
2022 aura été une année pénible
pour le Mali qui vit une transition politique depuis le 18 août 2020, suite au
renversement du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, après plusieurs
mois de contestation menée par le Mouvement du 5 Juin, Rassemblement des forces
patriotiques (M5-RFP).
Ainsi, le vaillant peuple
malien, en quête d’une nouvelle indépendance sous le leadership du président de
la Transition, le colonel Assimi Goïta, a dû faire face à l’embargo économique
et financier infligé par la Communauté économique des États de l’Afrique de
l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), le
9 janvier 2022, à l’issue d’un double sommet à Accra (Ghana).
Mais la réponse
des Maliens et des Maliennes à ces sanctions injustes, inhumaines et
disproportionnées sera sans équivoque. À l’appel du chef de l’État à résister
face à l’ingérence des organisations sous-régionales sous influence de
l’ancienne puissance coloniale, plus de
4 millions de Maliens ont manifesté dans toutes les grandes villes du pays et
dans la diaspora (France, Côte d’Ivoire, Sénégal, états-Unis d’Amérique, Guinée
équatoriale, Congo, etc).
Depuis les propos du Premier Choguel Kokalla à la
tribune des Nations unies en septembre 2021, accusant la France «d’abandonner
le Mali en plein vol» dans la lutte contre le terrorisme, les relations entre
Paris et Bamako n’ont cessé de se détériorer. La crise diplomatique entre les
deux pays a atteint son paroxysme le 31
janvier 2022 quand les autorités maliennes ont déclaré «persona non grata» l’ambassadeur de France au Mali, Joël
Meyer en lui donnant 72 heures pour
quitter le territoire. L’expulsion du diplomate français faisait suite à des
propos inappropriés et inacceptables tenus par le ministre des Affaires étrangères
de son pays à l’époque, Jean-Yves Le Drian, à l’encontre des autorités de la
Transition.
Désormais, Bamako répond du
tac au tac à chaque manquement des autorités françaises à l’endroit des
dirigeants de la Transition. Ce refroidissement diplomatique entre les deux
pays amènera le président français, Emmanuel Macron, à annoncer unilatéralement
le 17 février, le retrait progressif de Barkhane et Takuba du Mali.
Au
lendemain de cette annonce, le gouvernement malien a exigé le départ sans délai
des forces françaises du Mali. Un mois plus tard, la tension se poursuivra avec
la suspension le 17 mars de Radio France internationale (RFI) et la chaîne de télévision
France24 pour le traitement que ces médias, à la solde du gouvernement français,
ont réservé au succès des Forces armées maliennes (FAMa) contre les terroristes
à Mourrah, un village situé dans le Cercle de Djenné (Région de Mopti).
LEVÉE DES SANCTIONS-Après
sept mois de résilience du vaillant peuple malien, la Cedeao a annoncé la levée progressive de ses sanctions sur le Mali, à
l’issue du 61è sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de
l’organisation, tenu le 3 juillet à Accra au Ghana. Deux jours après, la
justice malienne a lancé un mandat d’arrêt international contre Karim Keïta,
fils de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta.
L’ex-président de la Commission
défense de l’Assemblée nationale vit en exil en Côte d’ivoire depuis le
renversement du pouvoir de son père, le 18 août 2020. En plus des faits de
corruption en lien avec la Loi d’orientation et de programmation militaire, ce
dernier est soupçonné dans la disparition du journaliste Birama Touré. C’est
dans ce contexte qu’interviendra le 10 juillet, l’interpellation de 49 soldats
ivoiriens qualifiés de «mercenaires» par les autorités pour s’être introduits
sur le sol malien sans ordre de mission avec un avion rempli d’armes de guerre
et de munitions.
C’est le début d’une affaire qui conduira à
l’expulsion, le 20 juillet, du porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado pour
avoir diffusé des «informations tendancieuses et inacceptables» au sujet des 49
militaires ivoiriens dont le dossier a été transmis à la justice pour «attentat
et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, détention,
port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense
intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective
ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur».
Le 25 juillet, la justice
malienne a aussi lancé un mandat d’arrêt international contre plusieurs
personnalités dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé et Tiéman Hubert
Coulibaly pour tentative de déstabilisation du gouvernement de la Transition.
Secoué par 14 mois de travail
sans relâche, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga sera mis au «repos forcé»
le 13 août sur les conseils de son médecin. Deux jours plus tard, le président
sénégalais, Macky Salln rendra une visite d’amitié et de travail à Bamako où il
sera accueilli à l’aéroport par son homologue malien, le colonel Assimi Goïta.
Le dernier soldat français a quiité le Mali ce même 15 août depuis la base de
Barkhane à Gao. Le 3 septembre, c’est le tour du président de la Transition
burkinabé, lieutenant-colonel Paul Henri Damiba d’être reçu à Bamako. Il sera
suivi le 22 septembre par le président de la Transition guinéenne, le colonel
Mamadi Doumbouya.
PREMIER MINISTRE INTÉRIMAIRE-
Désigné le 21 août pour assurer l’intérim du Premier ministre, le colonel Abdoulaye
Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation,
Porte-parole du gouvernement, va prononcer un discours historique à la tribune
de l’Onu à l’occasion de la 77è Assemblée générale de l’organisation le 24
septembre dans lequel, il a lancé des piques inoubliables aux autorités françaises.
Mais également à plusieurs chefs d’État
africains dont celui de la Guinée-Bissau, Umaru Sissoko Embalo, président en
exercice de la Cedeao et au secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, pour
avoir soutenu que les 49 militaires ivoiriens «n’étaient pas des mercenaires».
Moins d’une semaine après,
une mission de haut niveau de la Cedeao rendra une visite de 24 heures à Bamako
le 29 septembre pour négocier la libération des militaires ivoiriens. Cette importante délégation
était composée des chefs d’État du Ghana, Nana Akufo-Addo, de la Gambie Adama
Barrow, et du ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, ainsi
que du médiateur de la Cedeao, Goodluck Jonathan.
Après plus de deux heures
d’entretien avec le président de la Transition, la délégation de la Cedeao
quittera Bamako sans faire aucune déclaration à la presse. Le balai
diplomatique se poursuivra le lendemain avec la visite cette fois-ci du président
de la Sierra Leone, Julius Maada Bio à Bamako. Puis, le 2 novembre avec le déplacement
à Bamako du nouveau président de la Transition burkinabé, le capitaine Ibrahim
Traoré.
Pendant ce temps, le torchon continue de brûler entre notre pays et
l’ancienne puissance coloniale qui décide de suspendre son aide publique au développement
à l’endroit de notre pays. Encore une fois, la réponse de Bamako est sans
appel. Le 21 novembre, le gouvernement annonce, dans un communiqué,
l’interdiction des activités de toutes les ONG françaises au Mali ou financées
par la France y compris dans le domaine humanitaire.
Au plan national, le
gouvernement doit aussi faire face à des mouvements d’humeur. Ainsi, du 29
novembre au 5 décembre, les magistrats observeront une grève de protestation déclenchée
par le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) et le Syndicat autonome de la
magistrature (Sam). Les grévistes demandaient le retrait du projet de loi
portant modification de la loi n°2016-046 du 23 septembre 2016 portant loi
organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour suprême
et la procédure suivie devant elle.
Le dernier acte majeur de l’année écoulée a été sans doute la condamnation le 30 décembre des 49 militaires ivoiriens dont les 46 ayant comparu à l’audience spéciale de la Cour d’assises de Bamako, à 20 ans de prison ferme avec une amende de 2 millions Fcfa chacun, et à la peine de mort pour les trois soldates jugées par contumace et 10 millions Fcfa chacune.
PROGRÈS DANS LE PROCESSUS DE
TRANSITION- À ce niveau, il faut noter le vote par le CNT le 21 février d’une
loi portant révision de la Charte de Transition. Cette étape sera suivie par
l’adoption de la nouvelle loi électorale le 17 juin par l’organe législatif de
la Transition. Ces avancées remarquables aboutiront le 11 octobre à la remise
au président de la Transition de l’avant-projet de la Constitution et de la recomposition du
Conseil national de Transition le 28 octobre qui passe de 121 à 147 membres…
Sur le plan nécrologique, 2022 a été marquée par la disparation d’éminentes personnalités. Il s’agit de l’ex-président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 16 janvier; suivi deux mois plus tard de la disparition de l’ex-Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga le 21 mars en détention.
Synthèse
Aboubacar TRAORÉ
Aboubacar TRAORE
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