Transformation de la peau : Imatan SA veut atteindre le stade du finissage

Cet établissement industriel de transformation de peaux des moutons et de chèvres, exporte 100% de ses produits, principalement vers des industries en Inde, Chine, Espagne et au Pakistan. L’entreprise qui enregistre une production mensuelle de 150.000 à 200.000 peaux, souhaite bénéficier de financements pour investir dans des équipements modernes afin de diversifier ses marchés

Publié jeudi 28 août 2025 à 08:21
Transformation de la peau : Imatan SA veut atteindre le stade du finissage

Les peaux de bovins offrent des perspectives prometteuses


 Le marché des peaux et cuirs au Mali a été durement touché par la pandémie de la Covid-19, qui a entraîné la fermeture des six autres tanneries du Mali. «Nous sommes, désormais, les seuls à opérer», explique Cheick Oumar Sidibé, gérant de l’Industrie malienne de tannerie (Imatan SA), entreprise privée, portée par une tradition familiale et fondée, il y a plus de 15 ans. Malgré les turbulences causées par la Covid-19, qui a particulièrement affecté les marchés européens comme l’Italie, autrefois pilier de la mode, Imatan SA s’adapte en se tournant vers l’Asie. Les peaux d’ovins, très prisées à l’international, offrent des perspectives prometteuses. Pour Cheick Oumar Sidibé, l’avenir du commerce des peaux au Mali repose sur l’innovation et l’accès à de nouveaux équipements, afin de répondre aux exigences d’un marché mondial en constante évolution.


Cette entreprise familiale, basée à Bamako, exporte 100% de sa production à l’international, principalement vers l’Inde, la Chine, l’Espagne et le Pakistan, malgré les défis posés par la Covid-19 et la fermeture de 6 autres tanneries maliennes.


Au cours de la visite de la tannerie, quatre Indiens étaient en train d’inspecter des peaux déjà traitées. Autour d’eux, quelques employés d’Imatan SA. Selon Abdoul Majid, la barbe drue, le Mali a un fort potentiel en matière de peaux. «Aujourd’hui, Imatan SA est la seule au Mali qui nous approvisionne. Il n’y a aucune raison qui l’empêcherait de se faire une place sur le marché international. Nous sommes venus d’Inde pour faire du business ici, car il y a un fort potentiel», dit-il.


Cependant, Vengal Reddy, soutient, avec un brin de regret, qu’il faudra «un peu plus de rigueur dans la manière de travailler et de traiter les peaux pour atteindre les standards internationaux». «Il y a une féroce concurrence sur le marché international. Nous essayons d’appuyer avec notre expertise technique. Malheureusement, les employés ne s’impliquent pas trop. Ils ont du mal à laisser leur méthode de traitement d’il y a 20 ans pour apprendre de nouvelles méthodes», se désole Vengal Reddy.


Cheick Oumar Sidibé déplore également cet état de fait : «Les 150 employés bénéficient de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et autres protections sociales. Je ne comprends, jusqu’à présent pas, leur manque de motivation et le fait qu’ils ne fassent que le strict minimum.» Il a repris l’entreprise des mains de son père, mettant ainsi en stand-by son propre business pour insuffler un nouveau souffle quitte à remercier les moins productifs.


Ayant succédé à son père, Cheick Oumar Sidibé gère cette tannerie spécialisée dans les peaux de moutons et de chèvres (ovins et caprins). «Nous exportons 100% de nos produits, principalement vers des industries en Inde, en Chine, en Espagne et au Pakistan», explique-t-il.


Avec une production mensuelle de 150.000 à 200.000 peaux, l’entreprise répond à une demande internationale croissante, particulièrement pour les peaux d’ovins, qui représentent 30 à 40 % de la production locale, bien que les peaux de caprins dominent à 70 %. Cheick Oumar Sidibé souligne que les principaux défis incluent l’approvisionnement en produits chimiques importés d’Espagne et de Chine, dont les délais de livraison ralentissent la production. Malgré cela, IMATAN SA ne fait face à aucune concurrence locale et bénéficie d’une réglementation souple et sans-restrictions spécifiques sur les espèces commercialisées (ovins et caprins exclusivement).

 

APPROVISIONNEMENT RÉGIONAL- L’approvisionnement en peaux est assuré principalement par des abattoirs au Mali mais, aussi, dans les pays voisins comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Ghana. «La production locale ne suffit pas à répondre à la demande, alors nous nous tournons vers nos fournisseurs régionaux», précise Cheick Oumar Sidibé. Les peaux sont sélectionnées selon des critères stricts : absence de maladies (comme la gale), de taches ou de perforations, avec une classification en trois catégories (grand, moyen, petit).


Cependant, la saison des pluies pose un défi : «Les chèvres n’aiment pas la pluie, qui laisse des taches sur les peaux après tannage, affectant leur qualité», fait-il noter. Le traitement des peaux suit un processus précis. Les peaux fraîches, récupérées directement des abattoirs, sont salées pour la conservation, dès leur arrivée. Après 24 heures, la production commence : un tannage de six jours transforme les peaux en «wet blue» (bleu humide), la première étape avant d’éventuelles transformations supplémentaires comme le «crust» ou la finition avec des colorants, selon les exigences des clients. «Nous nous arrêtons au wet blue par manque d’équipements pour aller jusqu’au finissage», explique Cheick Oumar Sidibé. Le coût de traitement, environ 500 Fcfa par peau, reste compétitif par rapport à d’autres pays où il peut atteindre 700 Fcfa.


Pour l’avenir, il rêve d’investir dans des équipements modernes pour atteindre le stade du finissage et diversifier ses marchés, notamment en Asie, où la demande reste forte.


Imatan SA contribue à l’économie locale, en collaborant avec des fournisseurs régionaux et en payant des taxes, notamment environnementales, liées au traitement des eaux usées par l’Agence nationale de gestion des stations d'épuration du Mali (Angesem) l’Agence de gestion des eaux usées (Agecem).


L’entreprise soutient, également des emplois directs et indirects, bien que Sidibé déplore le manque de soutien des institutions financières pour moderniser ses infrastructures. «Avec des machines adaptées, nous pourrions transformer nos peaux jusqu’à la finition et conquérir de nouveaux marchés», affirme-t-il.

Oumar SANKARE

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