
Au soir du 26 janvier 2022 dernier, la chaleur
moite de Limbé n’occasionnait pas seulement de l’étouffement, elle a désillusionné
tout un peuple qui rêvait en osmose avec sa sélection.
Les Aigles n’ont pu
faire mieux qu’il y a deux ans, se voyant renvoyés par un adversaire équato-guinéen
normalement à sa taille, sinon plus jouable que la légendairement redoutée Côte
d’ivoire en terre égyptienne.
Mais le NZalang Nacional (surnom de la sélection équato-guinéenne,
ndlr) est venu avec son bloc bas pendant tout le match, renfermant les Maliens
dans leur piège. On ne refera pas le match ici, le temps étant désormais à la
rumination de cette campagne ratée.
Qui mieux que les acteurs eux-mêmes pour
tenter à la fois d’expliquer, de consoler et déjà de se projeter dans l’avenir.
Les joueurs eux-mêmes ont pris le temps, certains deux jours, d’autres trois ou
quatre pour s’adresser aux supporters maliens, à leurs fans, sur leurs différentes
plateformes digitales, dans des textes courts ou moyens, selon l’état d’esprit
de chacun.
Si le goleador Ibrahima Koné est sans détour : «on ne va pas se
chercher d’excuses, on a échoué», presque dans la même veine que son camarade
du milieu de terrain, Mohamed Camara : «nous comprenons la colère de nos
supporters, mais en toute chose il faut remercier Dieu», l’ailier Moussa Djénépo,
lui, ne veut pas voir les liens avec les supporters se briser de sitôt : «malgré
tout, vos joueurs sont là pour vous et sont prêts à mourir sans réfléchir pour
vous».
Le capitaine Hamari Traoré, quant à lui, tient un discours programme :
cette élimination prématurée est dure à avaler, et nous rentrons avec beaucoup
de regrets et de déception…Nous avons une nouvelle opportunité de rentrer dans
l’histoire en se qualifiant pour notre première Coupe du Monde».
Deux victoires, un nul, une défaite, quatre
buts marqués dont trois penalties, un but encaissé, tel est le bilan de la sélection
nationale à cette 33è édition de la CAN au Cameroun. De l’avis d’un grand
nombre d’observateurs, les Maliens avait l’une des équipes les plus joueuses du
tournoi, comme lors de l’édition précédente, avec une défense solide mais avec
une attaque peu efficace n’ayant marqué qu’un seul but dans le jeu.
En Egypte,
le team de coach Mohamed Magassouba était plus prolifique (6 buts marqués, dont
un sur penalty, 2 encaissés; aucun des buteurs de 2019 présents au Cameroun n’a
trouvé le chemin des filets, à savoir les Adama Traoré «Malouda», Adama Traoré «Noss»
et Amadou Haïdara).
Dans l’expédition camerounaise, le technicien malien aura
utilisé à temps plein ou partiel vingt joueurs. S’il a essayé tous ses sept
attaquants, il n’a en revanche pas eu le temps de jeter dans le bain les
gardiens Djigui Diarra et Ismaël Diawara; les défenseurs Sénou Coulibaly,
Mamadou Fofana, Issiaka Samaké et Charles Traoré; les milieux Rominique Kouamé
et Hamidou Traoré «Dou».
Sur le jeu, l’on notera que le staff technique
malien, selon l’adversaire en face, a usé des systèmes 4-2-3-1 et 4-3-3 avec en
filigrane une défense et un milieu de terrain densifiés. Reste à constater que
de l’avis général, l’énorme potentiel de jeu inspiré par les milieux de terrain
n’a pas été concrétisé dans l’animation offensive pour aboutir à des buts.
Si
le quatuor défensif Massadio-Kiki-Falaye-Hamari a été constant sur les quatre
matches, il faudrait signaler une certaine hétérogénéité dans l’utilisation des
joueurs médians dont la complémentarité a semblé avoir été recherchée au fil
des matches.
A ce niveau nous sommes allés du trio inaugural Samassékou-Haidara-Noss,
à Bissouma-Samassékou-Lassana, Bissouma-Haidara-Noss, ou pour finir par
Bissouma-Haidara-Camara. Dans le secteur offensif, Ibrahima Koné et Adama Traoré
«Malouda» ont été constants. Seule la paire des deux Moussa, Doumbia et Djénépo,
a alterné sur le côté gauche.
Retenons, d’un point de vue générale, que le sélectionneur
national est resté dans la constance dans l’utilisation de son groupe qui a
obtenu la qualification pour les barrages de la Coupe du monde à une exception
près avec le retour d’Yves Bissouma qui a retrouvé une place de titulaire au
milieu de terrain ou de Massadio Haïdara préféré à Charles Traoré.
On remarquera que de cette campagne, la défense
autour de la paire Kiki-Falaye est restée solide, le milieu de terrain porte
l’eau nécessaire à pétrir le banco du jeu mais il faudrait corriger des
insuffisances dans la connexion avec le bastion offensif.
LE NÉCESSAIRE RECOURS A CERTAINS CADRES-Dans
le projet de reconstruction de la sélection que Mohamed Magassouba met en avant
depuis sa prise de service en 2017, force est d’admettre que le défi se trouve
au niveau de l’acquisition d’attaquants en jambes et surtout de buteurs tueurs.
A la suite de la retraite internationale de Fréderic Oumar Kanouté et de Cheick
Tidiane Diabaté, nos Aigles attendaient leur attaquant de pointe et la venue
d’Ibrahima Koné (Sarpsborg, D1 Norvège) avec sa première cape en septembre
dernier, en éliminatoires du Mondial 2022 face au Rwanda, a apporté une véritable
bouffée d’oxygène.
Il s’est bonifié lors de ces éliminatoires avec 5 buts et en
atteignant un total de 8 buts en 9 sélections à seulement 22 ans. Des
statistiques pas du tout volées car le junior malien cuvée 2019 (Mondial en
Pologne) s’est imposé dans l’attaque de son club avec lequel il a inscrit 16
buts en 25 matches sur les 6 derniers mois.
Le silence offensif de ses compères
en attaque, au Cameroun, peut s’expliquer par la petite forme de certains dans
leurs clubs, au regard de leurs statistiques.
Dans le même registre que le
jeune Koné, se retrouve heureusement son aîné Adama Traoré «Malouda» qui a
brillé avec son club moldave de Sherif Tiraspol autant en championnat qu’en
Ligue des champions (25 matches, 11 buts et 2 passes décisives, mais n’a plus
marqué depuis le 6 novembre en championnat moldave, soit 8 matches, toutes compétitions).
Pour les autres, il s’agit de Kalifa Coulibaly (FC Nantes, 11 matches, 1 but),
El Bilal Touré (Stade de Reims, 15 matches, 1 but et 2 passes décisives),
Moussa Doumbia (Stade de Reims, 10 matches sur les 6 derniers mois, 1 but; en
2020/21, 24 matches, 0 but, 1 passe décisive) qui est en délicatesse avec son
club et n’a pas joué depuis le début de la saison, Lassine Sinayoko (AJ
Auxerre, Ligue 2 France; 20 matches, 3 buts, 3 passes décisives), Moussa Djénépo
(Southampton, Angleterre, 10 matches, 0
but et 0 passe décisive).
Pour coller à l’esprit de nouvelle génération
incarnée par les Aigles actuels, il faut dire que ce sont les meilleurs
attaquants du pays et du moment, évoluant à l’extérieur, qui y sont, malgré la
petite forme de certains, en sachant que le niveau des attaquants du
championnat national leur ouvre difficilement la porte de la sélection.
Face à
cette panne, après l’élimination en 8è de finale, en deçà des espérances de
tous, que faire pour aborder la double confrontation avec la Tunisie en
barrages du Mondial 2022 ? C’est la question qui taraude l’esprit dans tout le
Mali. Il est indéniable que l’on attend une première qualification du Mali en
Coupe du monde et face à la Tunisie en mars, pour faire oublier le Cameroun.
Plus question de parler de reconstruction, il faut maintenant mûrir et se
comporter en homme. Dans la cour des dix meilleures nations africaines pour
disputer les cinq tickets du continent, il faut avouer que ce n’est plus un jeu
d’enfants et les Aigles ne sont plus ces «enfants» comme aime les appeler le
technicien Magassouba mais des guerriers qui doivent porter haut et loin le
drapeau de tout un peuple.
C’est pourquoi, en cas de sursis pour le staff
technique ou toute autre décision des autorités sportives nationales (on attend
le bilan de la CAN et pourquoi pas des décisions) pour encadrer cette phase
cruciale et pourquoi pas historique, il faudrait vite monter une stratégie
d’urgence pour les deux mois qui nous séparent de cette confrontation.
Si
l’adversaire est bien connu, grâce à la récente confrontation sur le sol
camerounais et son parcours général, il faudrait mettre toutes les chances dans
le panier et trouver des idées de génie pour être à la hauteur. D’ores et déjà,
il ne serait pas incongru de penser au rappel d’anciens cadres éloignés de la sélection,
soit de leur propre choix, soit par toutes autres circonstances.
Leur expérience
et leur force mentale pourraient être d’un grand apport en leur mettant en
avant un impérieux appel de la mère patrie, dans une discussion responsable
entre eux et les responsables sportifs actuels.
Il revient au ministre en
charge des Sports et au président de la Fédération malienne de football
(Femafoot) d’examiner cette option avec leurs conseillers et proches
collaborateurs.
Nous pensons à des
anciens cadres mais qui jouent encore dans de bons championnats et dont les
statistiques sont éloquentes, notamment des attaquants expérimentés qui
pourraient renforcer Ibrahima Koné et autres, en sachant que le goleador actuel
est déjà en vacances avec l’arrêt du championnat de Norvège depuis décembre
jusqu’au mois d’avril, soit après la double confrontation maliano-tunisienne en
barrages.
Dans cet ordre d’idée, pour ces deux matches
nous pensons au rappel de Moussa Maréga, 30 ans (Al Hilal, D1 saoudienne : 16
matches, 6 buts et 2 passes décisives / 23 sélections, 3 buts), Cheick Tidiane
Diabaté, 33 ans (Al Gharafa, D1 qatari; 6 matches, 13 buts, 1 passes décisives,
28 sélections et 10 buts), Moustapha Yattabaré, 36 ans (Sivasspor, D1 turque;
29 matches, 7 buts, 1 passe décisive/ 32 sélections, 6 buts).
Non sans négliger
l’attaquant Fousseyni Diabaté, 26 ans (Giresunspor, D1 turque, prêté par
Trabzonspor : 22 matches, 6 buts; 16 matches et 2 buts en 2017/18) et qui a évolué
avec les U20 et U23 du Mali. Il faut par ailleurs se réjouir du retour sur les
terrains de l’attaquant Sékou Koïta, de Red Bull Salzbourg, qui n’a plus joué
depuis juin dernier pour cause de blessure. Il a joué les 90 minutes du match
amical gagné par son club, samedi contre SV Lafnitz.
Il faudrait monter une task force Ministère
des sports-Femafoot, avec l’appui de techniciens nationaux et quelques anciens
joueurs à mettre à contribution dans la réflexion comme Seydou Keita, Frédéric
Kanouté, Momo Sissoko, Cédric Kanté, Soumaila Coulibaly etc.
Après avoir raté
le raid camerounais à la CAN 2021, il faut préparer avec la plus grande
rigueur, un professionnalisme pointilleux, un sérieux irréprochable pour tous,
un commando solide sur Carthage.
Le duel des Aigles (Aigles du Mali-Aigles de
Carthage), pour qu’il soit à notre avantage, doit passer par la réussite du
round du stade du 26 Mars, en y faisant l’essentiel avant de voyager chez
l’adversaire pour le match retour.
Dans deux mois, le football malien aura à
signer un bail durable pour la cour des «Grands» d’Afrique avec une première
qualification à la Coupe du monde à portée de main. Y croire pour voler haut, y
renoncer pour rester à carreau.
Alassane SOULEYMANE, journaliste
Rédaction Lessor
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