Mouton de Tabaski : Plusieurs facteurs à l’origine de la hausse des prix

Les parcs de vente de la capitale sont bien approvisionnés. Mais l’insécurité, les effets néfastes de l’homme sur la forêt, les tracasseries pendant les transports sont, entre autres, les raisons qui expliquent la cherté des bêtes sur le marché

Publié jeudi 07 juillet 2022 à 05:39
Mouton de Tabaski : Plusieurs facteurs à l’origine de la hausse des prix

Le «Chaba Terrain» à Lafiabougou, Commune IV du District de Bamako, est transformé momentanément en aire de vente des moutons. Ce marché grouille de monde de jour comme de nuit en cette veille de fête de Tabaski. Les vendeurs rivalisent d’adresse pour attirer les acheteurs. Ce 1er juillet, l’ambiance était morose, le temps clément à cause de la pluie abondante de la veille qui avait arrosé la ville.

À l’entrée du terrain, des vendeuses de fourrage bloquent le passage. Des feuilles d’arbres fraîches et d’arachide séchées sont étalées par terre. Les bêlements des bêtes sont assourdissants. Difficile d’accéder à l’aire de vente.

Notre équipe de reportage  a dû se frayer un chemin pour accéder à cette cour. Les visiteurs qui arrivent soupèsent du regard les troupeaux de bœufs, de moutons et de chèvres disséminés.

Devant un troupeau de moutons, Abdoulaye Coulibaly discute avec un client du prix d’un bélier. Sans accord sur le prix,  l’éventuel acheteur prend congé du commerçant et se dirige vers un autre vendeur.

À la question de savoir pourquoi le client s’est retiré, Abdoulaye Coulibaly explique que le marché de cette année est différent de celui des années précédentes à cause du prix élevé de l’aliment bétail.

Malgré cela, le quadragénaire se réjouit d’avoir vendu quelques têtes depuis son  arrivée du village de Tatla dans la Région de Ségou. Il ne précise pas le nombre exact de moutons vendus. Abdoulaye Coulibaly indique que le prix de ses animaux varie entre 60.000 et 150.000 Fcfa.

À quelques mètres sous un petit hangar, Amadi N’Diaye est allongé et observe ses bêtes. Le regard sérieux, le natif de Banamba nous avoue la morosité du marché.

Contrairement au précédent interlocuteur, N’Diaye trouve que le marché est trop lent. En réponse aux clients qui leur font porter le chapeau de la cherté des bêtes, il justifie ce désagrément par plusieurs raisons. Notre interlocuteur explique que le sac de tourteau qui était vendu à 5.000 Fcfa, est aujourd’hui cédé à 17.500 Fcfa.

Le son de maïs est vendu à 15.000 Fcfa le sac. L’année dernière, il était cédé à 2.500 Fcfa. Le commerçant N’Diaye dénonce les effets néfastes de l’homme sur la forêt rendant difficile l’alimentation des animaux.

«Nous n’avons plus de pâturage à cause des feux de brousse.  Nous sommes obligés d’acheter ce nourriture pour assurer la survie de nos ovins. Nous pouvons dépenser 500.000 Fcfa dans leur alimentation sans compter le transport de notre village à Bamako», déplore-t-il.
 
DES ATTAQUES RÉPÉTÉES- Selon Abdoulaye N’Diaye, le transport unitaire par mouton qui coûtait 500 Fcfa s’élève aujourd’hui à 3.000 Fcfa. À ces difficultés, il ajoute les tracasseries de certains agents des postes de contrôle, qui exigent le paiement de 5.000 Fcfa au passage.

Ces facteurs sont à l’origine de la hausse des prix. Cet habitué du marché du mouton de Tabaski  compte 15 ans  d’expérience dans ce travail. Abdoulaye vend cette année ses béliers entre 75.000 Fcfa et 300.000 Fcfa.

Nous arrivons vers 11 heures, au «garbal» de Lafiabougou kôda, toujours en Commune IV du District de Bamako. Il est très animé. Les clients se promènent çà et là à la recherche du mouton de leur choix.  Le vendeur Salif Belèm est un natif du Cercle de Koro, dans la Région de Bandiagara. Il réside à Bamako depuis quelques années.

Des pourvoyeurs de son village lui envoient des bêtes. L’homme au visage serein qui s’apprêtait déjà pour la prière du vendredi raconte son calvaire en ces termes : «Nous sommes confrontés aux difficultés de transfert des animaux vers le Sud du pays. Les attaques sont régulièrement perpétrées par les terroristes contre les véhicules transportant les forains».

 Le vendeur Salif Belèm est triste en racontant que les bandits confisquent les animaux et les biens. Et souvent, il y a même mort d’hommes. À cause de la hausse  du prix du carburant, les bêtes sont transportées à 4.000 Fcfa par tête. Par ailleurs, Salif Belèm est nostalgique du marché fructueux des années passées.

Il rappelle qu’autrefois,  un client pouvait acheter 15 à 20 têtes en un seul coup. «Mais cette année, nous avons du mal à avoir trois achats par jour», révèle le marchand de moutons, reconnaissant que le prix du bétail a augmenté.

«Tous les béliers qu’on pouvait acheter à 75.000 et 100.000 Fcfa sont aujourd’hui cédés à 125.000 voire 150.000 Fcfa», confie Salif. Il invite les clients à comprendre les motifs qui  ont conduit à cette situation.

Le citoyen Bourama Keïta habite Sébénicoro, Commune IV du District de Bamako. Il a déjà acheté deux béliers au niveau de Djicoroni-Para  respectivement à 80.000 et 110.000 Fcfa. Il est heureux en déclarant : «J’ai eu mon choix et je n’ai pas de regret». Il est content d’avoir accompli son devoir de père de famille.

N’Famoro KEITA

Rédaction Lessor

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