
Les 28 au 29 avril 2025 verront la phase nationale de ces concertations. L’Essor a approché des personnalités de diverses sensibilités sur la réduction du nombre des partis politiques. Un sujet crucial qui domine aujourd’hui les débats politiques.
Fousseynou Ouattara, président du Corema : «Le Burkina et le Niger ayant réalisé la volonté de leurs peuples, le Mali a-t-il d’autres choix ?»
Le Mali étant le dépositaire des actes fondateurs de la Charte du Liptako Gourma ayant fondé l’Alliance des État du Sahel se doit d’être l’exemple de la solidarité au sein de la Confédération des États du Sahel. Le Burkina Faso et le Niger ont dissous les partis politiques en réponse aux vœux de leurs peuples affirmés lors des concertations nationales.
Ces deux pays membres de la Confédération AES ont mis fin au régime transitoire par des décisions fortes en donnant le titre de Président de la République à leur Chef d’État, assorti d’un mandat de cinq ans. Le Burkina et le Niger ayant réalisé la volonté de leurs peuples, le Mali a-t-il d’autres choix ?
La voie est donc déjà tracée et le Mali ne pourra que s’aligner sur la satisfaction des vœux formulés par le peuple malien lors des différentes concertations : dissoudre les partis politiques, ériger le Président de la Transition en Président de la République assorti d’un mandat de cinq ans.
La souveraineté appartient au peuple, et que sa volonté soit.
Yaya Sangaré, secrétaire général de l’Adema/PASJ : «La régulation à marche forcée risque d’ouvrir la porte à une fragilisation du processus démocratique»
La question aurait pu être posée autrement : comment les partis politiques pourraient à la fois correspondre aux aspirations électrices des Maliens et élargir les horizons de leur perception globale et pertinente de la vie publique. Au fait, quelle est ou pourrait être la portée d’une opération de réduction à outrance des choix ? S’il est vrai qu’il existe une crise de nombre des partis politiques, la régulation à marche forcée de ces derniers risques d’ouvrir la porte à une fragilisation du processus démocratique.
Je suis pour une régulation encadrée, sinon une réduction arbitraire comme cela se dessine à l’horizon, entraînera la fragilisation de notre processus démocratique, un recul des acquis démocratiques du 26 mars 1991. Il pourrait même ouvrir des tensions politiques aux conséquences imprévisibles. Une analyse holistique de la situation s’impose aux décideurs. Toute initiative visant à réduire ou dissoudre les partis politiques sans fondement légitime et démocratique constitue une grave atteinte aux droits de l’homme. La réduction du nombre ou la dissolution envisagée des partis politiques ne respecte le droit inaliénable du peuple malien (inscrit dans la Constitution) à choisir librement ses représentants et à s’organiser politiquement selon ses aspirations.
Me Moctar Mariko, président de l’AMDH : «La réduction du nombre des partis politiques est une forte recommandation des ANR et du dialogue inter-maliens»
Pour ce qui concerne la réduction du nombre des partis politiques, elle est une question d’actualité au Mali et une forte recommandation des Assises nationales de la refondation et du Dialogue inter maliens. En effet, les partis politiques en dépit de leur financement n’ont pas obtenu le résultat escompté c’est-à-dire l’éducation citoyenne des masses populaires au civisme et leur participation à la construction de la cité).
Nous pensons aussi que tous les partis politiques créés après les ANR doivent être dissouts comme les partis non représentatifs à l’échelle nationale, tous les partis politiques qui n’ont pas d’élus au niveau communal et législatif. Ces critères ci-dessus peuvent être une balise sur le chemin de la réduction du nombre des partis politiques au Mali.
Dr Balla Fofana, enseignant-chercheur à l’université Yambo Ouologuem de Bamako : «La relecture de la charte sera un acte salutaire et contribuera à la refondation de l’État»
«La relecture de la Loi n°05-047 du 18 août 2005 relative à la Charte des partis politiques sera un acte salutaire et contribuera à la refondation de l’État malien à condition qu’elle soit focalisée sur le chapitre V relatif au financement public des activités des partis politiques et au chapitre VII relatif à la formation civique et politique des membres des partis politiques.
En effet, les partis politiques bénéficient d’une aide financière étatique dans une optique d’assurer la formation de leurs membres aux idéaux des partis et aux valeurs démocratiques. Les observateurs attentifs remarquent que les politiques maliens des trente dernières années viennent fréquemment vers leurs bases en périodes électorales. D’où une incurie dans la vie démocratique. Cette attitude est aux antipodes des valeurs démocratiques.
Conformément à l’article 29 de la Charte des partis politiques, les partis politiques bénéficient de 0,25% des recettes fiscales dans une dimension de formation et d’éducation de leurs membres aux idéaux des partis et aux valeurs démocratiques. Pour cela, le montant annuel des crédits affectés au financement des partis politiques est divisé en quatre fractions : la première fraction égale à 15% des crédits est affectée aux partis ayant participé aux élections générales : législatives ou communales ; la deuxième fraction égale à 40% des crédits est allouée aux partis politiques proportionnellement au nombre des députés ; la troisième fraction, 35% des crédits, est destinée à financer les partis politiques proportionnellement au nombre des conseillers communaux et la quatrième fraction égale à 10% des crédits est destinée à financer les partis proportionnellement au nombre des femmes élues à raison de 5% pour les députés et 5% pour les conseillères communales.
Par ailleurs, le nomadisme ou la transhumance politique est un phénomène dangereux dans la sphère politique. Cette attitude d’instabilité d’un transhumant politique affaiblit le parti d’origine de base et érode la cohésion sociale au sein dudit parti, d’où la raison pour l’État de mettre fin à cette attitude dans la sphère démocratique malienne.»
Mme Kouyaté Goundo Sissoko, présidente de la Cafo : «La prolifération des partis politiques révèle plutôt une fragmentation politique nuisible
à la stabilité, à la lisibilité de l’offre politique»
Refonder les partis, ce n’est pas réduire la démocratie, c’est lui redonner du sens, une réforme structurelle au service de l’intérêt général. Et cette refondation sera vaine si elle oublie les femmes.
La prolifération des partis politiques au Mali, avec plus de 200 formations recensées, ne traduit plus un véritable pluralisme démocratique. Elle révèle plutôt une fragmentation politique nuisible à la stabilité, à la lisibilité de l’offre politique et à la confiance des citoyens. Trop de partis se créent sans vision claire, sans ancrage social réel, souvent à des fins personnelles plutôt que nationales. Il est donc temps d’aller vers une rationalisation du système partisan, à travers une réforme de la loi sur les partis politiques.
Cette réforme devra établir des critères stricts de représentativité, de transparence, de fonctionnement démocratique et d’implantation territoriale. Mais cette refondation ne sera complète que si elle intègre une exigence de justice sociale : les femmes doivent y avoir toute leur place, non comme simples figurantes, mais comme actrices majeures dans la gouvernance des partis et dans la vie publique.
Moins de partis, oui. Mais surtout des partis plus crédibles, plus représentatifs, et réellement porteurs d’espoir pour les Maliens et Maliennes.
Propos recueillis par
Namory KOUYATE
Dans le cadre de la relecture de la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques, les travaux de la phase régionale des consultations des forces vives de la Nation ont débuté, hier, dans les 19 Régions, les 49 missions diplomatiques et consulaires du Mali. Ces consultation.
Doyen de la Faculté des sciences administratives et politiques de l’Université Kurukanfuga de Bamako (UK) et président de l’Association malienne de droit constitutionnel (AMDC), Pr Cheick Amala Touré se prononce sur la relecture de la Charte des partis politiques, notamment en ce qui concern.
Conformément à l’article 288 de la loi n° 2023-004 du 13 mars 2023 portant code des collectivités territoriales, le maire de la Commune V du District de Bamako, Amadou Ouattara a procédé, samedi dernier, à la restitution publique du compte administratif de l’exercice 2024..
Le 13 mars dernier, le Premier ministre et huit membres du gouvernement s’étaient retrouvés autour du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, pour évaluer le chemin parcouru par la Confédération des États du Sahel (Confédération AES) durant la présidence malie.
La prière collective s’est déroulée dans la salle de banquets du palais de Koulouba en présence du Premier ministre Abdoulaye Maïga, des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des membres du corps diplomatique des pays de la Ouma islamique.
L’arrivée d’une nouvelle logistique pour les FAMa a toujours été ressentie avec fierté par nos compatriotes qui tirent toujours leur chapeau au Général d’armée Assimi Goïta, Président de la Transition.