#Mali : Cour d’assises de Bamako : Acquittés faute de preuves

Ils avaient profité des évènements d’août 2020 pour cambrioler une société de la place. Mais l’un des suspects a fait les frais

Publié mercredi 17 avril 2024 à 07:52
#Mali : Cour d’assises de Bamako : Acquittés faute de preuves

En milieu de semaine dernière, les juges ont fait comparaitre un porteur d’uniforme du corps des sapeurs-pompiers accusé de «vol en bande et à mains armées» commis courant 2020.

De l’acte d’accusation, il ressort que dans la nuit du 18 au 19 août 2020, lors des évènements qui ont conduit au renversement du pouvoir du président feu Ibrahim Boubacar Keïta, des individus en uniforme bien armés, ont cambriolé la Société Socopi-Sarl qui opère dans le transfert d’argent et la vente de crédit et de téléphone portable.

Cet établissement est situé en plein centre-ville de Bamako au quartier de Bamako-Coura en face de la rue «Malitel-Da», appartenant à un certain Mahamadou Sacko.

À cet effet, les hommes en tenue militaire ont emporté une importante somme d’argent stocké dans les coffres forts de la société et divers matériels notamment des téléphones portables, des cartes de crédit de recharge, des ordinateurs portables dont le préjudice est évalué à la somme de 540.125.000 Fcfa.

Ainsi, le lendemain, Mahamadou Sacko, par le biais de son conseil, a porté plainte devant le parquet du Tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako. Les enquêtes diligentées par la brigade de gendarmerie du Camp I sur les différentes vidéos filméés par les caméras de surveillance de la société, ont abouti à l’interpellation du nommé Assadou Touré, agent de la Protection civile, présent sur les lieux aux moments des faits.

Par la suite, une information judiciaire a été ouverte contre le susnommé Assadou Touré et X pour les faits de vol en bande et à main armée conformément aux dispositions des articles 252 et 254 du Code pénal. En cours de l’information, une délégation judiciaire fut donnée à la Brigade d’investigation judiciaire de la police afin d’interpeler le détenteur du numéro de téléphone 66-30-83-23, qui a servi à appeler la dame Lalaicha Simpara, employée de cette Société et propriétaire d’un téléphone portable emporté par les auteurs des faits, contenant un montant énorme dans le compte d’Unité de Valeur (UV), afin qu’elle le récupère.

C’est ainsi, que le nommé Boubou Sangaré, agent de la Police nationale, fut interpellé et inculpé à son tour pour les faits ci-dessus cités. Tout au long de l’information judiciaire les nommés Assadou Touré et Boubou Sangaré, tous inculpés de «vol en bande et à mains armées» conformément aux dispositions des articles 252 et 254 du Code pénal ont nié les faits qui leur sont reprochés.

Ils expliquent qu’après les patrouilles dans la journée du 18 août 2020, ils seraient retournés dans la cour du Groupement mobile de sécurité (G.M.S) aux environs de 18 heures, il aurait bien garé son véhicule Pick-Up tout en enlevant les deux armes qui s’y trouvent et qui étaient sous sa responsabilité pour ensuite rentrer se reposer dans la salle de communication, où il aurait passé toute la nuit.

Non coupable- Il poursuit que c'est le lendemain, aux environs de 06 heures, en nettoyant le véhicule Pick-up, qu’il aurait aperçu miraculeusement un téléphone portable de marque TECHNO SPARK 4 sur le tableau de bord de son véhicule. Ainsi, croyant que ce téléphone appartenait à l’un de ses agents, il aurait pris soin, d’appeler afin de le restituer. C’est ainsi, qu’il est tombé sur la dame Lalaïcha Simpara, propriétaire de ce téléphone qui a promis d’envoyer quelqu’un le récupérer, mais en vain. Il a insisté à appeler les numéros du répertoire jusqu’à tomber sur la petite sœur de la darne Lalaïcha afin qu’elle vienne récupérer le téléphone portable. Donc, pour le suspect, c’est ainsi que son numéro de téléphone aurait été connu et enregistré par celle-ci.

À l’audience, même s’ils étaient deux à être suspectés, Assadou a été le seul à comparaître à la barre. Face aux jurés, le jeune homme est resté constant dans sa dénégation des faits. Il s’est défendu d’avoir venu en aide à la victime sans pour autant rien à avoir avec la casse de la boutique. S’il faut le croire, ce sont des militaires qui l’ont pillée. «Je suis intervenu pour les dissuader d’arrêter de saccager l’endroit», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était de passage lorsqu’il est tombé par hasard sur le pillage de la boutique par des hommes armés en uniforme.

Présent à l’audience en sa qualité de partie civile, la victime a clairement démenti les propos de l’accusé en déclarant avoir été approché par lui le matin des faits. La partie civile a soutenu que l’accusé avait été identifié par les images des caméras surveillance. Son conseil est passé à son tour pour enfoncer le clou. L’avocat s’est dit convaincu de la culpabilité de l’accusé car, dit-il, ce dernier se trouvait en compagnie des assaillants. Pour lui, tous les éléments prouvent sa participation aux faits, et les enquêtes l’ont démontré.

Le ministère public qui n’attendait que cela a déclaré que les infractions sont constituées malgré les dénégations de l’accusé quant sa participation à ces actions.

Le parquet a requis de le maintenir dans les liens des accusations. Le conseil de l’inculpé n’était pas de cet avis. Selon l’avocat défenseur, il n’y a aucune preuve reliant son client aux faits. «Il était présent pour aider et non pour voler», soutient-il mordicus. En outre, la robe noire a soulevé un sérieux doute quand à la participation de son client.

C’est pourquoi, il a plaidé non coupable. Après délibération, la Cour semble allée dans ce sens en ne reconnaissant pas coupable son client des faits. Non reconnu coupable, Assadou a été simplement acquitté. Ce qui n’a pas été le cas pour son coaccusé qui a écopé d’une peine de mort par contumace en plus du paiement de la somme de 900 millions de Fcfa.

Tiedié DOUMBIA

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