#Mali : Consommation de stupéfiants au Mali : La cote d’alerte

Les conséquences de la consommation des psychotropes sont diverses et peuvent aller d’une simple addiction, aux comportements de violences. Les consommateurs sont notamment de la couche juvénile (47,5% de la population ont moins de 15 ans et 75% moins de 35 ans). La situation interpelle donc la conscience collective pour combattre les réseaux de criminalité organisée

Publié lundi 01 juillet 2024 à 15:01
#Mali :  Consommation de stupéfiants au Mali : La cote d’alerte

Le directeur de l’Office central des stupéfiants procédant à la mise à feu des drogues saisies

 

Dans le cadre de la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues, célébrée tous les 26 juin, conformément à la résolution n°42/122 de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations-unies adoptée en 1987, les autorités maliennes réaffirment leur détermination à combattre le fléau qui menace nos communautés, nos familles et notre avenir. Ce à travers plusieurs activités parmi lesquelles, figure en bonne place l’opération de destruction de drogues et d’autres substances illicites à travers l’Office central des stupéfiants (OCS).

Cette année, l’opération d’incinération a porté sur une quantité record d’environ 60 tonnes de drogues et de produits illicites. Il ressort des l’éléments fournis par l’OCS, que la saisie de cette quantité de substances nocives a nécessité l’interpellation de 543 individus dont 542 Maliens et seulement 11 étrangers sur plus de 700 personnes mises en cause par les enquêteurs, de juin 2023 à juin 2024.

Ces chiffres témoignent éloquemment une augmentation considérable du nombre de personnes souffrant de troubles liés à l’usage de substances psychoactives dans notre pays. Pour en savoir davantage sur les raisons de cette flambée préjudiciable à la société, nous avons approché certains acteurs de la chaîne de lutte contre le fléau. Tous tirent la sonnette d’alarme sur l’ampleur du phénomène et apportent des explications sur la situation avant de proposer des solutions pertinentes et de prodiguer des conseils utiles.

De l’analyse de Dr Bréma Ely Dicko, enseignant chercheur à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB), avec ces saisies record, on doit féliciter les services de l’OCS pour le travail remarquable abattu, même s’il semble moins surpris du volume de la saisie. En ce sens que la quantité des stupéfiants qui circulent dans notre pays est largement supérieure aux résultats encourageants obtenus par nos unités. Ces tonnages incinérés représentent sans doute les capacités de l’OCS, c’est-à-dire les moyens matériels et humains que ce service détient aujourd’hui. Le sociologue demeure convaincu qu’avec le renforcement des ressources humaines et matérielles de l’Office, les résultats escomptés par ces équipes pourraient être multipliés par dix voire plus.

 

GOUTTE D’EAU DANS UNE MER AGITÉE- Qu’à cela ne tienne, Dr Brema Ely Dicko estime que ces chiffres en disent assez sur l’ampleur du trafic des stupéfiants au Mali. Mais surtout ces saisies nous interpellent tous dans la mesure où ce sont des populations maliennes et leurs partenaires d’autres pays qui sont impliqués dans ces réseaux de criminalité organisée. Cette situation est préoccupante d’autant plus que la population malienne est juvénile, les jeunes sont au chômage. Beaucoup de nos compatriotes étant désœuvrés, des parents n’étant pas capables de faire efficacement face aux dépenses de la famille, les jeunes peuvent trouver refuge dans les stupéfiants. «Donc, ces quantités nous interpellent, car elles pourraient finalement être une goutte d’eau dans une mer agitée», a paraphrasé l’universitaire.

à la lumière de ce constat alarmant, Dr Dicko indique que les conséquences de la consommation de ces psychotropes sont diverses. Selon lui, une première conséquence porte sur la dépendance  à ces substances illicites. La seconde est relative aux comportements de violences que cela peut induire le consommateur; notamment la couche juvénile, car au Mali l’on sait que 47,5% des populations ont moins de 15 ans et 75% mois de 35 ans. Ce qui montre que la population est extrêmement jeune dans un contexte de chômage sur fond de morosité économique, des jeunes peuvent s’adonner à la drogue.

En outre, cela peut également engendrer des pertes économiques importantes pour ces jeunes-là, car le peu d’argent qu’ils gagnent ou que les parents leur donnent, peut être utilisé pour acheter ces psychotropes. Au lieu de les investir ou se nourrir convenablement avec ces sous. Sans oublier que des couples jeunes peuvent être confrontés à des situations dramatiques où le conjoint consommateur peut être amené à frapper sa femme. Ce qui a abouti à des coups et blessures dans notre pays et récemment des cas d’assassinats d’épouses. Si le divorce est prononcé suite à ces genres de violences liées à la consommation de drogues, cela pourrait avoir un impact négatif sur les enfants qui ont toujours besoin d’avoir leurs deux parents à côté pour les orienter et les accompagner dans leur développement. Un enfant qui voit son papa violent peut le prendre  comme modèle et adopter son comportement négatif. «On a aussi vu des jeunes sous l’effet de stupéfiants s’adonner à des viols collectifs», a regretté le sociologue.

Pour qui, à court terme, la consommation des psychotropes pervertit la jeunesse et favorise la fainéantise. à moyen terme, le fléau a un impact négatif sur l’éducation des enfants mais aussi sur le développement socioéconomique. Dans la mesure où l’on dit que l’avenir d’un pays repose sur sa jeunesse. Mais il s’agit d’une jeunesse bien formée, en bonne santé, consciente et non dépendante de psychotropes. Dr Brema Ely Dicko prévient qu’à long terme, la toxicomanie peut avoir un impact sur la société en général en ce sens que les jeunes additifs qui deviendront les adultes de demain font sans doute pervertir les valeurs sociales et transformer ce qui est un délit en une sorte de norme.

Sur la question de savoir ce qu’il faut faire pour circonscrire le mal à défaut de pouvoir l’éradiquer, le sociologue souligne qu’il est difficile de lutter complètement contre ce fléau qui demeure un problème mondial. On retrouve la problématique partout si bien que les grands pays comme les États-Unis d’Amérique, la France, le Canada et bien d’autres ont été obligés de créer des espaces de shooting (salles de shoot) où des personnes de tous âges peuvent venir consommer le cannabis dans des restaurants conçus pour cela.

 

PATHOLOGIE CHRONIQUE-Dans d’autres pays, c’est la culture du “joint” (autre appellation du cannabis” qui est autorisé à certains nombre de grammes par personne et par famille). Finalement, tout cela constitue un phénomène qui génère beaucoup d’argent. Cette économie malsaine est galvanisée par ce qu’on appelle la criminalité organisée. C’est-à-dire des réseaux importants qui sont connectés depuis l’Amérique latine par les côtiers notamment le Togo, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigeria pour venir transiter au Mali pour aller vers les pays du Maghreb. Mais, il y a de l’autre côté aussi le Hachis marocain qui est importé au Mali et dans d’autres pays et la cocaïne qui vient également du continent américain.

Finalement, on a différentes formes de psychotropes tels que la colle et les comprimés nocifs dont le tramadol en circulation, qui génèrent des milliards de Fcfa, explique l’enseignant chercheur.  Selon Dr Bréma Ely Dicko, il n’est pas étonnant de retrouver souvent dans ces réseaux de criminalité organisée des représentants de l’État qui sont des porteurs d’uniformes, des administrateurs dans les bureaux, les aéroports, etc. D’où la difficulté d’éradiquer le fléau. Cependant, il souligne que l’une des solutions c’est le renforcement de la sensibilisation sur les conséquences de la consommation de ces substances nocives sur la santé des personnes, des familles voire le devenir de la société. De l’autre côté, le sociologue évoque la répression.  à ce propos, il recommande que les gens jugés coupables soient condamnés à hauteur de souhait afin de servir d’exemples dissuasifs. Tout cela doit être accompagné par le renforcement des moyens techniques et humains des structures de lutte, car ces réseaux de trafic sont très puissants et s’adaptent un peu à la législation nationale.

 

STIGMATISATION-De son côté, le médecin colonel Ismaïla Macalou, secrétaire permanent de la Mission internationale de coordination de la lutte contre la drogue  (MILD) attire l’attention sur la gravité du phénomène dans notre pays. Pour inverser cette tendance, le chef du Service psychiatrique de la policlinique des armées de Kati formule plusieurs recommandations.  Il s’agit, entre autres, de renforcer les activités de prévention, d’augmenter les capacités de répression et des normes en vigueur,  d’améliorer la prise en charge des toxicodependants, de maintenir une liaison avec les organismes et réseaux internationaux. Pour atteindre ces objectifs, le medecin colonel Ismaïla Macalou a insisté sur la nécessité d’une synergie d’actions entre l’ensemble des acteurs intervenants dans la lutte contre la drogue. à ce propos, il a annoncé l’organisation par le secrétariat permanent de la MILD d’un grand atelier. 

Concernant l’augmentation du nombre de consommateurs, l’addictologue révèle que de nos jours, la tranche d’âge minimum des patients souffrant de toxicomanie qu’il reçoit au niveau de la psychiatrie de Kati, qui était de 25 ans, tourne autour de 16 ans. Pire, l’officier supérieur signale de plus en plus de jeunes filles dans ce lot. «Ces conduites addictives de la couche juvénile qui représente l’avenir de notre pays nécessite un cri d’alarme», a-t-il fait remarquer. D’où le besoin d’accompagnement des  médias et de la société civile qui doit être sur le premier plan, en plus du travail remarquable abbatu par les services de sécurité, judiciaires et même éducatifs.

Par rapport à la prise en charge des toxicodependants, le spécialiste regrette qu’il n’existe à nos jours que deux structures; à savoir le Service psychiatrique de l’hôpital du Point G et celui de la Policlinique des armées à Kati, qui ne repondent d’ailleurs pas aux normes d’un centre d’addictologie. «Il n’existe aucun centre d’addicto au Mali aujourd’hui. Mais nous faisons nos accompagnements avec nos qualifications sur le plan de la profession. Mais, il faut aller au-delà», a déclaré le colonel Ismaïla Macalou. Avant d’ajouter que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère l’addiction aujourd’hui comme une pathologie chronique. Ce qui voudrait dire qu’après l’accompagnent de l’addicte, il faut préparer sa réinsertion.

D’où la nécessité de la mise en place des centres de réinsertion. Ce qui pourrait éviter les problèmes de stigmatisation dont ces derniers pourraient faire l’objet dans la société. Pour le président du Réseau «Un Mali Sans Drogues», les chiffres inquiétants de l’OCS nous expliquent en effet que la consommation évolue plus vite que la thérapie, la répression et la prévention au Mali. Selon Sidy Mohamed Samaké, cela est dû à l’expansion du marché de drogues illicites autrefois visibles seulement dans les grandes villes telles que Bamako et les capitales régionales.

Depuis un certain temps, le phénomène s’est repandu dans les zones rurales avec une ampleur qui touche pratiquement les 156 cercles, les 819 communes et les 12.712 villages. De Kayes à Ménaka, on y trouve des jeunes, enfants voire des adultes usant de toutes sortes de drogues illicites d’origine végétale ou synthétique. 

Au regard de ces quantités, les conséquences sont multiples. Il s’agit de l’apparition fréquente de maladies des voies aérodigestives et des troubles mentaux, des risques de complication chez les jeunes usagers sont 10 fois plus élevés. La prévalence de la violence ou la délinquance (vol, viol, bagarre, accident de la circulation, prostitution, prison, décès etc.), est très élevée chez les consommateurs de drogues. Mais aussi, de l’incapacité progressive d’assumer ses responsabilités sanitaires. Selon les données de l’OCS en fevrier 2024, environ 70% des jeunes Maliens soit plus de 7,5 millions seraient exposés au risque de toxicomanie et/ou troubles mentaux. Alors que les structures sanitaires spécialisées et le personnel qualifié pouvant accueillir et prendre en charge thérapeutique d’au moins 1% de ce chiffre (soit 75 243 jeunes) sont presque inexistants de nos jours au Mali.

De l’analyse du responsable de la société civile, pour mieux circonscrire le mal, il faut structurer la lutte à partir d’une véritable stratégie préventive et thérapeutique sur des données factuelles permettant de prévenir la consommation de drogues et favoriser le développement sain et équilibré des jeunes.

La professionnalisation du domaine à travers la mise en œuvre de programmes de prévention dans les 19 régions. Bref, selon lui, Il faut oser expérimenter l’approche multisectorielle qui prend en compte plusieurs environnements et cadres, tels que la famille, l’école, le lieu de travail, la communauté, les médias et lieux de loisirs qui doivent être pris en compte dans l’élaboration des programmes de prévention.

Le pari de la victoire sur les narcotrafiquants qui, de par leurs activités perversives, nuissent à la santé de nos populations, detruisent nos économies, affectent nos identités et menacent l’avenir du pays, ne peut etre gagné qu’avec l’implication de tous

Aboubacar TRAORE

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