
L’électricité devient de plus en plus une denrée presque
inaccessible pour les abonnés du réseau de la société Énergie du Mali (EDM-SA).
Les coupures d’électricité sont devenues monnaies courantes de jour comme de
nuit. Les abonnés en souffrent d’autant plus qu’ils sont confrontés à des températures
caniculaires insupportables.
L’électricité a tendance à devenir un confort qui
n’est accessible qu’aux seuls détenteurs de groupes électrogènes de secours.
Ceux qui n’en disposent pas sont condamnés à croiser les doigts et à patienter
que EDM-SA rétablisse la fourniture d’électricité et cela de façon aléatoire.
Dans la Cité des Askia, le délestage affecte tous les domaines d’activité.
Le directeur de la société EDM-SA de Gao, Mahamane Cissé, a
expliqué les raisons de cette difficulté aux autorités régionales. En effet, la
centrale thermique de la société produit 3 mégawatts qui sont repartis sur
quatre lignes. Il est évident que cette production est insignifiante au regard
de la forte demande en électricité. Selon Mahamane Cissé, la Commune urbaine de
Gao a besoin de 11 mégawatts.
Rappelons que lors de la visite du Premier ministre, Choguel
Kokalla Maïga, à Gao, le gouverneur de la 7ème région administrative n’a pas
manqué d’égrener quelques préoccupations des populations parmi lesquelles, la
faible desserte en eau et en électricité. Le directeur général de l’hôpital Hangadoumbo Moulaye Touré
de Gao, Dr Youssouf Almoustapha Touré, soutient que la structure sanitaire est
la première victime du délestage et cela dure depuis 15 mois. Selon Dr Touré,
l’hôpital régional dispose de 4 services qui fonctionnent uniquement avec l’électricité.
Il s’agit du bloc de réanimation, du bloc opératoire, du service d’urgence et
de l’imagerie. Des groupes électrogènes de 180 Kva et 440 Kva tournent en
permanence et dont la consommation en gasoil est estimée à 47 litres par heure.
Il est évident que pour le responsable de la structure sanitaire, les charges
inhérentes au fonctionnement de ces groupes constituent une source de préoccupation
dans la mesure où les recettes engrangées en retour ne font pas le poids. Cette
situation devient aussi une source d’insomnie pour Dr Touré et il avoue son
impuissance à alléger la souffrance des patients qui ont besoin de soins.
SOLLICITÉS À FOND- Si les patients continuent à souffrir du délestage, les vendeurs et les dépanneurs de groupes électrogènes se frottent les mains. Actuellement à Gao, le bruit sourd d’un groupe électrogène en marche fait partie de l’ambiance sonore. À la moindre coupure d’électricité, les groupes électrogènes reprennent automatiquement le relais au niveau des marchés, des services publics ou dans certaines familles en déversant des décibels.
Cette solution palliative a pour objet de faire fonctionner
le climatiseur dans les boutiques et les appareils électroniques et
informatiques dans les services publics ou les réfrigérateurs, les climatiseurs
et autres appareils électroménagers dans les domiciles. Mais cette situation de
confort génère à son tour des opportunités d’affaires pour d’autres catégories
d’acteurs comme les réparateurs qui font de leur mieux pour dépanner ces
machines qui sont sollicitées au-delà de leur capacité de fonctionnement.
Français installé à Gao, Jacques Mauret est considéré comme
l’un des premiers dépanneurs de groupes électrogènes ou portatifs de la région.
«Il y a 40 ans que j’ai appris ce métier à travers la réparation d’engins à
deux roues puis de motopompes. Ces interventions sur ces machines m’ont conduit
petit à petit vers la réparation des groupes électrogènes. Mes premiers dépannages
de groupes électrogènes ou groupes portatifs ont porté sur les marques française
Bernard et russe Tomax et autres marques telles que Robin et Honda»,
explique-t-il.
Selon Jacques Mauret, les groupes électrogènes de 7 à 16 Kva ne peuvent pas fonctionner 24 heures sur 24 sans avoir une panne, parce qu’ils ont besoin de repos pour se refroidir. Or, les propriétaires pensent que le groupe doit tourner 24 heures sur 24. Ces machines sont conçues juste pour pallier une panne qui dure quelques heures. Il explique qu’un groupe portatif de 7 Kva qui démarre à 17 heures jusqu’à 22 h, aura besoin d’un temps d’arrêt pour le refroidissement.
QUALITÉ DOUTEUSE DU CARBURANT- Au-delà du besoin de
refroidissement, les pannes des groupes électrogènes sont dues soit à la
mauvaise qualité du carburant soit au manque de pression ou encore de bobine.
Le dépanneur est beaucoup sollicité mais il a du mal à se faire payer par
certains clients. L’astuce de Jacques Mauret pour pallier cette situation
d’impayés, est de se rattraper sur les prix des pièces de rechange. «Pour une
panne qui ne dépasse pas une journée de travail, je demande 5.000 à 10.000
Fcfa.
Comme vous pouvez le constater, dans mon atelier, il y a des groupes électrogènes
disposés un peu partout. Certains sont là pour le dépannage depuis deux mois et
d’autres depuis dix ans et plus. Certains clients ne sont plus revenus à cause
de manque d’argent et moi je n’ai plus de places pour les ranger.
Même ma cour
est bondée de groupes électrogènes réparés mais que le temps a ranci en dégradant
les couleurs. Dans les années 1970, je gagnais bien dans le dépannage et la
vente des pièces de rechange. Actuellement, le marché est saturé de réparateurs
et de boutiques de vente des pièces de rechange», se lamente le réparateur
Mauret.
Zackaria Maïga est un autre jeune dépanneur de groupes électrogènes
qui évolue dans ce secteur il y a plus de dix ans. Il est chef d’atelier. «Je répare
les petits groupes électrogènes d’essence de 7 à 16 Kva, mais je n’ai jamais dépanné
les gros groupes électrogènes. La panne de la plupart des groupes que je reçois
ici est due à la mauvaise qualité du carburant», révèle-t-il.
Le carburant qui se vend sur le marché de Gao contient du
Jet et cette qualité d’essence contient un produit très diluant, croit savoir
le dépanneur. Souvent, ce sont des pannes dues à une faiblesse de pression. Ses
frais de dépannage varient selon la capacité de la machine. Un groupe électrogène
de 5 Kva est réparé à 5.000 Fcfa, celui de 13 Kva à 15.000 Fcfa et 16 Kva à
20.000 Fcfa.
Dans la journée, je peux recevoir une quinzaine de groupes portatifs ou petits groupes électrogènes. À n’en pas douter, Zackaria Maïga tire bien son épingle du jeu, car il « gagne bien sa vie ». Avec les revenus générés par son activité, il s’est marié, a construit une maison en ciment et gère une boutique de vente de pièces de rechanges de groupes électrogènes. Il possède même une voiture pour ses déplacements.
L’ORPAILLAGE, MARCHÉ LUCRATIF- Un peu plus loin de Zackaria,
la quincaillerie de Mohamed Ould vend des groupes électrogènes de capacité 5 à
200 Kva. Selon lui, le marché se présente en dents de scie. Il lui arrive de
passer une quinzaine de jours sans vendre un seul groupe électrogène.
Mais, ce
mois de Ramadan s’est révélé être une période faste, où il lui est arrivé de
vendre 5 groupes électrogènes de 5 Kva pour 675.000 Fcfa l’unité. Les groupes électrogènes
de 180 Kva et 200 Kva qui coûtent un peu chers ne sont pas très sollicités, car
une unité de ces machines se vend à près de 19 millions de Fcfa.
Abou Haïdara est gérant dans la boutique de son père qui
importe ses groupes électrogènes du Nigéria. La boutique propose aussi des pièces
de rechange de ces machines. Un petit groupe électrogène de 2 Kva est cédé
à 225.000 Fcfa. En cette période de chaleur, Abou peut vendre 3 à 7 petits
groupes par jour et ses clients potentiels sont les orpailleurs. Il lui arrive
de satisfaire des commandes de particuliers pour les besoins domestiques, mais
en général il s’agit beaucoup plus de pièces de rechange.
Tidiane Haïdara est un heureux propriétaire d’un tout
nouveau groupe électrogène qu’il a acheté chez Abou Haïdara. Il était tout
content de mettre en marche sa machine pour alimenter son supermarché qui
contient des denrées alimentaires qui ont besoin de la chaîne de froid. Le délestage
pendant ce mois de Ramadan lui a donné des sueurs froides et causé des pertes
importantes.
«Je viens d’ouvrir mon commerce et les produits frais disposés au frigo sont régulièrement avariés avec les coupures intempestives d’électricité. J’ai été obligé d’acheter ce groupe électrogène de 3 Kva à 225.000 Fcfa. Cet équipement limitera les dégâts causés par les coupures d’électricité. Les avaries de produits alimentaires ne me hantent plus avec ce groupe électrogène», assure-t-il, le sourire aux lèvres.
Abdrahamane TOURE / AMAP - Gao
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