
À l’instar de la communauté internationale, notre pays a
célébré le week-end dernier la Journée des droits des personnes handicapées
sous le thème : « Travail décent pour les personnes vivant avec
un handicap».
Certains esprits retors pour moquer ces personnes disent que le
handicap n’est pas une compétence et que celles qui en sont atteintes doivent
se battre comme tout le monde pour leur insertion socioprofessionnelle.
Ils
prennent le problème par le mauvais bout puisque les personnes handicapées ne
demandent qu’à être simplement prises en compte dans les politiques d’emplois
et programmes de développement. Les associations de personnes vivant avec un
handicap ont très souvent décrié une «discrimination» dans ce sens.
Analyses croisées de quelques défenseurs des droits des
personnes atteintes de handicap. Celui que nous désignons sous le pseudonyme
Moussa est un ingénieur, spécialisé en systèmes réseaux et télécommunications.
Il traine un handicap moteur à la suite d’une poliomyélite. Ce célibataire
quadragénaire est en stage depuis juillet dernier dans un service public où il
aide ses collègues à faire bien fonctionner la section montage audiovisuelle.
Il apprécie l’adoption, depuis septembre 2021, du décret
fixant les modalités d’application de la loi n°027 du 12 juin 2018 relative aux
droits des personnes vivant avec un handicap.
Il en appelle à plus d’efforts pour offrir du travail aux couches
vulnérables.
Parce que lui-même vit le calvaire du chômage depuis une dizaine
d’années. Personne ne peut lui reprocher de s’indigner de cette situation.
Moussa dispose d’une cinquantaine de copies légalisées de son diplôme et
postule constamment aux offres d’emplois.
Le président de l’Union malienne des
aveugles (Umav), Hadji Barry, indique que l’adoption de ce décret est un grand
pas dans la lutte pour la protection des droits des personnes en situation d’un
handicap.
Ce leader d’association évoque aussi d’autres avancées, notamment
l’intégration de 42 personnes en situation de handicap dont une dizaine de
non-voyants et malvoyants dans la Fonction publique de l’État, à titre
exceptionnel. Et celle d’une soixantaine d’autres au titre du concours d’entrée
dans la même Fonction publique.
Hadji Barry estime que les acquis en matière de protection
des droits des personnes vivant avec un handicap seront plus importants grâce à
la mise en place du Comité national de suivi des droits des personnes vivant
avec un handicap. Il précise que l’article 30 du décret d’application de la loi
n°027 parle de la création de cet organe qui attend de voir le jour.
Selon ce décret, ce Comité est chargé de veiller à la prise
en compte des personnes vivant avec un handicap dans les politiques et
programmes nationaux de développement, mais aussi d’initier toutes actions
susceptibles de promouvoir et de protéger les droits humains et les libertés
fondamentales de ces personnes.
S’y ajoutent la production et la publication d’un rapport annuel sur leur situation et l’émission d’un avis consultatif sur tout projet et programme de développement intéressant cette couche sociale.
Carte d’invalidité- Le président de l’Umav affirme que la
mise en place du Comité permettra d’assurer le plaidoyer pour diligenter
l’opérationnalisation de la carte d’invalidité. Son détenteur bénéficiera d’un
traitement prioritaire dans les structures sanitaires publiques,
communautaires, voire privées.
Pour lui, il est clair que cet organe permettra
de prendre des dispositions pour rendre effectif le recrutement des personnes
en situation de handicap dans la Fonction publique des collectivités
territoriales dans les structures parapubliques comme la Caisse nationale
d’assurance maladie (Canam) et l’Institut national de prévoyance sociale
(INPS).
Selon lui, cela permettra aussi de régler la situation des handicapés
visuels qui perdent un temps fou avant de recevoir les copies de leurs sujets
dans les examens.
Le directeur exécutif par intérim de l’Association malienne
des sourds (Amasourd), Moussa Keïta, félicite les autorités pour avoir permis
l’accès des déficients auditifs aux questions orales du Conseil national de
Transition (CNT). Même si cette décision a été prise, ajoute-t-il, avant
l’adoption du décret d’application de la loi n°027.
Il dit attendre beaucoup de
cette loi, notamment l’introduction de la langue des signes dans les modules de
formation des pédagogues dans les Instituts de formation des maîtres (IFM),
l’appareillage des élèves en audioprothèse et l’octroi de subventions à toutes
les écoles de sourds.
Une attente forte reste la possibilité de continuer les
études jusqu’à l’université pour les élèves sourds et l’accès des personnes
sourdes aux services sociaux de base à travers la formation des interprètes.
Au niveau de l’ONG Handicap & Inclusion (HI), on
constate, depuis l’adoption de ce décret d’application de la loi n°27, une
nette amélioration de la situation des personnes handicapées postulant aux
concours de la Fonction publique de l’État.
Selon cette organisation
humanitaire internationale, le décret a formalisé une pratique, celle
d’attribuer un quota de 15% aux personnes handicapées.
En dépit de l’adoption de ce décret, les responsables de
l’organisation déplorent la non application de certaines de ses dispositions,
conditionnées à l’adoption d’un arrêté ministériel. On cite volontiers la
réduction tarifaire annoncée à l’article 9 du décret d’application. Il a aussi
été souligné l’absence de données actualisées sur le nombre de personnes en
situation de handicap dans notre pays.
Si l’on en croit l’ONG HI, les seules données disponibles
sont celles du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2009)
qui comptabilise 916.619 personnes handicapées.
Or ce chiffre a toujours été
contesté par la Fédération malienne des personnes handicapées (Femaph) qui
estime que le questionnaire utilisé ne prend pas en compte certaines formes de
handicap.
Pour la mise en place du Comité, le conseiller technique au ministère
de la Santé et du Développement social, en charge du dossier, Mme Seynabou
Touré, explique que le département en
collaboration avec la Femaph a élaboré un projet d’arrêté d’application du
décret fixant les modalités d’application de la loi n°027.
Elle a aussi annoncé qu’une rencontre est prévue avec les
personnes handicapées afin de prendre en compte leurs dernières préoccupations
avant d’introduire le document dans le circuit d’approbation au niveau du
secrétariat général du gouvernement.
Les efforts accomplis par les autorités ont suscité de l’espoir chez les personnes en situation d’handicap. Mais celles-ci ne comprennent pas le retard accusé dans la mise en place du Comité national de suivi.
Mohamed DIAWARA
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