
Les officiels lors de la cérémonie d’ouverture des travaux
La rencontre s’est déroulée
au Centre international de conférences de Bamako (CICB). L’ouverture des
travaux a été présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, en présence
des membres du gouvernement et du président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé.
Le thème de la rencontre portait sur : «Femmes victimes de violences sexuelles
et enfants victimes de conflits».
Juste après la cérémonie
d’ouverture des travaux, les victimes sont, successivement, passées pour
raconter les «atrocités» qu’elles ont subies du fait des conflits. Ainsi, la
première victime que nous présentons sous les initiales F. T. a été «violée»
par sept hommes lors des événements de 2012 à Gao. «Ce jour-là, ils sont venus
chez nous et ont ligoté tous les hommes avant d’abuser de moi devant un de mes
enfants dans le salon», a-t-elle relaté les larmes aux yeux. Le mari de notre «héroïne»
a disparu du fait de cette situation.
Et son enfant, qui a été «témoin» de cet événement
horrible, s’est séparé d’elle, car ne supportant plus de la regarder dans les
yeux. «Aujourd’hui, je vis seule en location avec les autres enfants et je
n’arrive plus à faire face à leurs besoins», a témoigné F. T. Avant de demander
l’assistance des autorités.
Quant à la deuxième victime
que nous renommons B. K., elle a été «enlevée» et «violée» par un terroriste.
Les faits se sont déroulés, en 2012, également à Gao. D’après elle, ce jour-là,
son bourreau est venu à la maison demander sa main en mariage. «Mais, ma mère a
refusé en répliquant que j’étais déjà mariée. Ce que le terroriste n’a pas digéré.
Il a envoyé après sept personnes pour m’emmener de force chez lui avant de
passer à l’acte», a déclaré celle qui a 40 ans aujourd’hui.
B. K. avait un
enfant à l’époque et elle allaitait. «Lorsque mon mari est revenu dans la
ville, il a récupéré notre enfant. Et depuis, je suis restée avec ce terroriste
jusqu’à la libération de Konna par les Forces armées maliennes et françaises en
janvier 2013», a-t-elle témoigné.
FILS DU TERRORISTE-
Entre-temps, B. K., qui était tombée «enceinte», accouchera plus tard. À cause
de cette situation, sa famille l’a «bannie». Et l’enfant qu’elle a eu de cette
union forcée est pointé du doigt dans le quartier comme «fils du terroriste».
La quadragénaire a demandé lors de la rencontre aux autorités de lui trouver un
autre lieu de résidence afin qu’elle soit à l’abri de la «stigmatisation».
Quant aux deux enfants
victimes de conflits, l’un a été enrôlé de force par un groupe terroriste et
l’autre amputé du pied droit. L’histoire du premier s’est déroulée, en 2012, à
Tombouctou. Au moment des faits, il n’avait que 11 ans. «Un jour, les
terroristes sont venus chez nous pour nous dire qu’ils veulent enrôler des
combattants. C’est ainsi qu’ils m’ont emmené dans un centre où on a fait trois
mois de formation militaire. Après, ils nous ont déployés au niveau des postes
de contrôle routier», a déclaré celui qui a 23 ans aujourd’hui. «Et lorsque ma
mère a appris cela en Mauritanie, elle est revenue pour faire la médiation afin
que je puisse être libéré. C’est ainsi qu’on m’a libéré», a-t-il ajouté.
Du fait de cette situation,
notre victime a pris d’énormes retards dans ses études. «Cette année, je passe
le DEF (Diplôme d’études fondamentales) alors que je devais être en terminale»,
a regretté le jeune. Avant de demander l’accompagnement des autorités pour ses études.
S’agissant du second enfant
victime, les faits le concernant se sont déroulés, en 2013, à Gao. Un jour, en
promenade avec ses amis dans la rue, le garçon a eu une balle perdue dans le
pied droit. Son évacuation vers un centre de santé prit du retard. «Quand on
est arrivé à l’hôpital, on nous a informé que le pied s’est infecté et qu’il
faut l’amputer», a expliqué le jeune homme qui s’exprimait dans une projection
diffusée lors de la rencontre. À cause de cette situation, le môme n’a pu
poursuivre ses études et ses ambitions de devenir footballeur ont ainsi été
brisées.
RENDRE AUX VICTIMES LEUR
DIGNITÉ- Avant ces témoignages fort saisissants, le président de la CVJR avait
relevé que depuis son indépendance, notre pays a connu des rebellions armées et
des crises politiques qui ont occasionné des violations graves de droits de
l’Homme. Il a mis l’accent sur les violences perpétrées spécifiquement sur des
femmes et des enfants.
D’après Ousmane Oumarou Sidibé, c’est dans ce contexte
que la Commission a été mise en place avec le mandat «de contribuer à
l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation
et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques». Il
a par la suite précisé que les audiences publiques ne sont pas judiciaires. «À
la différence des tribunaux qui cherchent à établir la culpabilité ou
l’innocence des auteurs présumés, ici seules les victimes seront entendues», a-t-il
clarifié.
Selon Ousmane Oumarou Sidibé,
l’audience publique permet de rendre aux victimes leur dignité, d’intégrer
leurs récits à la mémoire nationale et de faciliter un début de guérison. Il
s’agit donc, indiquera le président de la CVJR, d’une contribution concrète à
la promotion du dialogue, du pardon, de la réconciliation nationale et de la
paix. Toutes choses qui sont «au cœur des missions assignées à la Transition».
Reconstruire la paix à
travers la cohabitation communautaire et la réconciliation nationale est une
priorité vitale pour la survie de notre nation à laquelle l’ensemble des forces
vives doivent s’engager résolument, aujourd’hui plus qu’hier, a invité le
Premier ministre. Pour Dr Choguel Kokalla Maïga,
le gouvernement ne ménagera aucun effort pour accompagner les communautés et
les individus à aller vers le pardon et la réconciliation. D’où l’adoption récente par
le Conseil des ministres de la Politique de réparation des victimes des crises
maliennes de 1960 à nos jours.
Le chef du gouvernement a ensuite annoncé qu’un projet de loi sur la réparation et un autre créant un organe de réparation sont en ce moment dans le circuit d’approbation. Il a, par ailleurs, réaffirmé l’engagement des autorités à mener une lutte sans merci contre les auteurs des violences faites aux femmes et aux enfants.
Bembablin DOUMBIA
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