
Pendant la période coloniale, la vie politique au Soudan
français (actuel Mali) a été marquée par une bipolarisation, mettant
en présence deux forces politiques rivales qui se livraient une
concurrence sans merci pour la conquête et l’exercice du pouvoir. à cette époque-là,
le champ politique était essentiellement dominé par le Parti progressiste
soudanais (PSP) de Fily Dabo Sissoko créé le 13 février 1946, et l’Union soudanaise pour le rassemblement démocratique
africain (US-RDA) de Mamadou Konaté,
fondé le 22 janvier 1946.
De 1946-1960, le pays a connu une vie politique d’une très
grande intensité. Ces deux partis, de par leur solide implantation sur l’ensemble
du territoire national, et de l’engagement politique fort et sans faille de
leurs militants, ne laissaient aucune chance à d’autres formations de survivre
dans les flots tumultueux du marigot politique soudanais.
L’indépendance acquise, la première République
(1960-1968) a connu un
parti unique de fait, d’obédience socialiste dénommé Union
soudanaise pour le rassemblement démocratique africain (US-RDA). La deuxième République
(1968-1991) a vu la naissance de l’Union démocratique du peuple malien
(UDPM) en 1976, un autre parti unique de
fait qui a régné jusqu’au coup d’État militaire le 26 mars 1991.
La troisième République
(1991, à date d’aujourd’hui), a favorisé la libéralisation de l’espace démocratique
conduisant à l’explosion du paysage politique malien et à l’existence d’une
kyrielle de formations politiques qui croissent à une vitesse
vertigineuse, on eût dit des fourmis
dans la maison.
Après 30 années de monopartisme, l’ère du multipartisme
s’ouvre suite au vent dit de l’Est, qui a soufflé en Afrique emportant sur son
passage les régimes totalitaires monopartites dans un tourbillon
cauchemardesque. On comprend alors aisément, pourquoi les Maliens ont fait le
choix du multipartisme intégral consacré dans l’ordonnance n° 91-075/PCTSP du
10 octobre 1991 et la loi n° 05-047/du 18 août
2005 portant Charte des partis politiques.
Du reste, il n’y
avait pas d’autres alternatives à l’option multipartisme intégral. Aucun
obstacle, ne pouvait arrêter la folle envie d’étancher la soif de liberté démocratique,
d’un peuple longtemps sevré du droit élémentaire de s’associer et de créer des
partis politiques. L’ivresse de la victoire de mars 1991 passée, il est donc
temps de s’interroger, de porter un regard périodique sur le dynamisme de notre
démocratie multipartite.
En 2022, l’État du Mali comptait environ 281 partis
politiques régulièrement inscrits au ministère de l’Administration
territoriale, pour une population estimée à 21.904.983 habitants, qui animent
l’espace politique. Ce chiffre connaîtra sans nul doute, une augmentation non négligeable à l’approche des échéances électorales
prochaines déjà annoncées. La facilité avec laquelle les partis politiques sont
créés, comme des sociétés commerciales, laisse à croire qu’on pourrait allègrement
atteindre, voire dépasser la barre de 300 partis dans un proche avenir, si des
mesures ne sont pas prises pour limiter leur inflation qui fait désordre.
Parlons peu, mais parlons bien. Les partis au Mali ont une
vision d’ensemble en partage qui constitue le socle de leur projet sociétal :
valeurs de solidarité, de tolérance, intégrité, respect des droits fondamentaux
de l’Homme, développement économique, social, culturel ou autres.
Si tant est que tous les projets de société des partis,
aspirent à l’édification d’un Mali démocratique, fort et prospère, ceux idéologiquement
proches ne peuvent-ils pas se regrouper, et former des ensembles politiques
plus vastes et plus opérationnels ? Ce faisant, leurs capacités en
ressources humaines seront renforcées, et
leurs activités intensifiées aux niveaux local et national. En outre,
ils bénéficieront des financements publics suffisants en considération des
votes obtenus.
Il ne fait pas de doute, l’existence de plusieurs partis est
une condition sine qua non à la démocratisation, à la liberté des citoyens
d’adhérer aux formations politiques de leur choix. Il est aussi vrai
d’affirmer, que le niveau de démocratie ne se mesure point par le nombre pléthorique
de partis politiques, qui au fait, n’exprime pas forcement la vitalité démocratique d’une nation. Assurément, le
multipartisme, bien qu’outil indispensable des libertés politiques, n’est pas
sans avoir un revers de la médaille.
La face moins attractive de la médaille,
est un désordre général, dans lequel on assiste à la naissance de ce que les
mauvaises langues qualifient de partis lilliputiens, et qui du reste,
n’apportent aucun avantage significatif
dans l’animation de la vie politique. Bien au contraire, ils
affaiblissent, banalisent et décrédibilisent
les véritables formations politiques qui comptent, et qui promeuvent la
formation politique et civique de leurs militants.
L’élection, comme toutes les autres formes de citoyenneté,
est un excellent baromètre politique, qui sert à évaluer la vigueur, le
dynamisme de la vie politique de la cité. Par
conséquent, une participation massive
aux élections, est un besoin vital pour la démocratie, et un signe de
bonne santé démocratique. Elle atteste de la maturité politique des citoyens. Hélas,
le taux de participation, malgré la pléthore de partis, reste très faible
depuis 1991 (moins de 28% aux présidentielles de 2018). De toute évidence,
entre les votants et la classe politique, c’est le désamour.
La démobilisation
quasi permanente de l’électorat, exprime l’état d’âme des électeurs, qui ne
font plus confiance à leurs représentants. Cette méfiance, cette défiance des
votants vis-à-vis de la classe politique, est profondément troublante.
L’abstention électorale, sans être signe d’immaturité politique, est manifestement un déficit démocratique. Assurément, la vitalité démocratique dépend exclusivement
des partis politiques actifs, qui assument pleinement leur fonction.
Macki SAMAKÉ
Professeur à la retraite
Ancien recteur
Rédaction Lessor
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