Faits divers, Cour d’assises de Bamako : A.D. libre pour avoir purgé sa peine

A. D. est une jeune fille mineure âgée de 16 ans. Ce qui ne l’a pourtant pas empêché d’attenter à la vie de son fiancé en la personne de M. D. qu’elle a empoisonné au motif de ne pas vouloir l’épouser.

Publié mercredi 09 novembre 2022 à 06:32
Faits divers, Cour d’assises de Bamako : A.D. libre pour avoir purgé sa peine

En agissant ainsi, l’adolescente s’est rendue coupable des faits d’empoisonnement prévus et punis par les dispositions des articles 199, alinéa 6 et 200 alinéa 1 du code pénal pouvant donner lieu à des peines criminelles. Cet acte répréhensible  s’est produit, il y a deux ans, à Sélingué alors queles protagonistes prenaient du thé ensemble. 

Un samedi soir, cette nuit-là, à la date du 28 décembre, le fiancé était venu pour causer chez sa promise A.D. qui était contre leur union. Au cours de la causerie, elle profite de l’inattention du futur époux pour glisser une substance toxique dans son thé.

Ainsi, dans son plan machiavélique, elle l’accueille la nuit des faits pour prendre du thé ensemble. C’est lors de la préparation dudit thé, qu’elle profite pour mettre une poudre blanchâtre appelée « Poloni» ou arsenic dans la théière et offrit un verre à son hôte. Une fois que celui-ci ingurgita la première bouffée, il commença à tousser puis à vomir le thé, avec une sensation d’avoir avaler du feu.   
   

Il alerta aussitôt la mère de sa fiancée couchée dans sa chambre. Cette dernière interpella sa fille sur la nature de la substance qu'elle avait mise dans le thé et l'enjoignit de boire à son tour une gorgée. Alima Diarra n'obtempéra pas. Devinant la toxicité du produit, son futur époux se précipita au Centre de santé de référence de Sélingué, afin de recevoir des soins.


Il a été ensuite évacué sur le CHU Gabriel Touré de Bamako pour une meilleure prise en charge.

C’est alors qu’il porta plainte contre Alima et une enquête fut ouverte à cet effet par la Brigade territoriale de gendarmerie de Sélingué. Cette enquête aboutît à l'interpellation, la poursuite et l'inculpation de la susnommée devant le magistrat instructeur pour empoisonnement.

À l'enquête préliminaire ainsi qu’à l'information, l'inculpée a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. Elle a soutenu avoir agi pour éloigner d'elle son fiancé M. D. qui se proposait de la marier pendant qu'elle n'en voulait pas. Et c’était tout de sa part.

À l’audience qui s’est tenue à huis-clos du fait de sa minorité, la jeune fillette est restée constante dans cette logique de reconnaissance des faits.

« Je reconnais les faits dans leur entièreté. J’ai administré dans son thé une substance toxique mais je ne voulais pas sa mort. Je ne l’aimais pas, j’avais horreur de sa compagnie », avait-elle déclaré à la barre avant de manifester du regret en demandant la magnanimité de la Cour.

Le ministère public a, dans son rôle de défenseur de la société,  chargé l’accusée. Pour lui, la jeune fille qui n’aimait pas son fiancé l’utilisait uniquement pour ses dépenses.

« L’accusée n’avait jamais aimé son fiancé, mais elle l’utilisait, il faisait toutes ses dépenses », a indiqué le parquet qui a poursuivi que l’accusée a choisi le chemin le plus tortueux en l’empoisonnant avec une substance très dangereuse pour se débarrasser de lui. L’avocat général a soutenu qu’Alima a commis volontairement les faits, afin que M.D. puisse la laisser tranquille. Mieux encore, qu’elle était consciente de sa gravité. Le parquet a requis de le maintenir dans les liens de l’accusation.

L’avocat de la défense a centré sa plaidoirie sur le fait que son objectif n’était pas de lui donner la mort. Le conseil a sollicité la Cour pour des circonstances atténuantes. « Nous regrettons les faits. Je n’ai pas la preuve de la dangerosité mortelle de la substance utilisée par ma cliente. Elle a juste utilisé ce produit pour éloigner le fiancé. Le dessein n’était pas mortel », a soutenu le conseil.

Revenu à la charge, le procureur a souligné que le conseil avait fait une mauvaise lecture de l’article 199 alinéa 6 avant d’indiquer que l’empoisonnement est une infraction formelle. « On n’a pas besoin du résultat, l’administration de la substance suffit seulement pour incriminer », estimera-t-il.

Après débats, les jurés de la Cour l’ont reconnue coupable des faits d’empoisonnement et la condamnant à 2 ans d’emprisonnement. Une peine déjà purgée en prison vu son temps de détention préventive depuis janvier 2020. Alima  est ressortie libre.  




 

A.     C. VA DEVOIR PATIENTER POUR êTRE FIXé SUR SON SORT…

 

La Cour devait ensuite se pencher sur le dossier d’un certain A.C. accusé d’assassinat, de coups et blessures volontaires (CBV) sur les nommés Seydou Traoré, Aminata Cissé et Soumaïla Traoré à la suite d’un différend parti d’un litige foncier.

 Ces faits se sont produits dans le Cercle de Macina, commis courant 2019, alors qu’il interdisait des travaux de construction sur sa parcelle familiale. Le code pénal prévoit et punit son acte par les articles 199, 200, 202, et 207 pouvant donner lieu à de peines criminelles.

Les faits : Baréma Dembélé et Madou Coulibaly étaient deux enfants adoptifs au compte de feu Baréma, oncle A.C. Ces deux enfants ont décidé de construire des maisons dans la famille d’adoption, la famille Coulibaly. Après le décès des vieux de la famille, A.C. est devenu le chef de famille de par son âge.

En cette qualité, A.C. s’est opposé à la décision des enfants adoptifs de construire leurs maisons dans la grande famille Coulibaly au motif qu’ils sont nombreux. à cet effet, il leur a proposé des parcelles dans son champ en dehors du village. En plus de cette proposition de parcelles, A.C. a fait intervenir auprès d’eux le chef de village ainsi que l’imam. En dépit de ces interventions, les deux enfants adoptifs, encouragés dans leur projet par Seydou Traoré qui leur aurait dit que les pères d’Aly, Oumar et son oncle Baréma (leur père adoptif), tous deux Coulibaly, de leur vivant étaient séparés, ont commencé à confectionner et transporter des briques.

Le vendredi 25 janvier 2019, les enfants adoptifs ont commencé à mettre en application leur décision de construire leurs maisons cassant des murs. Ayant vu de loin des poussières s’élevant des démolitions des murs de la concession paternelle, A.C., pris de colère et n’ayant pu se maîtriser, est venu rentrer dans sa chambre et sortir avec  un fusil  et commença à tirer sur les deux enfants adoptifs qui ont réussi à prendre la fuite.

Après, il s’est rendu chez Seydou Traoré sur lequel, il a ouvert le feu. Les projectiles ainsi tirés ont atteint non seulement Seydou Traoré, mais aussi Aminata Cissé et Soumaïla Traoré venus au secours de Seydou Traoré. Aminata Cissé et Soumaïla Traoré ont succombé des suites de leurs blessures.

Soumaïla Traoré a perdu un œil et reçu des blessures sur d’autres parties de son corps. Après son forfait, A.C. a fui sur sa mobylette pour se rendre à Monimpébougou chez son oncle Demba Dembélé, d’où il a été arrêté par des militaires qui s’y trouvaient et mis à la disposition de la Brigade territoriale de gendarmerie de Macina.

À l’enquête préliminaire  comme devant le magistrat instructeur, l’accusé a reconnu sans détour les faits à lui reprochés.

 à l’audience, à l’appel à la barre de l’accusé A.C. le président de la Cour a constaté l’absence de certaines parties du procès et a jugé nécessaire de renvoyer le dossier à la prochaine session.

Tamba CAMARA

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