
L’évènement est parrainé par le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Mossa Ag Attaher, qui a bien voulu nous accorder hier un entretien pour évoquer les enjeux de cette rencontre et le rôle que jouent les chefferies dans la pacification de notre pays
L’Essor :
En tant que parrain, quelle signification donnez-vous à cette rencontre ?
Mossa
Ag Attaher: La tribu Kel Ansar regroupe l’ensemble des Kel Ansar du Mali,
particulièrement dans la Région de Tombouctou. C’est une grande tribu dont le
chef est engagé, depuis des années, pour le retour de la paix, pour la cohésion
sociale et la réconciliation entre les Maliens.
La tribu organise cette grande
rencontre qui va réunir, du 8 au 9 octobre 2022 à Bamako, toutes les chefferies
traditionnelles et coutumières de toutes les régions et du District de Bamako.
Les chefferies d’autres pays, notamment la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le
Niger et la Libye, y sont invitées.
L’objectif principal de cette grande rencontre est d’impliquer ces
chefferies transitionnelles et coutumières pour une contribution positive à la
construction de la paix.
Il s’agit de leur demander des contributions afin
d’accompagner tout le processus de paix, toutes les initiatives que notre pays
mène pour la paix. C’est pourquoi j’ai accepté, à la demande du chef de la
tribu Kel Ansar, de parrainer cet évènement qui est placé sous la haute
présidence du chef de l’État.
L’initiative cadre parfaitement avec la vision du
président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et vient renforcer les
actes qu’il a posés pour la reconnaissance des chefferies. Il n’y a pas
longtemps, il a doté tous les chefs de tribu, de village, de fraction… de
l’emblème de l’état et des certificats. Nous avons le devoir d’accompagner cela
et c’est pourquoi nous avons décidé de parrainer cet évènement. En le faisant,
nous apportons notre soutien moral mais également notre contribution.
L’Essor :
Le thème retenu est : « la sécurité, la paix et le développement ». Quelle
corrélation entre ces trois concepts ?
Mossa
Ag Attaher: Ces trois concepts sont exactement ceux dont notre pays a le plus
besoin aujourd’hui. Nous avons besoin de paix, mais nous savons qu’il n’y a pas
de paix sans sécurité et il n’y a pas de sécurité sans développement. Donc, la
corrélation entre ces trois concepts est naturelle. Ouvrir le débat sur les
problématiques de paix et interroger nos chefferies traditionnelles sur leurs
propositions pour renforcer la paix ; je pense que c’est très bien
réfléchi. Interroger les mêmes entités sur les questions de sécurité, est aussi
pertinent. Parce que l’insécurité dont nous souffrons aujourd’hui, ne relève
pas seulement de notre pays.
Nous vivons une insécurité partagée avec tous les
pays voisins et même au-delà. Tous ceux qui viendront à Bamako, souffrent d’une
manière ou d’une autre du manque de sécurité et des enjeux de la paix que nous
vivons ici au Mali.
Quant au développement, je pense que c’est l’aspiration
profonde de toutes nos populations. Donc, poser le débat, l’ouvrir en ces
termes en mettant le curseur sur les aspects les plus importants aux yeux de
nos populations, c’est-à-dire retrouver la paix, la sécurité et être engagé
profondément dans les actions de développement. Je pense qu’on ne pouvait pas
avoir meilleur thème pour cette grande rencontre.
L’Essor :
Cette rencontre n’est-elle pas une opportunité pour définir un mécanisme clair
permettant aux chefferies traditionnelles de participer pleinement à la
pacification de notre pays et, plus globalement, à l’édification du Mali
nouveau ?
Mossa
Ag Attaher : Les chefferies traditionnelles ont un rôle très important à
jouer dans notre pays. Elles sont d’abord le prolongement de l’état et, très
souvent, les représentants indirects de l’état là où celui-ci est absent. Elles
ont également un rôle auprès de la population, parce qu’une communauté bien
organisée est une communauté qui écoute son chef, le suit et l’accompagne. Et
un bon chef de tribu ou de village, c’est celui qui prend en compte les
préoccupations des communautés au nom desquelles il est choisi ou il est élu.
Je pense que les chefferies traditionnelles sont déjà d’un grand apport pour
l’État dans la gouvernance, dans les questions de sécurité et de développement.
Nous allons saisir cette opportunité pour leur demander de s’engager davantage.
Ces chefferies font déjà beaucoup. Par exemple, il y a beaucoup de zones dans
les régions du Nord ou du Centre où il n’y a pas l’état. Mais il n’y a pas une
zone où il n’y a pas un chef de village.
Il
s’agit pour nous de demander à l’ensemble de ces chefferies de s’impliquer là
où il n’y a pas l’état et d’augmenter dans leur implication là où l’état existe
pour qu’une complémentarité constructive se fasse entre les actions de l’état
et l’engagement des communautés à la base.
À cet égard, je tiens à remercier
les chefferies pour le travail qu’elles font tous les jours pour soutenir
l’état dans ses actions de recherche de sécurité, de paix et de développement.
Une zone sécurisée, c’est une zone où il y a une collaboration directe et
étroite entre les services de défense et de sécurité et les populations. Et
pour mieux coordonner cette coopération entre les services de sécurité et les
populations, faudrait-il qu’il est des chefs traditionnels qui organisent cela
en amont et qui facilitent la collaboration et la complémentarité.
L’Essor :
L’évènement est annoncé comme celui de tous les espoirs d’un Mali réconcilié. À
quoi peut-on s’attendre au sortir de cette rencontre ?
Mossa
Ag Attaher : Le premier acquis de cette rencontre, avant même qu’elle ne se
tienne, c’est le fait de réunir à Bamako toutes les chefferies traditionnelles
et coutumières de notre pays. C’est un grand pas pour la paix qu’elles se
rencontrent déjà, se connaissent, discutent ensemble des problématiques
communes et se donnent la main pour aller à la recherche de solutions.
Le
deuxième acquis, c’est que la rencontre, si elle se concluait par un engagement
ferme et solennel de l’ensemble des chefferies traditionnelles à aller dans le
sens de ce que je viens de décrire, c’est-à-dire accompagner l’État et les
forces de défense et de sécurité dans leurs actions et être des intermédiaires
fiables entre les représentants de l’État et les populations, elle aura alors
contribué efficacement à la dynamique dans laquelle le gouvernement de
transition est engagé.
L’autre
chose est que cette rencontre est une symbolique forte. Rarement, de telles
occasions se créent. Que toutes nos chefferies se retrouvent, avec des
chefferies de la sous-région, pour discuter des questions de paix et de
développement, je pense que cela est une symbolique importante au regard du
contexte actuel où ce n’est pas toujours facile avec certains de nos voisins.
Mais nos chefferies démontrent qu’elles peuvent transcender les difficultés qui
existent et être même des ponts entre nos décideurs respectifs pour dépasser
les difficultés du moment.
L’Essor : Avez-vous un message à
l’endroit des chefferies traditionnelles et des populations ?
Mossa
Ag Attaher : Je tiens à encourager le chef de la tribu Kel Ansar à persévérer
dans ce sens. C’est au prix de l’effort, des initiatives, du dialogue que nous
pouvons atteindre les objectifs de paix, de sécurité et de développement. Nous
fondons un grand espoir sur cette rencontre et nous attendons des chefferies
qu’il y ait un débat ouvert, que cette rencontre soit l’occasion d’interaction
positive et de contribution positive au bénéfice de la paix et de la sécurité.
Par ailleurs, je pense que cette rencontre s’adresse surtout à la population
malienne.
J’invite l’ensemble des Maliens à croire à la possibilité de la paix.
L’espace du possible dans le cadre de la paix est infini. Il s’agit pour nous
de le saisir, de le travailler et de nous mettre ensemble. Il n’y a pas d’autre
choix. à l’instar de ce que les chefferies vont faire pendant cette rencontre,
c’est à l’ensemble du peuple malien d’être dans cet élan, un élan de rencontre,
de brassage et de complémentarité.
Propos recueillis par
Issa DEMBÉLÉ
Issa DEMBELE
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