
Dr Ibrahima Sangho, chef de la la Mission d’observation des élections au Mali (Modele-Mali)
Dans le cadre du scrutin référendaire, les Maliens étaient appelés aux urnes, dimanche dernier, pour doter notre pays d’une nouvelle Constitution. Ce top départ des élections sous la Transition est un signal fort pour la refondation de l’Etat et le retour à l’ordre constitutionnel normal. C’est fort de cela que l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), appuyée par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a mis les bouchées doubles pour la réussite du référendum. Malgré tout, la Mission d’observation des élections au Mali (Modele-Mali) a relevé quelques incidents lors de cette élection. C’est ce qui ressort de son communiqué de presse rendu public le 18 juin dernier. Selon le document signé par le chef de la Mission, Dr Ibrahima Sangho, Modele-Mali a déployé 3.075 observateurs pour veiller à la régularité du vote.
S’agissant de la clôture des opérations de vote, le chef de la Mission s’est réjoui que les bureaux de vote ont fermé à 18 heures partout où étaient présents ses observateurs. Dr Sangho a estimé ce taux à 96%. Aussi, a-t-il noté, les électeurs dans la file d’attente ont été autorisés à accomplir leur devoir civique. Ce taux a atteint les 98%. Concernant le dépouillement, la même source a annoncé que cette opération s’est passée sans incident majeur dans 79% des bureaux observés. Au titre de la participation, le même communiqué fait savoir qu’en l’état actuel des données récoltées dans les bureaux observés, ce taux est de 27%.
Au titre des incidents et dysfonctionnements, Modele-Mali a constaté la non tenue du scrutin dans la Région de Kidal ; la présence de 5 bureaux de vote dans la même salle à Baye, Cercle de Bankass, Région de Mopti due au manque d’infrastructures ; la violation du secret de vote pour cause de mauvais emplacement de l’isoloir dans le bureau de vote n°1 du centre du CFTP de Kayes Ndi. S’y ajoutent l’utilisation de téléphone portable dans certains bureaux de vote, notamment en Commune II du District de Bamako ; le matériel électoral brûlé dans le village de Chikata, Commune de Dianguirdé, Cercle de Diéma par des individus armés non identifiés.
Le communiqué de la Modele-Mali fait également état du non-fonctionnement de certains bureaux pour raison d’insécurité à Youwarou, Ouenkoro et Ségué. Pour cette même raison, la Mission a souligné la délocalisation des bureaux de vote des Communes de Baye, Sokoura, Ouenkoro et autres. De même, Modele-Mali informe sur la perturbation, l’absence de vote dans certaines localités telles que Bodio (Bandiagara) et Diankabou, Bamba, Kassa et Dinangourou (Koro). D’autres endroits, selon le communiqué, ont connu l’enlèvement des urnes dans trois villages de la Commune de fallou, Cercle de Nara ainsi que la fermeture des bureaux de vote à N’dola et Tièmaba situés dans le Cercle de Niono.
Pire, dans la Commune de Kala Siguida, Cercle de Niono, les présidents des bureaux de vote de N’godjila et Manialé ont été enlevés par « des hommes armés ». C’est la même triste réalité dans la Commune de Femaye, à Taga, Cercle de Djenné où les agents électoraux ont été tous enlevés par des « individus armés ». Idem, pour le Cercle de Niafunké à Tondidarou Saré, les agents en charge des élections ont été enlevés, battus et ligotés par des inconnus avant d’être admis au Centre de santé de référence (Csref).
Des hors-la-loi ont emporté les urnes des bureaux de vote à Koronga (Nara). Le même phénomène s’est produit à Tougouni et Sirakorobougou dans la Région de Koulikoro. Par précaution, dans le Cercle de Niono, les bureaux de vote de Diadowèrè, Pogo (1 et 2), Kalangola n’ont pas été ouverts. Ceux de Mbewani Coro, Kanto, Korontobougou ont été fermés pour cause d’insécurité. Des incidents ont été, entre autres, signalés à Kokry Bozo, Cercle de Macina et à Gomitogo, Cercle de Djenné.
Le chef des observateurs indique que dans le Cercle de Bankass, les bureaux de vote des Communes de Koulogo-Habé et Tori ont été délocalisés à Diallassagou pour cause d’insécurité. La note fournie à l’intention de la presse précise que lors du dépouillement, les 4 bureaux de vote de Youwarou-Ouro ont été transférés au centre Amadou Faye de la même localité. à Kolokani, le seul bémol a été le refus du président du bureau de vote n°12 d’afficher le récépissé des résultats.
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