
De
prime abord, Dr Ahmadou Touré
estime que l’attaque contre les véhicules transportant le carburant représente
une nouvelle escalade dans la stratégie des groupes terroristes dans notre
pays. Pour lui, cette tactique vise à créer une situation de panique et de
chaos, paralysant
l’économie et
les opérations militaires, tout en renforçant leur influence sur le terrain.
«En
perturbant l’approvisionnement en carburant, les terroristes cherchent à
provoquer des pénuries, augmentant les prix et créant un sentiment d’insécurité parmi les populations», explique
l’universitaire. D’après lui, cette situation de panique vise à affaiblir la
confiance envers le gouvernement, «accusé de ne pas pouvoir garantir les
besoins de base». Il précisera que le carburant est essentiel pour les opérations militaires (mouvement des
troupes, fonctionnement des générateurs, etc.) et pour l’économie (transport,
agriculture, commerce)
«En ciblant ce secteur, les terroristes tentent de
limiter la mobilité des Forces armées maliennes (FAMa) et de perturber les chaînes logistiques, rendant
les régions isolées encore plus vulnérables», détaille l’expert en stratégie
sécuritaire, médiation et gouvernance électorale. Conscient de leur perte de
contrôle territorial, ajoute Dr Touré, les groupes terroristes utilisent cette tactique pour se
positionner comme des acteurs incontournables, obligeant potentiellement les
autorités à
négocier.
«En créant une crise économique, ils cherchent à contraindre le
gouvernement à faire des concessions, comme des amnisties ou des pourparlers», précise le professeur de
droit. Il dira que même sans contrôle territorial, les terroristes cherchent à
démontrer qu’ils peuvent influencer la dynamique du conflit, ajoutant que les
attaques contre les infrastructures critiques renforcent leur image de force capable de défier l’État, même dans des
conditions défavorables.
Le chercheur soutient que cette stratégie marque un tournant dans le conflit, montrant l’adaptabilité des groupes terroristes face à une pression militaire accrue. Également, elle révèle leur désespoir face à la perte de territoires et à l’amélioration des capacités des FAMa. Pour contrer cette menace, l’enseignant-chercheur pense que le Mali doit investir dans la sécurisation des infrastructures critiques, diversifier ses sources d’approvisionnement en carburant et renforcer la résilience économique des régions affectées. Notre interlocuteur explique qu’une communication efficace avec les populations est également essentielle pour éviter la panique et maintenir la confiance envers les autorités.
STRATÉGIE MULTIDIMENSIONNELLE-
Parlant de la récente acquisition de matériels militaires, Dr Ahmadou Touré
signale que l’équipement de l’Armée malienne est une priorité légitime, compte
tenu de l’immensité du territoire avec plus d’un million de km² et des défis sécuritaires complexes.
Cependant, nuance-t-il, une approche purement militaire ne suffira pas à venir
à bout du terrorisme. Pour lui, des leviers complémentaires sont nécessaires
pour garantir une victoire durable.
Parmi ces leviers complémentaires, l’expert en stratégie
sécuritaire préconise des programmes de formation continue, axés sur les
tactiques de contre-insurrection et l’utilisation des nouvelles technologies,
la mise en place d’un réseau de renseignements efficace, basé sur la collecte d’informations
locales et la coopération régionale, permettant d’anticiper les attaques et de
cibler les leaders terroristes.
Selon
Dr Touré, notre
pays doit renforcer ses partenariats avec les pays voisins via la Confédération
des États du Sahel
(AES) ou à
travers des accords bilatéraux pour sécuriser les frontières et contrer les
mouvements transfrontaliers des terroristes. Il s’agit également de renforcer
sa présence dans les zones rurales par des services publics (écoles, centres de santé…) réduisant l’influence des
groupes terroristes, qui exploitent l’absence de l’État pour recruter.
«Une
campagne de communication pour promouvoir les succès des FAMa et contrer la
propagande terroriste est essentielle pour gagner le soutien des populations», estime l’universitaire. Et de
poursuivre : «en combinant ces leviers, le Mali peut maximiser l’impact de ses
investissements militaires et créer un environnement défavorable aux groupes
terroristes». L’enseignant-chercheur
insiste sur le fait que
la lutte contre le terrorisme dans notre pays ne peut se limiter à une approche militaire.
Car pour lui, une stratégie multidimensionnelle, intégrant des actions civiles,
économiques et sociales, est indispensable pour éradiquer les causes profondes
du terrorisme et
consolider la paix
Bembablin DOUMBIA
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