Il partage ses souvenirs en sélection, son regard sur la nouvelle génération, et l' équilibre nécessaire entre jeunesse et expérience pour relever le défi du groupe, notamment face au favori marocain.
L’Essor
: Quel est votre sentiment après l’échec du Mali aux éliminatoires de la Coupe
du monde 2026 ? Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Mahamadou N’Diaye : Je voudrais remercier le peuple malien pour son soutien constant. Être ancien international, c'est un honneur et une responsabilité. J'espère que mes réponses aideront à faire avancer notre football. Pour répondre à cette question, je dirais que c’est évidemment une grande déception pour nous tous. Le Mali méritait cette qualification pour la Coupe du monde 2026. Ce qui n'a pas marché selon moi : un manque de constance dans nos performances, des erreurs individuelles coûteuses à des moments clés, parfois un manque d'efficacité offensive malgré nos occasions, une gestion difficile de la pression dans les matches décisifs. Mais il faut aussi reconnaître que la compétition était très relevée. Le football africain progresse et chaque match est un combat.
L’Essor
: Beaucoup d’observateurs pointent du doigt l’arrière-garde et la ligne
d’attaque. Qu’en pensez-vous ?
Mahamadou N’Diaye : C'est partiellement vrai. Notre défense a effectivement connu des moments difficiles, avec des buts encaissés qui auraient pu être évités. Mais il ne faut pas tout mettre sur le dos de l'arrière-garde. Pour l'attaque, oui, nous avons manqué d'efficacité. Nous créons des occasions, mais nous devons être plus tueurs devant le but. Cependant, le football est un sport collectif. Quand l'équipe perd, tout le monde est concerné : défense, milieu, attaque et staff technique. Il faut analyser calmement et corriger ensemble.
L’Essor
: Après cette déception, les Aigles peuvent-ils rebondir à la CAN et retrouver
une dynamique positive ?
Mahamadou N’Diaye : Absolument ! Les Aigles ont toujours su se relever. La CAN est une compétition différente, avec sa propre dynamique. Nous avons les joueurs, le talent et la mentalité pour faire un bon parcours. Cette déception peut même nous servir de déclic. Les meilleures équipes savent transformer les échecs en motivation. Je suis convaincu que si nous corrigeons nos erreurs et que nous jouons avec notre cœur, nous pouvons surprendre tout le monde à la CAN.
L’Essor
: Lors de la CAN, le Mali évoluera dans la même poule que le Maroc, première
nation africaine au classement FIFA. Selon vous, quelles sont les chances de la
sélection nationale dans ce groupe qui comprend également la Zambie et les
Comores ?
Mahamadou N’Diaye : Le Maroc est favori, personne ne le conteste. Mais en football, les favoris ne gagnent pas toujours. Nous sommes le Mali, nous avons aussi notre histoire, nos joueurs de qualité. Si nous jouons notre football, nous pouvons battre n'importe qui. La Zambie et les Comores sont des équipes à respecter, mais nous devons viser la qualification dès le premier match. Avec la bonne préparation et la bonne mentalité, nous pouvons passer ce groupe.
L’Essor
: L’effectif des Aigles compte aujourd’hui plusieurs jeunes joueurs qui ont
réussi à se faire une place au soleil. Pensez-vous qu'il faut leur donner plus
de responsabilités pour préparer l'avenir, même au risque de bousculer la
hiérarchie ?
Mahamadou N’Diaye : C'est une question d'équilibre. Oui, il faut donner leur chance aux jeunes talents. Ils apportent de la fraîcheur, de l'énergie et la soif de réussir. Le Mali a toujours produit de grands joueurs, cette génération ne fait pas exception. Mais attention à ne pas brûler les étapes. Il faut un mélange intelligent entre expérience et jeunesse. Les anciens apportent le leadership, la gestion des moments clés, la connaissance de la compétition. Le sélectionneur doit trouver le bon dosage. Donner des responsabilités aux jeunes, oui, mais progressivement, en les entourant bien. Ce n'est pas "les jeunes contre les anciens", c'est tous ensemble pour le Mali.
L’Essor
: En tant qu’ancien international, quel est votre meilleur souvenir sous le
maillot des Aigles et quel a été le moment le plus difficile de votre carrière
en sélection ?
Mahamadou N’Diaye : Mes meilleurs souvenirs, ce sont les matches pour la 3è place remportés à la CAN 2012 au Gabon et en Guinée équatoriale et à la CAN 2013 en Afrique du Sud. Aussi, le match de la 2è journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 contre l’Algérie, délocalisé au Burkina Faso, reste un grand moment. Nous venions de perdre la première journée à Cotonou contre le Bénin (1-0). Dans les premières minutes de la deuxième journée, l’Algérie mène 1-0 (but d’Islam Slimani, 6è min, ndlr), mais j’égalise à la 30è minute. En 2è période, Modibo Maïga a marqué le 2è but (81è min, ndlr) et nous avons gagné ce match. Quand nous avons dominé le Ghana lors du match pour la 3è place des CAN 2012 et 2013 et battu l’Algérie au Burkina Faso lors des éliminatoires du Mondial 2014, l’ambiance, le fait de représenter mon pays, c’était magique de porter le maillot des Aigles. C’est toujours un immense honneur, mais ce jour-là particulièrement.
Je n’oublierai jamais mon premier match avec les Aigles. C’était contre le Burkina Faso (1-1, le 11 novembre 2011, ndlr) en amical en France juste avant la CAN 2012. J’ai joué dans l’axe avec Cédric Kanté. Les moments difficiles étaient les éliminations qui auraient pu être évitées. Quand on donne tout et que ça ne suffit pas, c'est dur. Surtout quand on voit la déception dans les yeux des supporters. Le plus difficile fut ma blessure en 2014-2015. Je devais signer un contrat à Anderlecht en Belgique après le match Troyes-Laval (Ligue 2 française, ndlr).
Toutes les négociations étaient faites, mais au bout de 25 minutes de jeu, je me suis cassé les pieds (tibia péroné et cheville fracturés). J'aurais pu avoir une autre carrière, si je ne m'étais pas blessé. Cette blessure m'a écarté du terrain pendant 2 ans et j’ai également raté la CAN 2015 en Guinée équatoriale. Regarder les frères jouer sans pouvoir les aider, c'est terrible pour un joueur. Mais même les moments difficiles nous construisent. Ils nous rendent plus forts.
L’Essor
: Vous avez joué dans plusieurs championnats, notamment en Europe et en Asie.
Quelle expérience ou quel club a le plus contribué à façonner le joueur et
l'homme que vous êtes devenu ?
Mahamadou N’Diaye : Chaque expérience m'a apporté quelque chose. L'Europe m'a appris la rigueur tactique, la discipline professionnelle, la constance. Les championnats européens ne pardonnent pas, on doit être au top chaque week-end. L'Asie m'a permis de découvrir une autre culture footballistique, une autre mentalité. C'était enrichissant humainement. Vitória Guimarães (Portugal) m'a particulièrement marqué. Lors de ma deuxième saison, j’ai eu la chance de jouer en Europa League; je n’avais que 19 ans. J’ai notamment affronté l’Atletico Madrid, il y avait José Antonio Reyes. J’étais très content, c’était une bonne expérience. J’ai remporté la Coupe du Portugal en 2013 après avoir été finaliste en 2011. Ce sont des choses que je ne vais jamais oublier. À Troyes, j’ai été champion de la Ligue 2 en 2015. J’ai deux montées en première division avec Troyes, la première fois en étant champion et la deuxième fois en terminant à la deuxième place. Mais ce qui m'a vraiment façonné, c'est l'ensemble du parcours : les hauts, les bas, les blessures surmontées, les adaptations à de nouveaux pays, les sacrifices loin de la famille. Tout ça fait le joueur et l'homme. Et bien sûr, mes débuts au Mali qui m'ont donné les bases et l'amour du football.
J’ai eu beaucoup d’expériences dans ma carrière. Après avoir joué à l’Association sportive de Bamako (ASB), j’ai commencé ma carrière professionnelle au Wydad de Casablanca au Maroc (2009) et j’ai remporté le championnat en 2010 avant de rejoindre Guimarães au Portugal. J’ai signé avec Jorge Mendes. Il voulait que je signe au Real Madrid, qui devait faire un choix entre moi et Raphaël Varane qui jouait dans l’équipe espoir de la France. Amadou Pathé Diallo était le sélectionneur des Aigles Espoirs et m’a convoqué dans l’équipe. Le Real Madrid a choisi Raphaël Varane sur les conseils de Zinedine Zidane. J’ai appris cela quelques années plus tard avec l’agent de Raphaël Varane qui travaillait également avec mon aîné Cédric Kanté. Il nous a mis en contact et il est venu au Portugal pour me rencontrer. Il voulait qu’on travaille ensemble parce qu’il ne travaille qu’avec les défenseurs centraux, mais je n’ai pas voulu travailler avec lui.
L’Essor
: Que faites-vous depuis la fin de votre carrière professionnelle ? Avez-vous
des projets pour le football malien ?
Mahamadou N’Diaye : Je travaille actuellement dans le conseil en construction, maintenance et équipements sportifs, le suivi et la réalisation d’installations sportives, la fourniture d’intrants et de matériel pour installations sportives. Mes activités principales sont la rénovation et le suivi de projets liés aux infrastructures sportives. Je suis dans l’agriculture aussi. Je rêve de voir le football malien atteindre de nouveaux sommets. J'aimerais contribuer à cela, que ce soit dans la formation, le coaching ou le développement des structures. Je suis aussi disponible pour aider la fédération si besoin. Le Mali passe avant tout. Je salue la Fédération malienne de football pour avoir nommé Samba Sow, team manager de la sélection nationale. C’est une bonne initiative et nous, anciens internationaux, nous devons le soutenir et l’accompagner dans son travail.
L’Essor
: Vous êtes régulièrement sollicité pour commenter l'actualité des joueurs
maliens en Europe. Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération qui
évolue dans les grands championnats ?
Mahamadou N’Diaye : Je suis très fier de cette génération. Nous avons des Maliens dans les plus grands championnats : France, Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie. Ces jeunes ont du talent, mais surtout, ils ont la mentalité. Ils travaillent dur, ils restent humbles, ils n'oublient pas d'où ils viennent. Ce qui m'impressionne, c'est leur maturité malgré leur jeune âge. Ils gèrent la pression, ils progressent constamment. Mon seul conseil à certains : restez concentrés, continuez à travailler, et n'oubliez jamais l'équipe nationale. Le talent seul ne suffit pas, il faut de la régularité et du professionnalisme. Le futur des Aigles est entre de bonnes mains, si on sait bien gérer ces talents.
L’Essor
: Quel message souhaitez-vous adresser aux supporters des Aigles ?
Mahamadou N’Diaye : Chers supporters des Aigles, je sais que vous êtes déçus, nous le sommes tous. Mais ne lâchez jamais l'équipe nationale. Les Aigles, c'est vous, c'est nous, c'est le Mali. Le football est fait de hauts et de bas. Les grandes nations se reconnaissent dans les moments difficiles. Continuez à soutenir nos joueurs, ils ont besoin de vous. La CAN arrive, ce sera l'occasion de montrer de quoi nous sommes capables. Votre soutien peut faire la différence. Quand on entend "Mali! Mali! Mali!" dans les stades, ça nous donne des ailes. Restez derrière les Aigles. Ensemble, nous irons loin. Que Dieu bénisse le Mali ! Allez les Aigles !
Djeneba BAGAYOGO
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