L’Energie électrique du Mali : Facteur de production et de croissance de l’Economie

L’énergie électrique est Un secteur stratégique et de souveraineté qu’il faut bâtir à partir d’une vision, d’un cap et de moyens. La disponibilité de l’énergie – électrique en quantité et en qualité est au cœur du processus de croissance économique et du développement de tous les pays.

Publié samedi 07 mai 2022 à 15:15
L’Energie électrique du Mali : Facteur de production et de croissance de l’Economie

Depuis des décennies,  la période  de mars, avril et mai est  caractérisée par une crise énergétique cyclique qui entraine un déséquilibre entre l’offre  et la demande dans la fourniture du service public d’électricité.
A l’entame et au cours de cette  période, la Société  Energie Du Mali SA (EDM SA) et les permissionnaires d’électrification rurale  multiplient les initiatives de communication et de sensibilisation des usagers  sur  les difficultés de leurs  système électriques,  le bon usage de l’électricité et surtout les actions urgentes  engagées sur les plans techniques et  financiers « pour assurer la continuité, la régularité et la qualité des fournitures  de  service public d’électricité dans l’intérêt économique générale ».
Malgré ces initiatives, le pays  continue à faire face aux délestages cycliques qui dépassent  souvent huit (8) heures par jour et par endroit à Bamako, dans les régionales et les faubourgs, faisant ainsi l'électricité une denrée rare en cette période. En somme un produit de luxe pour les consommateurs.
Il faut rappeler que le délestage se définit comme l’action d’interrompre  volontairement une ou plusieurs charges de consommation d’électricité déterminées d’avance dans un réseau d’alimentation électrique pour rétablir l'équilibre entre la production et la consommation  en vue d’éviter tout risque d’effondrement de l’ensemble du système électrique. Il peut se faire de façon manuelle ou automatique.  Elle a pour conséquence la non-disponibilité  de l’électricité pour les entreprises, les industries, l’administration et les ménages.
De même et dans certaine mesure, on assiste impuissamment à la diminution progressive de la productivité du pays par manque de compétitivité et des émeutes sociales pour revendiquer l’électricité, qui est un produit marchand dont « aucun service, aucune prestation ou fourniture d’électricité à un tiers ne peut être effectuée à titre gratuit ».  
Rappelons que les réformes institutionnelles et  organisationnelles  majeures du sous - secteur de l’électricité engagées par le Gouvernement à partir de l’an 2000  avaient  comme objectifs majeurs : i) assurer  l’approvisionnement en électricité  de la population dans les meilleures conditions de sûreté et de prix ; ii) accélérer la desserte de l’électrification rurale et urbaine du pays ; ii) consolider et améliorer substantiellement la productivité et l’efficacité en électricité; et  iii) promouvoir le développement du secteur de l’énergie  à travers une large implication du secteur privé.
Ces réformes et organisations visaient à asseoir une grande efficacité  à court terme de la gestion du service public d’électricité et à long terme le développement des infrastructures électriques à travers le Partenariat Public Privé (PPP).
Cependant, deux décennies après ces réformes et organisations du secteur,  toute la chaine de l’industrie électrique peine à satisfaire l’approvisionnement régulier de la population en électricité dans les meilleures conditions de sûreté et de prix. Elle est confrontée aux multiples défis notamment  une planification cohérente et maitrisée, un déficit en investissement, le vieillissement des infrastructures existantes et surtout l’aggravation de la conjoncture internationale, de plus en plus  défavorable aux  pays importateurs de l’énergie fossiles  en raison des flambées continues des prix.
Et pourtant, l’accès à l’électricité pour tous en qualité et à moindre coût est inscrit en bonne place dans les Objectifs Durables de Développement (ODD7, 2016 -2030) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et  du  Cadre de Croissance Economique et de Développement Durable (CREDD 2019-2023), qui constituent des documents  d’orientation de politique publique de lutte contre la pauvreté au Mali.  Rappelons que l’objectif des ODD, dont le Mali est partie, vise un taux d’accès à l’électricité de 100% à l’horizon  2030. En 2020 le taux  d’accès national à l’électricité se situe environ à 50%.
Il est mentionné dans le document du CREDD (2019-2023) que l’objectif 3 du cadre vise à « Promouvoir le développement social et l’accès aux services sociaux de base », et  «l’électricité est un facteur clé de succès du plan de relance de l’économie pour assurer une croissance inclusive et durable, en faveur d’une réduction de la pauvreté et des inégalités dans un Mali uni et apaisé.  L’important potentiel énergétique, principalement sous forme d’Energies Renouvelables (EnR), très faiblement valorisé, confère au Mali un avantage indéniable en ce qui concerne la fourniture d’un service énergétique abordable, fiable, durable et moderne pour tous ».
Dans un tel contexte, l’énergie électrique devient une question de sécurité et de  stratégie de développement pour le pays  sur laquelle il faut bâtir  à partir d’une vision, d’un cap et des moyens  pour atteindre  les objectifs du CREDD et des ODD7.  
Cependant, il est aisé de constater que  ce secteur stratégique est caractérisé depuis des décennies par un faible niveau  d’investissement  interne et une faible capacité de mobilisation de ressources externes. S’ajoutent à ceux-ci  des ressources humaines de qualités et en quantité limitées,  les lourdeurs administratives et la complexité des procédures d’investissement. Bref,  la non-maitrise des délais d’exécution des  projets d’infrastructures de soutien.
Par ailleurs, le taux de croissance démographique augmente de 3,6 % par an sur les dix dernières années au Mali et le besoin en électricité de la population croit  environ  9 %  par an. Le taux d’accès à l’électricité  peine à évoluer de plus  4 % par an,  à cause du  manque d’investissement conséquent dans toutes les composantes du secteur. L’achèvement des grands projets d’investissement (public et privé confondus) du secteur de l’énergie électrique coïncidence avec le dépassement de leur capacité d’absorption, avec une  moyenne de trois (3) années de retard.  Les études de planification stratégique du secteur sont en perpétuelle actualisation sans être mise en œuvre  compromettant ainsi l’équilibre du secteur à long terme.  
 
La gestion du secteur de l’énergie électrique est constamment sous pression, instaurant ainsi un style de management de crise au détriment d’un management stratégique. Selon P.F Drucker, « si la meilleure structure ne constitue pas une garantie de succès et de performance, la mauvaise structure, elle, est la garantie de résultats nuls ».
 
En effet, de nombreuses études d’OCDE et AIEA ont démontré que les rapides progrès de croissance économique et de réduction de la pauvreté dans les pays sont  corrélés avec la progression de l’accès à l’électricité allégeant ainsi potentiellement les problèmes d’accessibilité financière.
Au Mali, l’électricité est considérée comme un facteur d’exploitation très cher, compte tenu de son facteur de production à dominance d’énergie fossile. Dès lors l’étouffement des  secteurs  productifs de l’économie (privé et public confondus) se comprend facilement. La gestion du service public d’électricité se trouve ainsi confrontée à la non – maitrise des charges d’exploitation, de difficulté de trésorerie, de fraudes et surtout des besoins importants d’investissement.  

Signé
Dianguina BATHILY.



Rédaction Lessor

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