
Ces dames sont spécialisées dans les domaines de l’anesthésie, de la chirurgie des tumeurs thyroïdiennes, mais aussi de l’Oto-rhino laryngologie (ORL), la prise en charge de la stérilité et l’interprétariat
À
l’Hôpital du Mali, elles réalisent des prouesses techniques dans la prise en
charge des malades, en collaboration avec des médecins maliens qui officient
dans cet établissement hospitalier, fleuron de la coopération sino-malienne.
Les six praticiennes chinoises qui font partie de la 29è Mission médicale
chinoise ont récemment administré la preuve de leurs compétences à répondre aux
aspirations à la parenté d’un couple malien à partir de l’assistance médicale à
la procréation (PMA) avec la naissance en janvier dernier du premier bébé à
partir de cette technique dans un établissement hospitalier public.
Elles
sont spécialisées dans les domaines de l’anesthésie, de la chirurgie des
tumeurs thyroïdiennes, mais aussi de l’oto-rhino laryngologie (ORL), la prise
en charge de la stérilité et l’interprétariat. Chacune d’entre elle excelle dans
sa spécialité et met son expertise au service de la bonne cause, c’est-à-dire
celle des malades. Elles représentent
toutes un motif de fierté de la Mission médicale chinoise et de
l’administration hospitalière.
Pour
une bonne coordination avec leurs collègues maliens et briser les barrières de
la langue, une interprète, Hu Mengjuan, met sa science et son entregent au
service du collectif en vue de faciliter la collaboration.
Agile
et courtoise, la native d’Anhui, une province à l’Est de la Chine, est une
interface entre ses compatriotes chinois, les médecins maliens et les
patients. «Les Maliens sont sympathiques
et surtout chaleureux», explique-t-elle à qui veut l’entendre. Au quotidien,
elle s’emploie à dissiper les nuances entre nos deux cultures. Mercredi
dernier, l’hôpital grouillait de monde.
Dans le bloc à froid, des médecins maliens en compagnie de
l’anesthésiste Shen Yajian et la spécialiste de l’ORL, Zhang Zingna, sont à
l’œuvre pour un prélèvement pour déterminer la nature d’une tumeur logée au
niveau du cou d’un patient.
Autrement dit savoir si la tumeur est bénigne ou
maligne (un cancer). La présence de ces spécialistes chinoises aux côtés de
l’anesthésiste réanimateur Mamadou Abdoulaye Traoré et son équipe représente
une plus-value. Le praticien malien affirme que cette collaboration est
salutaire. «Elles nous appuient sur le plan technique. Cela nous permet de
faire notre mise à jour. C’est franchement une chance pour nous», avoue
l’anesthésiste malien.
Shen
Yajian a participé au cours des trois derniers mois, à plus de 500 cas
d’anesthésie et a sauvé plusieurs patients graves. Elle excelle en gestion de
l’anesthésie pour toutes sortes de chirurgies, en particulier l’anesthésie
thoracique et celle destinée aux patients âgés
Quant à Zhang Zingna, elle est spécialisée dans le diagnostic et le traitement des maladies courantes dont la prise en charge relève de l’ORL, tels que l’amygdalite aiguë et chronique, l’otite moyenne, la sinusite, les polypes nasaux et les tumeurs du pharynx. Dans ses consultations externes, elle ausculte une trentaine de patients par jour. Selon la Mission médicale chinoise, la spécialiste a réalisé récemment une laryngectomie totale (ablation du larynx), le premier du genre à l’Hôpital du Mali depuis près de dix ans. Zhang Zingna se rappelle l’inquiétude qu’elle avait de lors cette intervention. Elle explique qu’une telle opération présente beaucoup de risques. La difficulté est qu’elle nécessite beaucoup d’étapes et de temps. Après une préparation minutieuse et la collaboration de ses collègues, l’opération s’est bien déroulée. «Je me sens soulagée et chanceuse», dit la spécialiste en ORL.
TRANSFERT
DE COMPTENCES- Au service de gynécologie, Yu Zhizhi et ses collègues sont au
four et au moulin pour satisfaire les besoins des femmes venues pour les
consultations. La gynécologue chinoise peut en recevoir aussi une trentaine par
jour. Elle est également chargée d’assurer la gestion du programme sino-malien
de PMA. Yu Zhizhi exprime sa satisfaction de travailler avec ses collègues
maliens. Elle confie que la naissance du premier bébé éprouvette de l’Hôpital
du Mali reste un souvenir inoubliable. C’est le résultat de toutes les
personnes qui travaillent sur ce projet. Et d’affirmer que c’est un bonheur
d’être témoin de ce moment mémorable.
Dans
la promotion du fonctionnement du projet PMA, elle bénéficie de l‘aide de la
biologiste Zhang Lin. Celle-ci est spécialisée notamment en techniques de
laboratoire liées à la Fécondation in vivo (FIV) et celles de la fécondation in
vitro ainsi que du transfert d’embryons.
Sa compatriote Fang Yun est experte dans le traitement chirurgical des
tumeurs thyroïdiennes, du goitre géant et des nodules thyroïdiens, etc. Depuis
son arrivée dans notre pays, elle a réalisé 12 chirurgies de la thyroïde. La
Mission médicale chinoise précise que la praticienne est la première à proposer
des solutions en termes de prise en charge des tumeurs thyroïdiennes géantes à
l’Hôpital du Mali.
Le
chef de la 29è Mission médicale chinoise rappelle que son équipe composée de 23
personnes est au Mali depuis le 26 novembre dernier. Selon Xu Xiaoping, ces
femmes qui sont loin de leur pays offrent un grand appui dans leurs services
respectifs. «Sur une centaine d’opérations pour la fécondation, 15 ont été
réussies», se félicite le patron de la Mission, avant de souligner l’apport du
personnel féminin de son équipe dans la lutte contre les tumeurs thyroïdiennes.
La
directrice générale de l’Hôpital apprécie bien la présence des médecins
chinois. Pour elle, toutes les équipes médicales chinoises qui ont officié dans
son établissement et continuent de le faire méritent un satisfecit, voire une
plus grande reconnaissance. À
ce propos, Dr Doumbia Sanata Sogoba soulignera que la particularité de
l’actuelle équipe médicale chinoise, c’est qu’elle œuvre beaucoup dans la PMA.
«Nous avons démarré cette activité en fin 2023. La gynécologue et la biologiste
y jouent un rôle très important.
Nous sommes en train de développer des
stratégies pour essayer de répondre aux aspirations à la parenté des couples
plus ou moins stériles», indique-t-elle. Et de reconnaître que toutes ces
spécialistes et leurs collègues maliens contribuent beaucoup à la qualité de
l’offre de soins. La patronne de l’Hôpital du Mali se réjouit de l’intégration parfaite
de l’équipe médicale chinoise et du transfert de compétences lié à cette
collaboration.
Puisqu’on est toujours dans la mouvance du 8 mars, il est bon de préciser que les femmes représentent 40% de l’effectif du personnel fonctionnaire de l’Hôpital du Mali.
Mohamed DIAWARA
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