur et en général de la gent féminine
notre pays peut amoindrir de manière substantielle les VFF. Outre les conséquences
psychologiques, économiques et sociales sur les femmes, Dr Mohamed Abdoullah Haïdara
soutient que les VFF peuvent cultiver chez la femme le complexe d’infériorité
et freiner son ascension sociale.
Au niveau économique, dit-il, les femmes
sont généralement confinées dans les tâches les moins rémunérées. Au
niveau social, explique le sociologue, les femmes sont maintenues
dans une position de discrimination qui est considérée comme étant « normale».
Selon « ONU femmes », la campagne des « 16 Jours
d’activisme » est l’occasion de célébrer les dirigeants audacieux qui ont pris
ensemble une forte position contre la violence basée sur le genre. « Nous
appelons les gouvernements et les partenaires du monde entier à faire preuve de
solidarité envers les mouvements de défense des droits des femmes et les
militantes ». Ainsi, « ONU
Femmes » invite ces entités à financer et soutenir à long terme les
organisations de défense des droits des femmes, à résister au recul des droits
des femmes, amplifier la voix des mouvements de féministes dans leur diversité
et mobiliser davantage d’acteurs.
S’y ajoutent la promotion du leadership et la participation
des femmes et des filles aux plateformes de formulation de politiques ainsi que
dans les processus du développement, de l’aide humanitaire et de la paix et le
renforcement des mécanismes de protection pour prévenir et éliminer le harcèlement,
les menaces, l’intimidation et la discrimination à l’encontre des femmes défenseures
des droits humains et des promotrices et activistes des droits des femmes.
Selon les données du rapport d’ONU Femmes-ONUDC, sur le féminicide,
plus de 80.000 femmes et filles ont été tuées de manière délibérée l’année
dernière, quelque 56 % des cas l’ayant été par des partenaires intimes ou
d’autres membres de leur famille (45.000). Moins de 10 % des personnes
sollicitant une aide font appel à la police. Et aussi ces études montrent que
seulement 1 % de l’aide axée sur le genre des gouvernements est versée à des
organisations de femmes autonomes. Dans le même rapport, il est indiqué qu’en
Afrique subsaharienne, 1 femme et fille sur 4 a subi des mutilations génitales
féminines. Selon ce document, les crises, les conflits et les situations
d’urgence actuelles intensifient la violence à l’égard des femmes et des filles
et exacerbent les facteurs qui en sont la cause et les risques à encourir.
Baya TRAORÉ
Violences faites aux femmes : LE TÉMOIGNAGE POIGNANT
D’UNE SURVIVANTE
La déception a été brutale pour Kadiatou Fomba, quelques
mois après la naissance de son deuxième enfant. Les larmes chaudes succèdent
aux larmes chaudes. Kadiatou endure le martyr. Elle le témoigne en ces
termes : « Mon mari m’insulte violemment depuis le début de
notre mariage. Il a commencé à me frapper quand j’ai eu mon deuxième
enfant, il y a neuf ans. Au début, je pensais que cette violence était
passagère. De ce jour à maintenant, il ne rate jamais une occasion pour me
violenter devant mes enfants», Elle a aujourd’hui 38 ans, cette
survivante des violences faites aux femmes et filles (VFF).
à notre arrivée dans la cour de son domicile conjugal, situé
à Sénou en Commune VI du District de Bamako, cette dame de teint noir
partageait avec ses quatre enfants le repas de midi. Son embonpoint lui donne
l’apparence d’une résistante aux épreuves difficiles. Mais sur son visage, les
cicatrices des coups violents reçus de son mari irascible sont visibles. Le
contour des yeux rougis et le visage enflé témoignent du dernier choc conjugal
dont elle a été victime, il y a moins de deux semaines. La diplômée en secrétariat
est restée bouche bée pendant longtemps chaque fois que les gifles et les coups
de poing de son époux alcoolique pleuvaient sur elle. Elle encaissait tout dans le but de préserver ce mariage auquel
elle tenait.
Les violences subies par
la trentenaire ne sont pas seulement physiques. «Mon mari me donne 1.000
Fcfa par jour pour le prix des condiments. Avec cette somme, je paye le petit déjeuner
pour mes enfants, ils passeront le reste de la journée sans mettre un grain
sous la dent. Je suis obligée d’aller chercher à manger chez les voisins. Il a
cessé de prendre en charge les autres dépenses de la famille y compris les
frais de maladie des enfants», confie celle qui a treize ans de mariage.
À titre d’exemple, elle raconte un cas qui ne cesse de la
hanter régulièrement. Il s’agit du décès de son enfant âgé de près d’un an à la
suite d’une malnutrition aiguë. «J’ai passé plus d’un mois à l’hôpital avec mon
enfant, Son père n’est jamais venu nous rendre visite. Deux mois après ma fille
est décédée». L’enfant devait être nourri au lait artificiel sur instruction
des médecins. Ils interdisaient à la mère de donner son lait maternel de
mauvaise qualité au bébé.
L’épouse Kadiatou avait reçu une somme de 300.000 Fcfa de sa
belle-sœur lors de son baptême. Cet argent qu’elle comptait utiliser pour les
besoins de l’allaitement de sa fille lui sera retiré’ de gré ou de force à sept
jours de la naissance du bébé. N’ayant pas les moyens financiers pour
acheter régulièrement le lait, elle était obligée de donner à son enfant une
alimentation non recommandée par les nutritionnistes. Kadiatou dénonce l’abandon
conjugal de son homme durant plusieurs jours, sans donner un franc pour les
prix des condiments de la famille.
L’endurante
Kadiatou explique qu’elle doit parfois cohabiter avec les maîtresses de son
mari tortionnaire. Le pire, selon elle, c’est que son mari a décidé de divorcer
d’elle si elle exerce un métier. Face à toutes les violences qu’elle
subit, ses parents lui demandent de
rester dans son foyer auprès de ses enfants. Elle supporte toutes ces
souffrances en attendant d’avoir un travail.
B.T
Rédaction Lessor
Le Forum de Boao pour l’Asie (FBA) 2024 aura lieu du 26 au 29 mars dans la ville de Boao, à Hainan, la province méridionale de Chine. «L’Asie et le monde : défis communs, responsabilités partagées» est le thème autour duquel échangeront les dirigeants de l’Asie et d’autres parties d.
Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 27 mars 2024, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..
Bamako, 28 février 2024- Les femmes représentent 11% de la magistrature au Mali. Ce ratio passe à moins de 9% concernant l’avocature. Des statistiques accablantes, qui placent le pays au dernier rang, en comparaison de ses pays voisins, notamment le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso et, par.
Le gouverneur de la Région de Bougouni, le général de brigade Ousmane Welé a présidé, mercredi dernier dans la salle de conférence de son service, les travaux de lancement du 1er Forum régional de la sécurité routière. Organisée par l’Anaser, la rencontre a enregistré la présence des.
Yaya Mallé est le co-fondateur et directeur de publication de RP médias. Il est également le directeur de l’agence 7Sept, une agence de marketing et communication au Mali. La croissance personnelle est une quête intérieure constante vers l’accomplissement de soi, une exploration courageuse .
Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a procédé à son lancement vendredi à Sikasso. D’un coût de 59,5 milliards de Fcfa, ce projet cible 60.000 jeunes ruraux qui bénéficieront.