Commémoration du 26 Mars : La jeunesse pour plus d’implication politique

Dans le cadre de la commémoration du 34è anniversaire de la révolution populaire de mars 1991, des jeunes leaders politiques livrent leurs analyses sur la symbolique du 26 Mars et abordent les perspectives de la démocratie à la malienne

Publié mardi 25 mars 2025 à 07:39
Commémoration du 26 Mars : La jeunesse pour plus d’implication politique

De gauche à droite : Hamidou Doumbia, secrétaire politique du parti du changement (Yelema), Biné Telly, président du RJLPM et Zeinab Evelyne Jacques, présidente de la Coalition des forces juvéniles pour le renouveau (Cofor-Mali)

 

 

Pour le secrétaire politique du parti du changement (Yelema), Hamidou Doumbia, le 26 mars 1991 est une date symbolique pour tous les défenseurs de la démocratie multipartite au Mali. Elle marque l’aboutissement d’une lutte héroïque du peuple malien pour mettre fin au règne de la pensée unique. Cette date nous rappelle la nécessité, pour notre génération, de préserver les acquis démocratiques et de ne jamais laisser régner la terreur et la pensée unique. C’est aussi l’occasion de faire le bilan de notre pratique démocratique afin de consolider les acquis et de corriger les nombreuses failles. S’exprimant sur les perspectives, le responsable politique affirme que les attentes des jeunes sont énormes, mais le plus grand défi est de faire en sorte que nos compatriotes perçoivent l’utilité de la démocratie à travers l’amélioration de leurs conditions de vie.

«Une démocratie au service du vivant», dira-t-il. Avant d’ajouter que d’autres préoccupations de la jeunesse portent sur des réformes qui permettront d’instaurer une véritable démocratie, avec des partis politiques solides, construits autour d’idées et non autour de l’agenda d’un seul leader politique. Mais aussi, une société civile réellement engagée dans la surveillance des acteurs politiques, une presse professionnelle et responsable et surtout des citoyens éclairés. « C’est seulement dans ces conditions que les jeunes pourront tirer leur épingle du jeu dans un système transparent et moins corrompu par l’argent et l’opportunisme, comme c’est malheureusement le cas aujourd’hui», déclare Hamidou Doumbia.Pour ce dernier, les jeunes constituent la majorité de notre société. De ce fait, ils doivent se battre pour prendre le leadership partout où cela est possible. Il rejette toutefois la mendicité des postes par la jeunesse.

«Si les jeunes veulent accéder à des postes, qu’ils soient politiques ou administratifs, ils doivent se battre pour les obtenir et non compter sur l’attribution de quotas», clame-t-il. Les jeunes doivent comprendre que le pouvoir ne se quémande pas, il s’organise et se conquiert, comme on le voit déjà dans certains de nos pays voisins, fait-il observer. Sur ce point Hamidou Doumbia ne souffle pas dans la même trompette que le président du Réseau des jeunes leaders politiques du Mali (RJLPM), non moins secrétaire politique du Réseau des jeunes leaders du Sahel. Biné Telly estime en effet que cette journée commémorative de l’avènement de la démocratie dans notre pays est avant tout une opportunité de s’incliner devant la mémoire de tous les martyrs des événements de Mars 1991. Ceux-là qui ont fait le sacrifice ultime pour que nous soyons là aujourd’hui.

Mais aussi le lieu de saluer les aînés acteurs du mouvement démocratique. Le Président du RJLPM est formel que c’est grâce à eux et à l’ensemble du peuple malien que ce dernier s’exprime librement, se réunit sans crainte, défend ses idées au sein des partis et mouvements politiques. 
«En tant que jeune actif et président d’une faîtière de jeunesse politique, je mesure le poids de cet héritage et toute la responsabilité qui nous incombe pour la défense en toute circonstance de ces acquis», assure Biné Kelly. Depuis la rupture de l’ordre constitutionnel survenue, le 18 août 2020, tout à l’air de changer sur la scène politique nationale au point qu’une reconfiguration de l’échiquier politique national en faveur de la nouvelle génération s’impose, suggère-t-il.


UNE LOI QUOTA DE 40% POUR LA JEUNESSE Les jeunes politiques aspirent aujourd’hui à occuper pleinement la place qui est la leur. Le changement générationnel est amorcé depuis un moment en faveur des jeunes qui doivent aussi être dans les bonnes prédispositions pour assumer pleinement leurs responsabilités. « Nous devons cesser d’être des suiveurs ou des mobilisateurs, nous devons chercher à nous former pour relever ces défis », conseille le président du RJLPM. Pour qui, le défi majeur aujourd’hui reste la formation parce qu’une chose est de réclamer un poste et une autre est de pouvoir l’assumer. Et d’insister auprès des jeunes à mettre l’accent sur la formation. «Car, aujourd’hui plus que jamais nous sommes décidés et réclamons une meilleure représentativité dans la sphère politique et aussi dans l’administration.»

Dans la même veine, le RJLPM s’est engagé depuis quelques années dans le plaidoyer en faveur des jeunes. Et a intégré, en faisant sien l’adage «seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin», un Consortium (Consortium des organisations civiques et politiques des jeunes et des femmes) d’organisations avec l’appui technique et financier de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD). Ce regroupement fait le plaidoyer et le lobbying auprès des décideurs pour une meilleure représentativité des jeunes dans les bureaux politiques nationaux des partis, sur les listes électorales et dans les nominations à travers l’adoption d’une loi quota de 40% en faveur des jeunes dans les postes nominatifs et électifs.

La relecture de la Charte des partis politiques est une aubaine pour les jeunes d’intégrer leurs propositions en faveur de la jeunesse.

Pour la présidente de la Coalition des forces juvéniles pour le renouveau (Cofor-Mali) Zeinab Evelyne Jacques, le 26 mars est une date symbolique pour tout jeune épris de liberté et d’égalité. Elle marque la fin d’un cycle de pensée unique et de privations des droits fondamentaux que la population a enduré pendant deux décennies. C’est aussi une journée de recueillement, de douleur et de mémoire pour les familles de toutes les victimes (femmes, hommes, jeunes enfants), qui ont sacrifié leur vie afin que la démocratie puisse voir le jour. « En tant que jeune engagée en politique, je considère ce moment comme une occasion de réflexion sur les acquis obtenus au prix du sang. Il est de notre devoir de les préserver, pour que nos martyrs ne soient pas morts utilement.»

Comme les précédents intervenants, la présidente de la Coalition des forces juvéniles pour le renouveau (Cofor-Mali) souhaite que les jeunes prennent pleinement conscience des enjeux réels de la situation que traverse notre pays. S’agissant de la relève générationnelle, la jeune leader politique pense qu’il est primordial que jeunes soient à la hauteur pour porter le flambeau. «Je rêve d’une jeunesse politique unie, où les divergences d’opinions ou d’idéologies n’empiètent pas sur les liens sociaux qui nous rassemblent. Une jeunesse politique bien formée et apte à incarner ce grand changement que l’évolution du monde impose», s’imagine Mme Zeinab Evelyne. Car, le développement d’un pays ne se fait pas sans sacrifices. C’est par un travail acharné et par la persévérance que la jeunesse malienne pourra s’affranchir et créer de véritables leaders politiques au service du peuple, estime Mme Zeinab Evelyne.

Le combat pour une meilleure représentation des jeunes dans les instances décisionnelles de notre pays, aussi bien dans les postes électifs que nominatifs fait partie des priorités de la Coalition. La Cofor-Mali dit avoir parcouru les huit régions issues de l’ancien découpage administratif pour porter un document reflétant une demande commune des jeunes en ce sens. Beaucoup de gens citent l’exemple de la Transition actuelle qui accorde une place significative aux jeunes dans les sphères de décision, notamment à la tête de l’État et d’autres institutions de la République. Cela est sûrement dû à la situation exceptionnelle que vit le pays. Dans un passé récent, les jeunes n’avaient pas cette opportunité. «Notre combat va bien au-delà du contexte actuel. Nous parlons d’une loi pour la jeunesse, non pas seulement pour aujourd’hui, mais pour les générations futures», lâche la présidente de Cofor-Mali. Un engagement que son organisation entend mener jusqu’au bout, pour assurer la relève et garantir un avenir où la jeunesse aura toute sa place dans la construction du pays.

Aboubacar TRAORE

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