Faits divers : Démantèlement d’un réseau organisé

Spécialisés au braquage à main armée, les deux individus n’hésitaient pas user de la violence pour déposséder leurs victimes de leurs biens. Mais force est restée à la loi

Publié mercredi 26 janvier 2022 à 08:00
Faits divers : Démantèlement d’un réseau organisé

Le commissaire divisionnaire Mamoudou Diabaté muté à Kayes à la suite de la dernière vague de mutations aura laissé un souvenir  remarquable à ses hommes du 11ème arrondissement de Bamako.

Le stratège divisionnaire a, à quelques jours de son départ, mis le grappin sur deux malfrats spécialisés dans le braquage et le vol à main armée.

Les enquêtes des limiers ont permis également de mettre la main sur deux de leurs complices, spécialisés dans le recel d’engins à deux roues. Ils ont été identifiés par les initiales M.T, M.C dit Sangaré, H.C dit Kayné et I.D dit Faya.

Le plus jeune d’entre eux a 23 ans et le plus âgé 26. La bande sévissait depuis belle lurette dans la cité des Trois caïmans et ses environs. Après leur interpellation, voleurs et receleurs ont tous été présentés au procureur du tribunal dont relève le secteur.

Le démantèlement de ce qui était un véritable  réseau de bandits a été fortement salué par la population des quartiers qui souffraient énormément de cohabiter avec des malfrats de cet acabit. 

Preuve que les policiers veillent de jour comme de nuit pour sécuriser les personnes et leurs biens en les débarrassant de ces individus non  recommandables et leurs complices dont les agissements étaient sans limite.

S’il faut croire nos sources au commissariat de police, où leurs dossiers ont été traités, le quatuor mordu d’engins à deux roues, recourait toujours à la violence pour déposséder leurs victimes de leurs biens. Le groupe avait, nous a-t-on expliqué, un mode opératoire des plus classiques.

Évoluant toujours à deux et armés d’un fusil, lorsque leur chemin croisait celui d’un motocycliste nuitamment, ils le braquaient sans hésiter une seconde.

Sous la menace de leur arme, les bandits sommaient les pauvres motocyclistes de leur rendre leurs engins à deux roues en plus d’autres objets précieux s’ils en avaient. Gare à ceux d’entre eux qui tentaient de résister. Ils n’hésitaient pas à faire usage d’arme à feu.

En plus de la facilité avec laquelle ils faisaient main basse sur les biens des honnêtes citoyens, les deux individus n’avaient pas non plus de difficulté à écouler les butins grâce à H.C dit Kayné et I.D alias Faya.

Ces deux individus sont connus et reconnus comme de véritables receleurs qui ne reculent devant aucun obstacle pour garder puis écouler sur le marché les butins que les voleurs leur apportaient. Puis, ils attendaient une autre opération du même genre. Tel un cycle infernale, le duo ne manquait pas de mode opératoire qui les permettait de remplir la poche.

Il ne fait aucun doute que les deux bandits et leurs receleurs avaient chacun un rôle précis à jouer lors des différentes opérations qu’ils menaient çà et là à travers la ville de Bamako et ses environs. Ainsi, M.T et M.C braquaient les motocyclistes pour les déposséder de leurs engins, tandis que H.C dit Kayné et I.D dit Faya les écoulaient facilement sur le marché noir.

La bande avait jeté son dévolu sur les quartiers Kalaban-coura, Guarantibougou et  leurs environs, où elle posait ses actes répréhensibles au détriment des motocyclistes. Ils ont continué de cette façon de faire  jusqu’à la nuit du 11 au 12 novembre dernier, date à laquelle le glas a sonné pour eux à la suite d’un énième braquage qui s’est soldé par la mort d’une de leurs pauvres victimes.

Ce jour-là, le duo qui reculait rarement devant une victime a fait usage de violence dès que celle-ci a tenté de s’opposer. Malheureusement, le pauvre n’avait pas compté avec la détermination des malfrats à obtenir ce dont ils avaient besoin. Ainsi, le pauvre motocycliste a perdu la vie.

Selon nos sources à la police, tout est parti de la découverte du corps de ce motocycliste. La même nuit des faits,  peu de temps après le départ des malfrats, un citoyen sous anonymat avait saisi le commissariat cité plus haut pour informer les policiers de la présence d’un corps sans vie à Guarantibougou-Terminus, en Commune V du District de Bamako.

Aussitôt, une équipe de constat avec à sa tête le chef de la Brigade de recherches, le capitaine Issa Yacouba Coulibaly, a rallié le lieu en compagnie d’un médecin légiste. à leur arrivée, elle trouvera sur place les parents de la victime autour du corps allongé à terre, à  quelques encablures même de leur domicile.

Selon les constats du médecin, le jeune homme était décédé des suites des blessures occasionnées par une arme au niveau de son  abdomen. Les policiers ont confirmé à la suite de leurs constats que la victime était sortie bien portant la même nuit sur sa moto vers 21 h. Puisqu’il n’avait pas son engin à côté, le capitaine Issa et ses hommes ont conclu à un assassinat à cause de sa moto.

Le présumé auteur n’avait laissé aucun indice pouvant les conduire à sa personne. Mais c’était sans compter sur le sort et la perspicacité du jeune enquêteur qui a gardé contact avec les parents de la victime.

Les limiers n’étaient pas au bout de leur peine suiteà la découverte de ce corps sans vie. Le 24 du même mois, soit une semaine après la première découverte macabre, le chef BR est encore avisé de l’assassinat d’un autre homme, à Kalaban-coura dans la même commune. Cette autre victime avait été aussi poignardée selon le même mode opératoire et laissée sans vie au bord de la route. 

Le capitaine Issa Yacouba Coulibaly et ses hommes de la BR avaient deux corps sous la main sans aucun indice. Mais, il n’y a pas de crime parfait, dit-on. Les criminels finissent toujours par commettre une erreur. C’est ce qui est arrivé dans cette affaire aboutissant à son dénouement.

Pendant que les enquêtes se poursuivaient, le commissariat qui avait gardé contact avec les parents de la première victime, sera informé par ces derniers. Ils venaient d’apercevoir la moto de leur enfant au marché de Kalaban-coura.

Une équipe d’intervention rapide est dépêchée sur le coup pour interpeller l’individu du nom de M.T. Après sa conduite dans les locaux, pour vérification, les parents ont emporté les pièces de ladite moto. Après vérification, il s’avéra que la vignette et le papier d'achat sont identiques au numéro de cadre de la moto.

Interrogé sur la provenance de la moto, M.T a déclaré avoir troqué la sienne contre celle d’un autre jeune homme du nom de H.C dit Kayné et qu’il avait acheté celle troquée avec le même jeune homme.

Ces informations ont permis d’interpeller ce dernier au marché Dibidani avec une autre moto troquée avec celle du défunt. Celui-ci interrogé à son tour a reconnu les déclarations de MT, tout en soutenant avoir acheté l’engin avec I.D dit Faya.

Les recherches ont permis de savoir que ce dernier était  détenu à la MCA pour une affaire de détention illégale d’arme à feu par le 15ème arrondissement. Il sera extrait, puis interrogé avant de reconnaître les faits de vente à H.C dit Kayné.

A la suite, il a expliqué s’être fourni auprès du M.C dit Sangaré qui était également incarcéré. Ce dernier sera extrait pour son interrogatoire.  Lui aussi reconnaîtra les faits à son tour ; d’avoir vendu la moto du défunt à Faya. Le malfrat a expliqué au détail près les actes malsains posés par le groupe.

Les policiers ont appris par la suite qu’il a opéré avec un certain « D » sans autres précisions dans le quartier de Garantibougou 1er-Terminus dans la nuit du 11 au 12 novembre dernier  aux environs de 2h à 3h du matin alors qu’ils étaient en « chasse », ils ont aperçu un motocycliste qu’ils ont intercepté et « D » a tenté de retirer de force l’engin à son propriétaire ce qui a engendré une altercation.

A la suite de celle-ci, le malheureux a reçu un coup de poignard avant de tomber dans un caniveau.  C’est ainsi qu’ils se sont emparés de l’engin pour disparaître. Quant à Sangaré son complice, la nuit où cette affaire s’est déroulée, il a tiré en l'air pour dissuader d’éventuels poursuivants.

Par rapport au deuxième corps découvert à Kalaban-coura, Sangaré a reconnu aussi être l’auteur en complicité avec son acolyte. Il a donné des détails de l’opération. Cette nuit-là également, ils évoluaient comme d’habitude sur une moto. Ils finiront par rencontrer au niveau du « Djakarta-terrain » une dame qui venait d’être déposée par son accompagnateur.

Aussitôt, ils tenteront de retirer le sac et le téléphone portable de la dame. Ils seront pris en chasse par le monsieur accompagnateur. Après une course-poursuite, tout comme le premier cas, D affirmera qu’il avait poignardé deux fois au thorax celui-là qui le pourchassait et mort s’en est suivie.

Les perquisitions faites ont permis de retrouver de faux cachets et attestations de vente et d’achat de leurs butins. Ces aveux étaient suffisants pour les limiers de renvoyer le dossier des quatre devant le procureur du tribunal de grande Instance de la Commune V.

Tamba CAMARA

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