
Une machine en train de broyer des tuyaux PVC cassés, des bidons et des seaux abîmés
La
ville de Bamako ploie sous le poids des déchets. L’environnement urbain se dégrade
à une vitesse vertigineuse, transformant la capitale malienne en un véritable
champ de détritus. Des sacs en plastique jonchent les trottoirs, des bouteilles
vides flottent dans les eaux stagnantes et l’air se charge de particules
nocives issues de la combustion sauvage des ordures. Les canaux d’écoulement
des eaux pluviales sont souvent obstrués par des déchets plastiques, provoquant
des inondations lors des saisons de pluies. Les répercussions ne s’arrêtent pas
là. Parfois, des animaux, errant à la recherche de nourriture, ingèrent des
morceaux de plastique qui provoquent leur mort.
La
loi n°2014-024/du 03 juillet 2014 portant interdiction de la production, de
l’importation et de la commercialisation des sachets plastiques non
biodégradables peine à mettre fin à la course aux emballages plastiques dans
nos marchés. Ousmane Konaté est vendeur de sachets plastiques au Grand marché
de Bamako. «Même si les sachets plastiques contribuent à polluer
l’environnement, il serait difficile d’interdire leur utilisation dans nos
pays. De nos jours, ces déchets sont transformables en plusieurs matières
recyclables, à savoir les nattes, les chaussures et bien d’autres. Nous devons
bien les gérer en les gardant soigneusement dans les poubelles pour la
récupération», conseille le commerçant.
En
matière d’initiatives, une lueur d’espoir se dessine dans la valorisation des
déchets plastiques. Cette approche consiste à transformer ces déchets en
matières utiles. C’est dans cet ordre d’idée que de jeunes entrepreneurs, des
associations et des initiatives locales commencent à exploiter le potentiel des
plastiques recyclables pour créer des objets du quotidien, tels que les pavés,
les sacs réutilisables et même les meubles. Kotié Sidibé est promotrice de la
Société Sidibé plastique.
La
trentenaire évolue dans le recyclage et la transformation des déchets
plastiques. Son entreprise, basée à Faladié, emploie environ neuf personnes
dont des jeunes déplacés internes qui travaillent pour subvenir à leurs
besoins. Elle est spécialisée dans le broyage des plastiques notamment des
tuyaux PVC cassés, des bidons et des seaux abîmés. Ces produits découpés et
écrasés en morceaux à l’aide des machines, sont ensuite vendus aux industriels
notamment les Indiens, les Pakistanais et les Libanais qui, à leur tour, les
transforment en d’autres produits dérivés comme les seaux, les tuyaux PVC, les
gaines pour fils électriques, les bouillards et d’autres.
Agée
de 24 ans, Fousseini Magassa est étudiant en Licence 3 à la Faculté des
sciences économiques et de gestion (FSEG). Il est promoteur de l’entreprise
Magassa Fonderie sise à Mamaribougou. Cette entreprise fondée en 2021, évolue
dans la transformation des pavés plastiques et emploie sept personnes avec une
capacité de production de 80 échantillons par jour. Le prix des pavés varie
selon le poids (4 kg à 4.000 Fcfa/m² et 7 kg à 6.500 Fcfa/m²). «Nous
transformons toutes sortes de plastiques mélangés avec du sable et d’autres
produits pour donner des pavés écologiques.
Par contre, le four traditionnel
dont nous disposons actuellement, ne nous permet pas de fondre les emballages
plastiques des produits chimiques», déplore-t-il. Ajoutant qu’avec la
méconnaissance des pavés plastiques, son marché n’est pas aussi florissant
qu’il le souhaite. «Les pavés plastiques sont faciles d’entretien et ont une
bonne résistance à l’usure. Ils résolvent le problème de gestion des déchets
plastiques et adhèrent bien à la fonction revêtement de chaussées», dit-t-il.
Toutefois, son initiative peine à prospérer faute de moyens matériels pour une
production à grande échelle.
APPUI
DE L’ÉTAT- Askia service emploie des jeunes dans le ramassage des ordures
ménagères. L’entreprise est spécialisée dans la transformation en charbon
écologique et en compostage. Son promoteur Ibrahim Almou Maïga est le président
de l’Association pour la protection et la préservation de l’environnement au
Mali (APPE-Mali). Son réseau valorise nos déchets pour les transformer en
différents produits dérivés notamment en pavés écologiques, en compostage, en
charbon écologique, en biogaz, etc. «Nous sommes dans un pays où nous avons
assez de ressources en déchets. L’alternative meilleure et efficace consiste à
les valoriser. Pour cela, il faut l’accompagnement de l’État et des bailleurs
de fonds», explique Ibrahim Almou Maïga. Il appelle les autorités et les
partenaires, notamment les agences onusiennes, à les accompagner, afin de
concrétiser les initiatives visant la protection de l’environnement et d’aider
notre pays à atteindre ses Objectifs de développement durable (ODD) fixés par
les Nations Unies à l’horizon 2030.
L’APPE-Mali
compte sur l’appui de l’État pour mettre en place des mécanismes de
sensibilisation et de formation de la population pour pouvoir évacuer les
déchets plastiques dans un endroit spécifique, afin de bien les gérer pour la
valorisation. «Il faut que l’État crée des initiatives pour accompagner les
jeunes et les experts pour pouvoir valoriser ces déchets. Aujourd’hui, on est
confronté à un problème énergétique. Le déchet est la meilleure ressource pour
fournir de l’électricité», croit savoir Ibrahim Almou Maïga. Il prend l’exemple
des bidons vides de boisson, des plastiques et d’autres matières combinées qui
peuvent être transformés pour donner du Bio carburant, du gasoil ou encore de
l’essence.
Les déchets ménagers et le sable sont à la base de la conception des
charbons écologiques. Parlant des avantages économiques, le président de
l’APPE-Mali fait un calcul comparatif entre le charbon écologique et le charbon
ordinaire. «Il n’y a pas à Bamako, une famille qui ne consomme pas un à deux
sacs de charbon ordinaire par mois, voire
plus.
Par contre, avec un carton de charbon écologique qui contient au
moins 100, 200 unités, cette même famille peut l’utiliser pendant six mois,
voire un an et le prix est abordable», explique-t-il. Il ajoutera qu’il est
temps de se tourner vers l’industrialisation de nos déchets pour la réduction
des émissions des gaz à effet de serre et la protection de la nature. «Il faut
un accompagnement technique et financier pour nous permettre d’acheter des
outillages modernes pour faire la transformation de façon efficiente et rapide
», lance-t-il.
Abondant dans le même sens que notre précédent interlocuteur, Noubouda Djomdjui Sorelle est un ingénieur agro-environnementaliste, basée au Cameroun, soutient que la transformation des déchets plastiques en pavés écologiques joue un rôle dans la lutte contre la pollution et l’assainissement de l’environnement à travers le recyclage des déchets plastiques déversés dans la nature. En plus de leur donner une seconde vie, estime-elle, le recyclage en pavés écologiques contribue à lutter contre 70% des déchets qui inondent nos rues. Cette technologie nécessite d’être vulgarisée davantage dans notre pays.
Makan SISSOKO
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