
Une patrouille de l’Armée dans la ville de Tombouctou
Il faut le dire haut et
fort : Tombouctou renoue avec la quiétude. «Depuis plusieurs mois, nous n’avons
pas entendu le crépitement d’une arme», s’émerveille un chauffeur de taxi à
bord d’un véhicule de vétéran qui lui sert de gagne-pain. Mahmoud Elhaj n’a
jamais quitté la ville même au moment des grosses frayeurs sous l’occupation
des groupes terroristes en 2012.
Le taximan, turban bien vissé sur la tête, connaît la ville de Tombouctou comme la paume de sa main. Il raconte : «Ici, personne n’osait s’aventurer sur les dunes une fois la nuit tombée. Aujourd’hui, Dieu merci, la quiétude est de retour parce que les militaires sont partout …».
Il dit vrai, à en croire un
autre habitant. «Il fut un moment récent où nous autres n’avions pas le droit
de posséder une nouvelle moto a fortiori un véhicule tout-terrain. Les quelques
téméraires qui s’y étaient essayés en ont été dépossédés lors de braquages à
mains armées pour les plus chanceux. D’autres ont été tout simplement abattus à
bout portant», se souvient-il, avec un gros pincement au cœur.
à cette époque de triste
mémoire, les terroristes et les bandits sans foi ni loi, s’illustraient dans la
bravade, le vol et le viol. Ce temps est révolu. «Aujourd’hui, tous ceux qui en
ont les moyens peuvent acheter des motos neuves et des véhicules», poursuit-il
sans manquer de saluer le travail de fond opéré par les Forces de défense et de
sécurité. Celles-ci sont visibles partout dans la ville de Tombouctou. Elles
sont équipées et disciplinées. Les entrées et les sorties de la ville sont
surveillées. Un couvre-feu nocturne permet de restreindre les mouvements des
malfaiteurs.
Le calme est si saisissant que l’on est tenté de se souvenir du temps d’Alfarouk. Ce chevalier fut le génie protecteur de la Médina. Il n’avait point de repos lorsqu’il s’agissait de sécuriser la cité, patrouillant en cavalier solitaire tout de blanc vêtu dans les rues tortueuses de la Médina. À cette époque, raconte l’épopée, humains et djinns étaient contraints de se tenir à carreau. Gare à celui qui mettait le nez au dehors avant le premier appel à la prière du muezzin.
ROUTES SÛRES- Aujourd’hui, les forces de sécurité ont pris le relais d’Alfarouk. Les adeptes des nuits arrosées jusqu’au petit matin sont contraints de montrer pattes blanches. La police est en faction en binôme aux carrefours, appuyée par la patrouille militaire.
Le départ des forces
étrangères a un impact sur le plan économique. Les bâtiments autrefois
chèrement loués sont désespérément vides. Les grosses cylindrées (généralement
des V8 de dernière génération) ne circulent plus dans la ville. Les
narcotrafiquants ont pris la tangente, du moins ceux qui n’ont pas été
neutralisés.
Les emprises de la Minusma
sont occupées par nos soldats. Visibles, vigilants et aguerris, ils montent la
garde aux différents postes de sécurité et à l’aéroport. Les patrouilles mixtes
sillonnent les coins et recoins, de quoi rassurer des populations longtemps
soumises au joug d’aventuriers venus de divers horizons.
Les routes nationales de la région sont sûres. Il fut un temps, l’axe Diré-Goundam était un Far West. Les attaques meurtrières étaient monnaie courante sur cette route bitumée. L’Armée a fait le ménage. Des épaves de véhicules calcinés par nos soldats sont les témoins des violents affrontements sur l’axe.
«Tout cela est fini»,
s’exclame le chauffeur qui témoigne que la sécurité n’est pas un slogan creux
dans la région.
Avant, se remémore-t-il, les attaques étaient fréquentes. Les
bandits opèraient à deux sur des motos. Ils venaient directement de la Région
de Kidal pour braquer, dépouiller les voyageurs des métaux précieux. Argent et
vêtements de valeur (surtout le basin) y passaient. «Ils avaient même des
comptes Orange Money sur lesquels ils vidaient les fonds des victimes. Si tu ne
donnais pas ton code, tu risquais une sérieuse punition pour ta témérité»,
ajoute le chauffeur avec dégoût et gravité.
De nos jours, les taxis relient Diré et Goundam à la ville de Tombouctou en toute sécurité.
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Pain traditionnel : LE TAKULA SE MEURT À PETIT FEU
Savoureux et appétissant,
le Takula se fait rare à Tombouctou. Ce pain tant prisé par les ménages et qui
accompagne les sauces aux 12 épices dont seules les femmes de la Cité des 333
saints ont le secret, a largement contribué à la renommée de la gastronomie
tombouctienne. «Je veux plutôt du Takula», réclame un client de l’hôtel lorsque
le petit déjeuner est servi. Sur la table, un tas de miches de pain moderne est
proposé par le restaurant de l’hôtel. Désolé, répond le serveur. Le Takula
devient de plus en plus rare, poursuit-il, et pour l’avoir, il faut passer une
commande expresse depuis la veille. C’est vraiment dommage, se désole-t-il,
avant d’entamer son petit déjeuner.
Cette scène est
symptomatique du sort réservé au Takula. Cet aliment qui a accompagné la
croissance de plusieurs générations de la contrée souffre du manque de
boulangères qualifiées. Il faut en effet des mains expertes pour faire un bon
Takula. C’est quasiment une institution entretenue par des familles bien
connues. Mais de génération en génération, le savoir-faire se perd. «De nos
jours, les jeunes ne savent plus faire le Takula. Les filles préfèrent aller à
l’école, faire de longues études et résider dans les grandes villes pour y
travailler. Leurs mamans, avec le poids des ans, n’ont plus la force de faire
la boulangerie», explique un érudit de la Cité.
Pour la préparation, cette
femme de Hamma bangou, quartier périphérique de la ville, se lève très tôt,
bien avant le chant du coq. Le four traditionnel, fait de banco et de briques
cuites à l’intérieur, se construit juste à l’entrée de la concession. «Je fais
ce travail depuis ma tendre enfance auprès de ma mère qui l’a aussi appris de
sa mère», témoigne Achoucha.
La jeune femme utilise de la farine, de la levure, du sel, de l’eau chaude pour le pétrissage. Tout se fait à la main. Après le mélange, il faut l’étaler sur une couverture avant de passer au four pendant quelques minutes. À l’intérieur de la chambre chaude, la farine se met à gonfler, redresse les rondeurs, change de couleur et voilà le Takula qui est prêt. Il ne reste plus qu’à le retirer délicatement et déposer sur une natte propre pour les clients. Le petit format est vendu à 50 Fcfa et le grand à 100 Fcfa. Le Takula est fabriqué deux fois la journée : le matin et le soir.
Correspondance particulière
Ahmadou CISSE
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