Dans son communiqué n°052 du 13 mai 2023, le gouvernement de la Transition rappelle avoir contesté le rapport biaisé tant sur l’approche que son contenu et a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits pour actes criminels. Au-delà de la mesure elle-même, sans fondement et injuste, le message que le gouvernement des États-Unis d’Amérique véhicule, ainsi que la forme publique de son annonce, portent atteinte à la présomption d’innocence des intéressés et jettent le discrédit sur l’ensemble de l’Institution militaire.
Cette situation s’ajoute à celle créée quelques jours auparavant, le 22 mai 2023, par l’accusation formulée par le Porte-parole du Département d’État américain, lors d’un point de presse, et relative à un prétendu rôle que le Mali aurait joué pour faciliter la fourniture d’armes, dans le cadre d’une crise pour laquelle notre pays a observé la stricte neutralité lorsque les aspects substantiels étaient examinés.
En réaction à cette accusation du Département d’État, le 25 mai 2023, quelques heures avant l’annonce des sanctions contre les deux officiers Maliens, dans une démarche constructive, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a convié l’ambassadrice des États-Unis d’Amérique au Mali, pour lui signifier, entre autres, l’extrême gravité des fausses accusations portées contre notre République.
« En plus de la nature infondée des allégations, le gouvernement de la Transition dénonce leur légèreté confirmée par le Porte-parole du Département d’État américain », renseigne le communiqué, rappelant que ce dernier a avoué lui-même que : « à date, nous n’avons aucune indication que ces acquisitions aient été finalisées ou réalisées ».
À travers cette attitude des États-Unis d’Amérique, précédée de leur refus de livrer en 2021, un avion de l’Armée de l’air Malienne « le casa » le gouvernement de la Transition indique être contrarié par ces actions qui impactent négativement la coopération bilatérale, à un moment où le Mali lutte obstinément contre la junte française, promotrice du terrorisme dans le Sahel.
Saisissant cette occasion, le gouvernement rejette avec force l’instrumentalisation et la politisation des droits de l’Homme pour des visées géopolitiques et dénonce la politique des « deux poids deux mesures ». À ce sujet, les autorités maliennes rappellent au gouvernement américain son silence troublant, suite au bombardement par la France, le 3 janvier 2021, de paisibles citoyens maliens qui célébraient un mariage à Bounti. Ce, malgré que la responsabilité de la France ait été établie par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Face à la complexité de la crise sécuritaire au Mali et dans la région, prévient le gouvernement, les mesures unilatérales inconsidérées sont contre-productives, voire dangereuses et ne feront que renforcer les groupes terroristes et les forces obscurantistes qui se sont renforcés, depuis l’intervention militaire en Libye et contre lesquels se battent nos vaillantes Forces armées maliennes (FAMa).
Les autorités maliennes lancent un appel au gouvernement Américain pour l’arrêt de la campagne de désinformation contre le Mali et l’invite à respecter les trois principes définis par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta et qui guident l’action publique au Mali. Notamment le respect de la souveraineté malienne ; le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali ; la prise en compte des intérêts du peuple malien dans toutes les décisions.
Le gouvernement rassure l’opinion nationale qu’aucune manœuvre ne saurait le pousser à adopter une position partisane, sur fond de tensions géopolitiques, ni compromettre l’œuvre de la Refondation en cours au Mali, ainsi que la montée en puissance des FAMa. Et réitère son engagement pour la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le cadre du dialogue et du respect mutuel.
Souleymane SIDIBE
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