#Mali : Pôle national de lutte contre la cybercriminalité : 232 plaintes en sept mois

Sur ces 232 plaintes 28 ont fait l’objet de jugement et 14 procédures sont devant les magistrats instructeurs. Les autres ont été classées dans le cadre de la médiation pénale. L’information a été donnée par le procureur de cette juridiction, Dr Adama Coulibaly, au cours d’une rencontre hier avec la presse

Publié jeudi 11 janvier 2024 à 06:59
#Mali : Pôle national de lutte contre la cybercriminalité : 232 plaintes en sept mois

Quelques heures seulement après son investiture solennelle, le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Dr Adama Coulibaly, a animé, hier, une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé que de juin 2023 à nos jours, sa juridiction a reçu 232 plaintes sur lesquelles 28 ont fait l’objet de jugement et 14 procédures sont devant les magistrats instructeurs. «Notre saisine n’est pas liée forcément à la présentation d’une plainte. Il suffit qu’il ait une infraction à la loi pour que nous poursuivions», a expliqué le parquetier.

Sur ces 232 procédures, Dr Adama Coulibaly a fait savoir que le Pôle en a classé beaucoup dans le cadre de la médiation pénale. «Il y a des poursuites sans que des mesures de contrainte qu’on appelle communément les mandats de dépôt ne soient décernés», a indiqué le procureur anti-cybercriminalité. Étayant ses propos, il ajoutera que les 28 procédures jugées n’ont pas fait l’objet de mandat de dépôt.

«La particularité est que nous sommes dans un secteur à fort résonnance. Nous sommes avec les professionnels des médias, des activistes, des influenceurs, des chanteurs, des comédiens, des leaders d’opinion dont les activités sont visibles. Ce qui fait que par ricochet chaque fois que nous posons un acte, il est médiatisé», a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «Je comprends que la liberté est la chose la plus précieuse, mais force doit rester à la loi.» 

Parlant de l’indépendance, Dr Adama Coulibaly a souligné que l’autorité qui est exercée sur le procureur se fait dans le cadre de la légalité. Selon lui, la loi dit qu’on ne peut donner l’ordre de non poursuite à un procureur.

«Si j’estime qu’il faut poursuivre quelqu’un, ni mon chef direct qui est le procureur général, ni le ministre de la Justice, Garde des sceaux, ne doit pouvoir me dire de ne pas poursuivre. Par contre, on peut me demander d’ouvrir des procédures», a indiqué le procureur. «À l’audience, je me lève et je requiers pour ce que je pense être le droit en âme et conscience indépendamment de l’ordre écrit qui m’a été donné», a-t-il renchéri.

Dr Adama Coulibaly a signalé qu’un procureur ne peut pas mettre quelqu’un sous contrôle judiciaire. Pour lui, conformément à la loi 0046 du 7 juillet 2000, il n’est pas nécessaire de nommer la personne en cas d’atteinte à l’honneur et à la dignité si les indications peuvent permettre de savoir de qui vous parlez, même si vous dites de manière dubitative. Idem si vous tenez des propos susceptibles de troubler l’ordre public.

Selon le conférencier, le champ d’intervention du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité ne se limite pas à la mise en œuvre de la loi de 2019 portant sur la cybercriminalité. Il dira que la loi qui règlemente le régime de presse et le délit de presse, la loi sur les données à caractère personnel ainsi que les lois relatives aux échanges et services électroniques et aux modalités, moyens et système de cryptologie peuvent faire intervenir sa juridiction. S’y ajoutent une ordonnance de 2011 sur l’AMRTP, la loi domaniale et foncière, la loi électorale et le code minier en cas de cybercriminalité.

Le procureur anti-cybercriminalité a, par ailleurs, indiqué que les poursuites peuvent se faire sur la base de dénonciations, des plaintes, d’exploitation des rapports de certaines autorités administratives indépendantes. «Nous pouvons nous autosaisir non seulement sur la base de l’exploitation de ces rapports mais de tout autre fait qui va être porté à notre connaissance et qui serait contraire à la légalité», a fait savoir Dr Adama Coulibaly.

Pour le procureur, le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité est appuyé dans sa dimension parquet par une Brigade spécialisée de lutte contre la cybercriminalité. Le conférencier dira également qu’il s’agit d’une juridiction à compétence non seulement exclusive mais également transnationale. En premier ressort, aucune autre juridiction de droit commun ni aucune autre juridiction spécialisée ne doit prendre les procédures en lien avec la cybercriminalité.

«Même les infractions connexes aux infractions cybercriminelles rentrent de facto dans notre champ de compétence», a expliqué le parquetier. Et de poursuivre : «Personne n’est empêchée de s’exprimer mais seulement à condition de ne pas porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’autrui.» Dr Adama Coulibaly a aussi expliqué que les infractions en rapport avec la cybercriminalité sont continues. C’est à dire qu’il n’y a pas de prescription en la matière.

Bembablin DOUMBIA

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Garde à vue et mandat de dépôt : Deux mesures judiciaires concourant à la manifestation de la vérité

Dans une interview, Pr Mamadou Guissé, enseignant-chercheur à la Faculté de droit privé de l’Université Kurukanfuga de Bamako (UKB), explique les raisons de la garde à vue et du mandat de dépôt, deux mesures judiciaires qu’on entend maintenant en longueur de journée. Si la première peut être ordonnée par un officier de police judiciaire, par contre la deuxième est décidée par un juge d’instruction pendant l’instruction du dossier.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:18

Mme Sanogo Aminata Mallé, Médiateur de la République : «La récurrence des litiges fonciers mérite l’attention des gouvernants»

Tout en appelant à sanctionner les fautifs, elle juge nécessaire le respect strict des textes relatifs au foncier par les services techniques des domaines et du cadastre, la vérification de la disponibilité ou l’effectivité des terres avant toute opération d’attribution, le respect des procédures dans le cadre des expropriations.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 01 septembre 2025 à 08:33

Mme Sanogo Aminata Mallé : « La récurrence des litiges fonciers mérite l’attention des gouvernants »

Le Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé a fait cette déclaration, ce vendredi 29 août dans les locaux de son institution, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté ses rapports annuels 2023 et 2024..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié vendredi 29 août 2025 à 15:41

Fixation du nombre des membres du gouvernement à 30 au maximum : La Cour constitutionnelle déclare conforme à la Constitution

La Cour constitutionnelle a déclaré, lundi dernier, à travers un arrêt la loi n°2024-38/CNT-RM du 5 décembre 2024 portant loi organique fixant le nombre des membres du gouvernement conforme à la Constitution. Cette décision fait suite à une requête du Président de la Transition à l’institution judiciaire aux fins de contrôle de conformité de ce texte..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié jeudi 28 août 2025 à 18:44

Koulouba : Le Médiateur de la République présente ses rapports annuels 2023 et 2024 au Chef de l’État

Il ressort de ces rapports que l’institution a reçu en 2024, 208 dossiers de réclamations, dont 138 entièrement traités et 70 en cours de traitement, et qui concernent principalement la gestion domaniale. Le Général d’armée Assimi Goïta, qui a apprécié la qualité des deux documents, a invité le Médiateur de la République à garder en permanence à l’esprit, les possibilités de transformation des grands défis de notre administration en opportunités.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 25 août 2025 à 08:14

Koulouba : Le Médiateur de la République présente ses rapports annuels 2023 et 2024 au Chef de l’Etat

-.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié vendredi 22 août 2025 à 17:54

Atteinte aux biens publics à la Primature entre 2021 et 30 novembre 2024 : L’explication du procureur général près la Cour suprême

-.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 19 août 2025 à 21:47

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner