
Elles subissent souvent beaucoup de pressions tant dans la famille et que dans la rue
La surnommée Nia est la première fille d’une
fratrie de sept enfants. À 29 ans, elle vit encore chez ses parents. Alors que
toutes ses sœurs ont fondé leurs foyers. Cette situation la marque très fort
sur le plan psychologique. Pire, elle fait l’objet de railleries non seulement
dans sa propre famille mais aussi dans les alentours. «Une fille de son âge qui
est toujours chez ses parents !», entend-elle siffler de temps en temps en
famille comme dans le voisinage.
Nia
est-elle seule dans la situation de grande fille célibataire ? Que nenni.
Même si nous ne disposons pas de données statistiques sur le sujet, il suffit
d’un petit tour dans les différentes familles de Bamako et des grandes villes
de l’intérieur pour se rendre compte qu’une foultitude de jeunes femmes sont
sans mari. Elles sont en effet nombreuses,
les jeunes femmes de plus de 20 ans qui souffrent de l’absence d’un
homme, d’un mari dans leur vie.
Ce
n’est pourtant pas faute d’avoir cherché, affirme Lala, une vendeuse de fruits
au bord d’une allée principale de l’ACI 2000. «J’avais un copain avec qui nous
avons planifié de nous unir pour le meilleur et pour le pire. Il était en
chômage. Lorsqu’il a eu un boulot, il a préféré une de ses collègues à
moi. Pourtant, Dieu seul sait comment je
l’ai soutenu. Matériellement je suis toujours venu à son secours pendant les
moments difficiles», raconte la jeune femme de 26 ans, les yeux rougissant de regret au fur et à
mesure qu’elle nous raconte son histoire
d’amour.
Aujourd’hui elle semble tourné
la page de cet homme et attend l’arrivée d’un autre prince charmant prêt à
s’engager dans une relation plus sincère et plus honnête. Comme
Nia, Lala n’est pas épargnée par les critiques de la société. Particulièrement
de son entourage. On lui reproche pêle-mêle de vouloir «profiter» de la vie
parce qu’elle est autonome ou d’être à la recherche d’un homme de « haut
rang» sur le plan politique ou financier. .
PRESSIONS
DE LA SOCIÉTÉ- En plus de ces préjugés sur les deux femmes, elles subissent des
pressions tant dans la famille et que dans la rue. En famille, elles sont
toutes deux sont accusées de faire le
tri entre les hommes. «Elle est entrain
de chercher un grand patron, elle ne veut pas des hommes comme nous, elle veut
profiter de sa beauté jusqu’au bout … » entend l’une ou l’autre dans
les rues ou dans les familles respectives. D’autres vont jusqu’à les traiter de
filles de mauvaises mœurs. « Beaucoup de garçons à qui j’ai refusé mon
corps me lancent au visage que je suis une pétasse», dit-elle en souriant pour
nous dire «ces gens-là me connaissent mal. Avec mon âge, personne ne comprendra
que je suis encore vierge ».
Nia,
Lala et toutes celles qui sont dans leur cas « ne sont pas comprises et
sont victimes d’une société campée sur ses traditions», explique un observateur
de la société malienne. Et de poursuivre
« notre société pense que ses normes doivent résister au temps et à la
situation économique actuelle. »
Pour notre interlocuteur, les temps où les filles sont données avant
même d’être matures, où le mariage est arrangé entre famille de même rang où d’estime réciproque, où le mariage est
sacré, pour lui, sont révolus.
Parlant
de la situation économique, l’homme attire l’attention sur le coût actuel des
mariages. «Aujourd’hui, pour se marier, il faut s’attendre à des dépenses très
élevées. Outre la dot et les différents droits des amies de la femme, de ses
mères et grand-mères, il faut préparer une valise, un cortège et d’autres
artifices qui ne faisaient pas partie de nos coutumes et mœurs. Ce qui explique
que les jeunes gens, les hommes en particulier, réfléchissent deux fois avant
de se décider à prendre une jeune
fille », explique le sociologue Gomis de la faculté des sciences humaines
de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar joint au téléphone. Il est fait fi de
ces facteurs et sont mis en avant des préjugés, poursuit le sociologue.
Or, ces préjugés contribuent à aggraver davantage les conditions précaires dans lesquelles vivent les jeunes femmes avant leur mariage. Même celles qui arrivent à s’en sortir, avec un très bon travail et bien rémunéré, font les frais de l’hostilité farouche de la famille. Incomprises partout, particulièrement par les belles-sœurs elles ne tiennent plus que par l’espoir. Mais toutes ne sont pas prêtes à dire oui au premier venu, expliquera Nia qui campe sur sa virginité, sa beauté et son statut de fille de bonne famille. «Il viendra un jour. Celui qui attend Dieu dans la dignité sera toujours bien récompensé», prédit et prêche Nia, rayonnante et pulpeuse.
MARI
HOMOSEXUEL- Nia et Lala sont célibataires, jamais mariées. Koro, quant à elle,
a vécu les délices de l’union. Mais pas pour longtemps. En 2019, elle fait la
connaissance de Maou, un Malien de France. «Un jour en partant au marché, j’ai
rencontré mon futur mari. Il prétendait être de passage au Mali et à la recherche
d’une femme. Il m’a dit que je répondais à ses critères.» Deux semaines plus
tard leur union est scellée au grand bonheur de la famille de Koro. Après avoir
rejoint son époux en France, Koro s’est
rendu compte que son prince charmant est un homosexuel. Elle se sépare de lui
et s’installe en Italie où elle gère ses propres affaires et «nage dans le
bonheur aux côtés d’un nouvel homme italien.
«Je dis à mes sœurs que le mariage
n’est pas une course de vitesse, mais une course de fond. Et que la patience
paie toujours», confie-t-elle. Pour le
mariage, Koro demande à ses sœurs d’être surtout patientes. Autant
se marier vite à des avantages, autant il comporte des risques. Il faut donc
respecter le choix des uns et des autres. Car rien ne sert de courir, il faut
arriver à temps et à bon port, serait-on tenté de dire.
Djeneba BAGAYOGO
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