Faits divers , Cour d’assises de Bamako: La coépouse rancunière

Mécontente de n’avoir pas donné naissance à un enfant de sexe masculin à leur époux commun, la dame s’en est prise à sa coépouse de la façon la plus brutale. Et elle se retrouve face à la justice

Publié lundi 21 novembre 2022 à 06:48
Faits divers ,  Cour d’assises de Bamako: La coépouse rancunière

Dans la plupart des foyers polygamiques un constat est indéniable. Les tensions entre les coépouses sont monnaie courante. Certaines de ces querelles ne vont pas loin à cause du fait que  le mari polygame a su mettre chacune de ses épouses à sa place, comme on le dit. Le contraire peut déboucher sur des situations dramatiques tel le cas présent qui met en scène CS et KT.


La première, une trentenaire et mère de sept enfants, a battu la seconde à mort alors qu’elles se trouvaient en brousse pour la cueillette. Cette sordide histoire s’est passée courant 2020 à Kolonia (Dioïla). Vraisemblablement, c’est une rancœur longtemps gardée dans le cœur de CS qui l’a poussée à s’en prendre physiquement à sa coépouse au point que cette dernière y a laissé sa vie.  Du coup, la suspecte est tombée sous le coup de l’article 202 du code pénal susceptible de donner lieu à l’application d’une peine criminelle. 

Vive altercation et bagarre féroce

Le jour des faits, les deux dames étaient allées au champ dans la brousse comme elles en avaient l’habitude à certaines périodes de l’année. Généralement, lorsque les coépouses s’entendent et que le courant passe bien, elles peuvent passer ce moment ensemble en brousse dans une atmosphère cordiale sans la moindre anicroche. Mais lorsque qu’il y a anguille sous roche dans les rapports entre elles, il suffit d’un rien pour que les choses basculent dans le mauvais sens.

C’est malheureusement ce qui a été le cas ce jour là en brousses entre CS et KT. Pendant que les deux dames cueillaient des fruits au champ, une altercation a éclaté entre elles. D’échanges de mots à échanges de mots, plus le temps passe, moins la tension baissait entre les deux protagonistes. Une bagarre féroce s’en est suivie transformant le champ de fruits en un véritable champ de bataille pour les deux dames. CS qui était complètement envahie de rancœur a décidé d’en finir avec son adversaire.

Dans la foulée, elle s’est saisie d’un bâton pour donner un violent coup sur la tête de KT. Le coup était si violent que la pauvre dame a eu le crâne fracassé. La pauvre  s’est écroulée sous les yeux de son bourreau, baignant dans une mare de sang. Puis, comme si de rien ne s’était passé, la femme violente a laissé le corps sans vie de sa coépouse en pleine brousse. Ensuite, elle est tranquillement retournée au village comme si tout allait bien.


Durant un long temps, elle est restée sereine sans rien raconter à qui que ce soit au village. Les choses sont allées ainsi jusqu’au retour vers le petit soir de l‘époux polygame, un certain D. Dembélé. Ayant constaté l’absence anormale de son épouse à une telle heure à la maison, celui-ci s’inquiéta et alerta des voisins avec qui, il a entamé les recherches. Plusieurs heures durant, celles-ci ne donneront rien. Il a fallu attendre le lendemain pour que les recherches aboutissent à la découverte du corps sans vie de dame KT dans la brousse.

Rancœur féroce

Dans les heures qui ont suivi, les gendarmes de la Brigade territoriale de Fana se sont saisis de l’affaire. à la suite d’investigations poussées, ils ont interpellé CS, la coépouse de la victime avec qui, elle était fréquemment à couteaux-tirés. La dame a été ainsi poursuivie puis inculpée pour le chef d’infraction de coups mortels. Des faits, faut-il le rappelé, prévus et punis par les dispositions de l’article 202 du code pénal pouvant donner lieu à des peines criminelles.

Durant toute la procédure, l’accusée n’a pas varié dans ses déclarations. Bien au contraire, elle y est restée constante jusqu’à sa comparution à la barre. Cependant, il fallait qu’elle justifiât son acte. Et pour cela, l’accusée a avancé des arguments qui ne tiennent pas la route après la commission d’un acte aussi grave que le sien. Ainsi, elle a soutenu que de son vivant, sa coépouse passait son temps à se moquer d’elle à cause du fait qu’elle n’a pas eu d’enfant de sexe masculin durant son mariage avec leur mari commun. Du fait de cette situation, l’accusée expliquera qu’elle était constamment frustrée. Un sentiment qui a fini par se transformer en une rancœur féroce qu’elle a toujours gardée contre sa coépouse. Ainsi, elle a décidé de se venger de cette dernière en agissant de la sorte.    

« Je reconnais les faits qui me sont reprochés. Mais qu’on sache que je n'ai pas fait exprès et qu’aujourd’hui, J'ai beaucoup de remords après cet acte », expliquera-t-elle, d’une voix quasi inaudible. Et d’ajouter : « Elle voulait que je lui donne des fruits que j’avais cueilli. Chose que j’ai refusée par ce que je gardais des rancunes contre elle. Et puis on ne se parlait pas depuis deux ans durant lesquels elle se moquait toujours de moi pour n’avoir pas eu un garçon pour notre époux », s’est-elle justifiée.

La cour a juste qualifié CS de rancunière. Et c’est tout. Quant au parquet, il est revenu sur l’atmosphère délétère qui règne dans la plupart des foyers polygamiques, avant de rappeler les faits, tels qu’ils ressortent de l’arrêt de renvoi. « Elle est coupable », a tout simplement martelé le défenseur des citoyens.

Le conseil de l’accusée s’est clairement opposé à cette idée. Pour la défense de son client, il a tenté de faire ressortir une autre version différente et contraire à celle du parquet. L’avocat a mordicus soutenu que c’est la victime qui a été la première à se saisir d’un bâton en administrant des coups à sa cliente. « Elle a répliqué et s’est maladroitement défendue », a justifié le conseil. Partant de ces explications, l’avocat a plaidé la légitime défense et a sollicité la clémence de la Cour. Mais rien à faire. L‘accusée a été reconnue coupable, sans bénéficier de circonstances atténuantes et a écopé de 5 ans de réclusion criminelle.


 

…PEINES PROPORTIONNELLES AUX ACTES

H Niang dit « Jumeauba » et O Traoré alias « mélo » sont connus et reconnus comme étant des malfrats aguerris qui évoluaient en bande. Ils ont fini par comparaitre devant les jurés de la Cour d’assises. Le duo est accusé d’avoir commis, courant 2015, de multiples braquages à mains armées à travers Bamako et ses environs. Selon les informations, c’est en juillet 2015 que le bureau de change et de transfert d’argent, dénommé « Timbuctu Exchange », à Niaréla a fait l’objet d’un braquage commis par des individus armés.

Au cours de l’opération, les assaillants ont agressé violemment la gérante, pour ensuite dévaliser le bureau. Ils ont emporté une importante somme d’argent, des appareils téléphoniques ainsi que des  ordinateurs portables. Quelques mois plus tard, les policiers de l’unité de recherches du 3ème arrondissement  ont coincé et interpellé le nommé O. Traoré dit « Mélo ». Au cours de son interrogatoire, ce dernier a dénoncé ses compères : notamment H. Niang dit « Jumeauba », M Sissoko dit « Fity » et M Fadiga alias « Sordassi ». Après des mois d’enquêtes, Housseyni Niang dit « Jumeauba » est tombé à son tour dans les mailles de la police. Ainsi, les deux bandits ont été ensuite renvoyés devant la Cour d’assises pour être jugés conformément à la loi.

 à la barre, c’est le nommé H Niang dit « Jumeauba » qui a comparu seul, en l’absence des autres accusés. Ainsi, il n’a reconnu aucune infraction devant les jurés, à part la détention illégale d’arme à feu, retrouvée lors de la perquisition à son domicile. Dans son réquisitoire, le procureur a requis le maintien de l’accusé dans les liens de l’infraction d’« association de malfaiteurs, vol qualifié, détention illégale d’arme à feu », suivant les dispositions du code pénal.


Son avocat a, de son côté plaidé coupable au regard de l’absence des autres personnes citées dans l’arrêt de renvoi. Arguant que le jeune homme est un délinquant primaire, ayant subi une longue détention provisoire. La Cour a tout simplement condamné H Niang dit « Jumeauba » à trois ans de prison. Quant à son complice O. Traoré, il a écopé de la réclusion criminelle à perpétuité par contumace.

Tamba CAMARA

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