Argent en plaqué or : Ces bijoux qui brillent comme de l’or

L’artisanat malien innove. Sa nouvelle création : les bijoux en argent trempés dans l’or, ont la côte au Mali et au-delà. Adaptés à toutes les occasions (cérémonies sociales ou soirées), ces articles sont prisés pour la qualité et le coût jugé dérisoire : 1.250 Fcfa en gros, contre 2.400 à Dubaï. Des clients de la sous-région disent préférer leurs designs à celui de Dubaï pour sa couleur

Publié mardi 07 janvier 2025 à 07:56
Argent en plaqué or : Ces bijoux qui brillent comme de l’or

Fatoumata Diaby, surnommée Latifa, dans sa boutique sise à Djelibougou en Commune I du District de Bamako

 

L’argent trempé dans l’or, également appelé «or plaqué» ou plaqué or, est un bijou au design inspiré de celui de l’or, notamment du style «Djeddah». Il est souvent difficile de le distinguer de l’or véritable. Cette parure, de plus en plus apprécié par les femmes, offre une alternative abordable pour celles qui souhaitent l’élégance de l’or sans en supporter le coût. Réalisé désormais à l’aide de machines, ce procédé moderne remplace les techniques artisanales d’autrefois.

Fatoumata Diaby, surnommée Latifa, vendeuse de bijoux depuis plus de six ans, affirme que l’argent trempé est actuellement très en vogue. Assise dans sa boutique à Djelibougou (Commune I de Bamako), elle pèse une chaîne pour en estimer le prix. La commerçante explique que ce type de bijou est apparu il y a longtemps, mais il demeurait un secret bien gardé.

Elle souligne que ces ornements sont abordables en raison de leur coût. «C’est un bon bijou car il est en argent et recouvert d’or. En plus, on peut le replonger dans le bain d’or lorsqu’il noircit. Nous avons ici des produits et des machines qui le rendent identique à l’or», précise Faty Diaby, dont les produits proviennent de Dubaï.

Elle précise que le prix de l’argent augmente parfois avec celui de l’or, car le procédé inclut de l’or. Au début, le gramme coûtait 3.000 Fcfa, mais il est maintenant à 3.500 Fcfa, l’or atteignant presque 50.000 Fcfa le gramme. L’avantage de ce modèle, selon elle, est qu’il peut être transformé en argent blanc si l’on souhaite changer de couleur.

«L’entretien est simple. En le nettoyant avec de l’eau tiède et le détergent après chaque utilisation, il peut rester intact pendant des années», assure Latifa, qui vend ses articles en gros et au détail. Elle souligne que ses clients incluent des amateurs de bijoux soucieux de leur budget, et même des personnes fortunées souhaitant varier leur collection sans mélanger leurs bijoux en or. «En termes de bénéfices, on ne dépasse pas 1.000 Fcfa par bijou. Notre stock est souvent écoulé en moins de dix jours», dit-elle.

IDENTIQUE À L’OR- Une cliente de Faty, Mamou Sow, est présente lors de l’interview. «Ces bijoux en argent sont de qualité, et le revêtement en or donne un résultat magnifique. Ce nouveau design Djeddah, identique à l’or, me motive à l’acheter. Lors des cérémonies, on me demande souvent si mes bijoux sont en or», confie-t-elle en essayant une paire de boucles d’oreilles.

Djénéba Traoré, une Malienne vivant en Côte d’Ivoire, commercialise également de l’argent trempé. Elle indique qu’il est différent de l’or, car il peut se déteindre après un certain temps. «Mes clients l’achètent pour pallier le manque d’or, devenu très coûteux. Après plusieurs utilisations, il peut perdre son éclat, ce que j’explique toujours clairement aux acheteurs», dit-elle.

Ce bijou reste très prisé, puisqu’il est polyvalent et s’adapte à toutes les occasions avec élégance, que ce soit pour une sortie en ville ou une soirée. Factory Mali, une industrie spécialisée dans la transformation des bijoux en or et en argent, fabrique de l’argent trempé localement grâce à des machines similaires à celles de Dubaï. Souleymane Traoré, son directeur général, explique que face à la demande croissante, il a investi dans des machines pour la production nationale. Arrêté dernière son comptoir, il fait face à 2 kg de production qu’il vient de tremper dans le liquide d’or.

Il tient dans ses mains une boucle d’oreille et une chaine pesant 10 grammes pour un coût estimé à 27.500 Fcfa. «Nos produits sont très appréciés dans la sous-région. Initialement, je voulais produire à Dubaï, mais j’ai décidé de le faire ici pour contribuer au développement du Mali», dit-il, expliquant que l’argent blanc est importé.

Notre interlocuteur affirme que ses bijoux sont trempés dans trois bains et un dernier contenant du liquide d’or pur. à Factory Mali, des articles sont cédés à 1.250 Fcfa en gros, ce qui permet à chacun d’y trouver son compte. Et en détail, il faut débourser 2.000 Fcfa contre 2.400 en gros à Dubaï. «J’ai eu le témoignage de plusieurs personnes dans la sous région confirmant qu’elles préfèrent mes designs à celui de Dubaï à cause de sa couleur.

Parce qu’il y a des clandos à Dubaï qui ne sont pas reconnus et qui vendent de la mauvaise qualité», fait savoir celui qui travaille avec une trentaine de personnes actuellement. Souleymane Traoré ajoute que ses bijoux sont trempés dans trois liquides et le quatrième se fait avec le liquide même de l’or appelé lingot.

80.000 FCFA- Ces détails sur le prix et la qualité du produit de Souleymane Traoré semblent motivés le choix de Fatoumata Haïdara pour le plaqué or. Cette jeune mariée raconte avoir opté pour des bijoux en argent trempé dans l’or, qu’elle juge plus accessibles et tout aussi beaux que l’or. «Avec 80.000 Fcfa, j’ai pu acheter trois ensembles de bijoux complets et quelques boucles d’oreilles. Ce montant n’aurait même pas suffi pour acheter trois grammes d’or», conclut-elle avec satisfaction.

Bana Coulibaly qui opère dans l’achat et la vente des bijoux de Dubaï à Bamako, depuis une vingtaine d’années, nuance cette comparaison entre le plaqué or et l’or véritable. Ce spécialiste en bijoux précise que le plaqué or Djeddah est un ensemble de colliers non dégradables avec de très jolies couleurs et motifs en fleur.

Contrairement à l’or, renseigne-t-il, l’argent ternit, provoquant initialement une coloration brun clair qui s’assombrit jusqu’à devenir brun foncé et finalement gris foncé ou noire. Et d’ajouter qu’avec l’or plaqué, le principal avantage est son prix inférieur par rapport à un objet en or massif. «Généralement, l’or utilisé pour le placage est un or de 14 ou de 18 carats. Les bijoux dorés à l’or fin sont recouverts d’une épaisseur d’or qui se situe entre 0,3 et 1 micron d’or», signale-t-il.

Le commerçant note que les gens achètent des bijoux plaqués or parce qu’ils sont durables et pas chers. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas prendre soin d’eux, ils ont besoin d’entretien. «L’acidité de la peau, l’utilisation de produits chimiques ou d’alcool sont autant de facteurs extérieurs qui peuvent diminuer la durée de vie du plaqué or», raconte-t-il.

Fatoumata Mory SIDIBE

Lire aussi : Commémoration de l'an II de la reprise de Kidal: Le CDM lance la révolution progressiste populaire malienne

Dans le cadre de la commémoration du deuxième anniversaire de la reprise de Kidal par les Forces armées maliennes (FAMa), le Collectif pour la défense des militaires (CDM) a tenu un grand meeting, ce vendredi 14 novembre au stade Mamadou Konaté à N’Tomikoribougou, en Commune III du District .

Lire aussi : Mali: La CDTM s'engage à renforcer ses structures

Les militants de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) sont réunis depuis ce vendredi 14 novembre 2025 au Mémorial Modibo Keïta dans le cadre des travaux du 2è Congrès ordinaire de cette centrale syndicale..

Lire aussi : BNDA : Un geste pour faire battre le cœur des enfants souffrant de malformations cardiaques

La Banque nationale de développement agricole (BNDA) vient de remettre un chèque de 15 millions de Fcfa à l’hôpital mère-enfant, «Le Luxembourg», pour la prise en charge des enfants souffrant de malformations cardiaques. Cette somme est destinée à la prise en charge chirurgicale de 5 enf.

Lire aussi : Forum des médias du Sud global à Johannesburg : Xinhua et l’Union africaine ouvrent le débat sur la gouvernance mondiale

L’événement a réuni 200 participants représentant 161 organisations de médias, d’entreprises, de think tanks et de centres d’études stratégiques, venus de 41 pays africains et de Chine.

Lire aussi : Cercle de Takalote : Le Gouverneur de la Région de Kidal en visite à Koniba

Le Général de division Elhadji Gamou, gouverneur de la Région de Kidal, a effectué, le vendredi 7 novembre 2025, une visite de terrain à Koniba, dans le Cercle de Takalote. Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue avec les populations et du suivi des actions de dévelo.

Lire aussi : Général El Hadj Gamou : Pilier de l’unité et de la stabilité à Kidal

Dans un ouvrage de 65 pages, publié en octobre 2025 et dédié au Général Elhadji Gamou, gouverneur de Kidal depuis novembre 2023, Dr Ahmadou Touré, docteur en sciences politiques et expert en gouvernance, médiation et sécurité, met en lumière l’unité nationale, la stabilité, la réconci.

Les articles de l'auteur

«Demba Sindji» : Du lait maternel dans une plante

Cette plante est à la fois un antiparasite, antibiotique, anti-antalgique, antiamibien, anti-bronchite, anti-aphrodisiaque, anti-dysentérique et antispasmodique.

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 07 novembre 2025 à 15:23

Mois de la solidarité : La BDM offre des vivres à la pouponnière

La Banque de développement du Mali (BDM-SA) a apporté un appui humanitaire d’une valeur de 10 millions de Fcfa au Centre d’accueil et de placement familial, communément appelé la «pouponnière»..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mercredi 05 novembre 2025 à 09:07

Mois de la solidarité : La BDM-SA au chevet des veuves et orphelins de guerre

Dans le cadre du Mois de la Solidarité et de la lutte contre l’exclusion, la Banque de développement du Mali (BDM -SA) a procédé à une remise de don alimentaire d’une valeur de 20 millions de Fcfa au profit des veuves et orphelins des paramilitaires des Forces de défense et de sécurité..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié lundi 03 novembre 2025 à 10:59

Relance de l’Agence nationale de presse : Des propositions concrètes

Les dernières activités des Journée de relance de l’Agence nationale de presse du Mali, organisées par l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap), se sont déroulées hier au CICB..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié jeudi 30 octobre 2025 à 07:41

Mairie du District : La collectivité soumet son budget à la population

La mairie du District de Bamako a tenu, vendredi dernier à son siège, un débat public sur son projet de budget primitif au titre de l’exercice 2026. La rencontre était présidée par l’agent chargé d’expédier les affaires courantes, Abdoulaye Mahamane, en présence du directeur financier adjoint, Issa Ballo..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mardi 21 octobre 2025 à 08:26

Mois de la solidarité : Le geste de cœur de la fondation orange pour l’UMAV

Dans le cadre du Mois de la solidarité et de lutte contre l’exclusion, la Fondation Orange Mali a consacré 28 millions de Fcfa à la réhabilitation des infrastructures de l’Union malienne des aveugles (Umav)..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mercredi 08 octobre 2025 à 12:53

Commune V du District de Bamako: Les acteurs de la commande publique en formation

La mairie de la Commune V du District de Bamako, en partenariat avec l’Unité de gestion des partenariats publics-privés (PPP), a lancé, lundi dernier, un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la commande publique sur la gestion des PPP..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:15

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner