Établissements privés d’enseignement : L’État joue la carte de la fermeté

Les autorités ont contraint certaines écoles privées à fermer leurs portes. Au motif qu’elles ne disposent pas d’autorisation de création et d’ouverture. Certains promoteurs contestent les décisions ayant mis fin à leurs activités pédagogiques

Publié lundi 28 novembre 2022 à 07:25
Établissements privés d’enseignement : L’État joue la carte de la fermeté

Les autorités assurent que ces actions visent à assainir l’enseignement privé

Sur le plateau de nos confrères de l’ORTM en octobre dernier, la ministre de l’éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, a annoncé que près de 500 écoles privées d’enseignement secondaire général, technique et professionnel relevant de son département avaient été retirées cette année de la liste des établissements scolaires privés éligibles. Ce travail de tri avait même retardé de quelques jours la publication des orientations des élèves détenteurs du Diplôme d’études fondamentales (DEF 2022).

Le chef de la section promotion de l’enseignement technique public et privé à la direction nationale de l’enseignement technique et professionnel (DNETP), Tahirou Diawara, précise qu’on appelle écoles éligibles, les établissements d’enseignement qui remplissent les critères pour accueillir les élèves sur orientation du département de l’éducation nationale. Celles qui ne répondent pas à ces exigences sont classées en deux catégories.

Le premier lot comporte plus de 200 établissements scolaires ouverts sur la base des faux documents au niveau secondaire. Le deuxième inclut plus de 250 structures. Faute de conformité avec la réglementation en vigueur, ces établissements sont contraints de déposer la clé sous la porte ou de se mettre en règle. Autrement dit de disposer d’une autorisation de création et d’ouverture. Tahirou Diawara a expliqué être dans l’incapacité de nous communiquer la liste des écoles concernées sans l’autorisation de la hiérarchie. 

Le directeur général de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Bakary Camara, a aussi décidé, le 29 juillet dernier, de la fermeture de 8 établissements privés d’enseignement supérieur en application des dispositions de la loi n° 2012-013 du 24 février 2012 relative aux établissements privés d’enseignement supérieur. Il a estimé que ces écoles ne disposent pas d’autorisation de création.


Il s’agit de l’Institut national de formation de la Croix-Rouge malienne (INFSS-CRM), l’École de santé Kala de Baguinéda (ESKB), l’École de santé Ba Aminata Doucouré (ESBAD), l’École de santé Bakary Diakité (ESBAK), l’École de formation des agents de santé (EFAS), l’École privée de santé de Fana (EPSF), l’École de santé Mariam Diarra (ESMD) et l’École privée de santé-univers santé (EPS-US).

 

RESPECT DES NORMES- La Directrice générale de l’INFSS-CRM, Dr Fatoumata Maïga, a confirmé que son établissement a été fermé en août dernier par la direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (DGERS). Cela au motif de n’avoir pas obtenu l’arrêté de création et d’ouverture d’un établissement privé d’enseignement supérieur. Elle conteste la décision et explique pourquoi. «C’est en 2021 que la DGERS, à travers la direction des ressources humaines du ministère de la Santé et du Développement social, a envoyé une correspondance pour émettre un avis défavorable à notre dossier».

Elle se dit estomaquée par cette décision parce qu’elle estime que les critères de  la direction de l’enseignement supérieur pour l’obtention d’une autorisation de création d’un établissement privé d’enseignement supérieur n’ont pas de bases juridiques. Pour elle, on a poussé le bouchon trop loin au point d’exclure les étudiants de leur établissement en plein examen des écoles privées de santé en juillet dernier. Sans aucun avertissement préalable et sans concertation, déplore la directrice de l’INFSS-CRM. Dr Fatoumata Maïga ajoute que la décision viole l’existence de la Commission nationale d’organisation des examens des écoles privées de santé.  Elle assure que les frais d’inscription de tous les étudiants qui n’ont pas pu composer leur ont été remboursés.

Le promoteur de l’EFAS, le médecin chirurgien Cheick Hamady Diallo, rappelle que son établissement est l’une des 3 premières écoles de santé à voir le jour au Mali. Il conteste aussi la décision de fermeture de son établissement par le département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Alors que l’école a été créée par l’arrêté n° 002-12/85 MEN-SG du 7 juin 2002 et celui d’ouverture n° 03-2033/MEN-SG du 16 septembre 2003.

L’arrêté de création de l’EFAS a été signé le 7 juin 2002 par le ministre de l’éducation nationale d’alors, Moustapha Dicko, tandis que son collègue de l’éducation nationale, le Pr Mamadou Lamine Traoré avait signé l’arrêté d’ouverture de l’EFAS le 16 septembre 2003. «Nous avons été surpris de voir que notre établissement figure parmi les écoles qui n’ont pas d’agrément. Nous avons cherché à rencontrer le directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour lui apporter les preuves. Il a refusé de nous recevoir», regrette le promoteur de l’EFAS.

 Il dit avoir fermé son école pour respecter la décision du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cheick Hamady Diallo soutient aussi que son établissement a été interdit de former ses étudiants par abus de pouvoir. C’est pourquoi, il a attaqué la décision du ministre devant les juridictions compétentes le 30 septembre 2022 pour que justice soit faite. L’affaire est pendante au niveau de la justice. En entendant, les étudiants ont été redéployés et le personnel de l’EFAS mis en chômage, informe le médecin chirurgien. 

Les autorités assurent que les actions de fermeté n’ont d’autre but que d’assainir l’enseignement privé. L’objectif étant d’améliorer la qualité des prestations et le respect des normes pédagogiques et académiques.

Sidi WAGUE

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