Les autorités
assurent que ces actions visent à assainir l’enseignement privé
Sur le plateau de nos confrères
de l’ORTM en octobre dernier, la ministre de l’éducation nationale, Mme Sidibé
Dédéou Ousmane, a annoncé que près de 500 écoles privées d’enseignement
secondaire général, technique et professionnel relevant de son département
avaient été retirées cette année de la liste des établissements scolaires privés
éligibles. Ce travail de tri avait même retardé de quelques jours la
publication des orientations des élèves détenteurs du Diplôme d’études
fondamentales (DEF 2022).
Le chef de la section
promotion de l’enseignement technique public et privé à la direction nationale
de l’enseignement technique et professionnel (DNETP), Tahirou Diawara, précise
qu’on appelle écoles éligibles, les établissements d’enseignement qui
remplissent les critères pour accueillir les élèves sur orientation du département
de l’éducation nationale. Celles qui ne répondent pas à ces exigences sont
classées en deux catégories.
Le premier lot comporte plus
de 200 établissements scolaires ouverts sur la base des faux documents au
niveau secondaire. Le deuxième inclut plus de 250 structures. Faute de
conformité avec la réglementation en vigueur, ces établissements sont
contraints de déposer la clé sous la porte ou de se mettre en règle. Autrement
dit de disposer d’une autorisation de création et d’ouverture. Tahirou Diawara
a expliqué être dans l’incapacité de nous communiquer la liste des écoles concernées
sans l’autorisation de la hiérarchie.
Le directeur général de
l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Bakary Camara, a
aussi décidé, le 29 juillet dernier, de la fermeture de 8 établissements privés
d’enseignement supérieur en application des dispositions de la loi n° 2012-013
du 24 février 2012 relative aux établissements privés d’enseignement supérieur.
Il a estimé que ces écoles ne disposent pas d’autorisation de création.
Il s’agit de l’Institut national de formation de la Croix-Rouge malienne (INFSS-CRM), l’École de santé Kala de Baguinéda (ESKB), l’École de santé Ba Aminata Doucouré (ESBAD), l’École de santé Bakary Diakité (ESBAK), l’École de formation des agents de santé (EFAS), l’École privée de santé de Fana (EPSF), l’École de santé Mariam Diarra (ESMD) et l’École privée de santé-univers santé (EPS-US).
RESPECT DES NORMES- La
Directrice générale de l’INFSS-CRM, Dr Fatoumata Maïga, a confirmé que son établissement
a été fermé en août dernier par la direction générale de l’enseignement supérieur
et de la recherche scientifique (DGERS). Cela au motif de n’avoir pas obtenu
l’arrêté de création et d’ouverture d’un établissement privé d’enseignement supérieur.
Elle conteste la décision et explique pourquoi. «C’est en 2021 que la DGERS, à
travers la direction des ressources humaines du ministère de la Santé et du Développement
social, a envoyé une correspondance pour émettre un avis défavorable à notre
dossier».
Elle se dit estomaquée par cette décision parce qu’elle estime que
les critères de la direction de
l’enseignement supérieur pour l’obtention d’une autorisation de création d’un établissement
privé d’enseignement supérieur n’ont pas de bases juridiques. Pour elle, on a
poussé le bouchon trop loin au point d’exclure les étudiants de leur établissement
en plein examen des écoles privées de santé en juillet dernier. Sans aucun
avertissement préalable et sans concertation, déplore la directrice de
l’INFSS-CRM. Dr Fatoumata Maïga ajoute que la décision viole l’existence de la
Commission nationale d’organisation des examens des écoles privées de santé. Elle assure que les frais d’inscription de
tous les étudiants qui n’ont pas pu composer leur ont été remboursés.
Le promoteur de l’EFAS, le médecin
chirurgien Cheick Hamady Diallo, rappelle que son établissement est l’une des 3
premières écoles de santé à voir le jour au Mali. Il conteste aussi la décision
de fermeture de son établissement par le département de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche scientifique. Alors que l’école a été créée par l’arrêté n°
002-12/85 MEN-SG du 7 juin 2002 et celui d’ouverture n° 03-2033/MEN-SG du 16
septembre 2003.
L’arrêté de création de
l’EFAS a été signé le 7 juin 2002 par le ministre de l’éducation nationale
d’alors, Moustapha Dicko, tandis que son collègue de l’éducation nationale, le
Pr Mamadou Lamine Traoré avait signé l’arrêté d’ouverture de l’EFAS le 16
septembre 2003. «Nous avons été surpris de voir que notre établissement figure
parmi les écoles qui n’ont pas d’agrément. Nous avons cherché à rencontrer le
directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour lui
apporter les preuves. Il a refusé de nous recevoir», regrette le promoteur de
l’EFAS.
Il dit avoir fermé son école pour respecter la
décision du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique. Cheick Hamady Diallo soutient aussi que son établissement a été
interdit de former ses étudiants par abus de pouvoir. C’est pourquoi, il a
attaqué la décision du ministre devant les juridictions compétentes le 30
septembre 2022 pour que justice soit faite. L’affaire est pendante au niveau de
la justice. En entendant, les étudiants ont été redéployés et le personnel de
l’EFAS mis en chômage, informe le médecin chirurgien.
Les autorités assurent que les actions de fermeté n’ont d’autre but que d’assainir l’enseignement privé. L’objectif étant d’améliorer la qualité des prestations et le respect des normes pédagogiques et académiques.
Sidi WAGUE
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