La ville avait été privée de carburant pendant plusieurs jours
De longues files de
motos djakarta, moto-tricycles, motos-taxis et de véhicules s’étirent devant
les différentes stations de la ville de Ségou, trois jours après la réception
de 17 citernes d’hydrocarbure par le gouverneur de la région. La disponibilité
n’était plus assurée depuis quelque temps et ce qui n’était guère apprécier des
usagers de la circulation.
Sous un soleil de
plomb, les engins à deux, trois et quatre roues sont alignés à perte de vue. Certains
propriétaires ou conducteurs finissent par abandonner leurs engins dans la file
pour trouver refuge à l’ombre. Femmes, hommes, jeunes et personnes âgées sont
présents. Ils ont mis des heures et des
jours à patienter pour certains. Tous résolus à obtenir, coûte que coûte, la
précieux produit devenu rare depuis plusieurs jours parce que les stations ont
repris du service le lendemain de la réception des citernes dans la ville et
dans deux communes rurales de Ségou. Au
total, 22 stations-service ont été retenues par la commission pour
approvisionner les automobilistes et autres motocyclistes en carburant. Avant
on pouvait prendre pour autant de litres de carburant qu’on voulait. Mais la
crise a modifié les choses et le gouverneur a pris des mesures restrictives
pour une meilleure distribution de carburant aux citoyens et aux services. La
décision du chef de l’exécutif régional fixe les montants et quantités au
maximum par approvisionnement. Pour les
motos djakarka et équivalents, le plafond c’est 2000 Fcfa. Les motos tricycles
(katakatani), les moto-taxis (télimani) et les véhicules légers sont logés à la
même enseigne (pas plus de 20.000 Fcfa de carburant par approvisionnement).
Pour les véhicules
4X4, on ne peut dépasser 30.000 Fcfa dc carburant par approvisionnement à la
pompe. Dans la catégorie des mastodontes, les camions 10 tonnes et les bus ou
cars sont autorisés à prendre 200 litres. Les camions remorques ont droit à 500
litres de carburant.
Les services
techniques (véhicules et groupes électrogènes de services) s’approvisionnent,
conformément aux consignes des autorités régionales, à la Station HGF. Les
Forces de défense et de sécurité ont été orientées vers la Station BCF. Toutes
ces deux stations–service sont situées à côté du terrain synthétique sur la
route An 2000.
Le gouverneur a
formellement interdit l’approvisionnement dans les bidons et autres récipients.
Mais une dérogation est faite dans les cas d’approvisionnement destiné à
alimenter les groupes électrogènes et les machines à usage professionnel ou
domestique. Il y a aussi le privilège de l’âge pour les aînés. Ces personnes du
troisième âge, tout comme celles atteintes de handicap, doivent être
prioritairement servies dans les stations-service. Pour mieux jauger les
conditions d’approvisionnement, notre équipe de reportage a fait le tour de
quelques points de vente de carburant dans la journée de mercredi dernier.
La station de BCF -
Grand marché- était prise d’assaut dès la prière du Fadjr. Une longue file
d’automobilistes et de motocyclistes prend son mal en patience et espère voir
les pompistes reprendre rapidement du service. Djibril Koné, la vingtaine, est
bien placé puisqu’il occupe le deuxième rang dans une file interminable. Il n’a
aucune idée de la quantité de stock disponible, mais au regard de sa position
dans le rang, il semble se donner la certitude d’être approvisionner dès qu’on
commencera la distribution. Il n’entend pas retourner à la maison sans
carburant, explique-t-il à qui veut l’entendre, le regard déterminé.
Un peu plus loin,
on observe le même spectacle devant la station SDF service. Une file
sans fin s’étire sur plusieurs mètres. Mais dans ce point de vente de
carburant, on ne fait aucune distinction entre homme et femme. Les premiers
venus semblent être les premiers servis. Mais un traitement de faveur est
accordé aux femmes enceintes et aux personnes âgées, selon les explications
recueillies sur place. Il ressort des propos d’un senior qu’entre chaque groupe
de 5 clients, sont intercalées ces couches vulnérables.
«Le gérant Bakary
Daou ne reconnait que les difficultés de la tâche à accomplir, mais entend
faire de son mieux. «Nous sommes débordés. Mais nous accomplirons notre
devoir», a-t-il indiqué, tout en soulignant que son stock ne pourra pas
satisfaire toute la clientèle en attente.
Le visage de Fatoumata Traoré étudiante s’illumine enfin. Son tour
arrive. Elle a aussi fait le pied de grue depuis 6 heures, sans bénéficier
d’aucune faveur, en attendant ce moment ‘approvisionnement. Enfin, elle pousse un ouf de soulagement de
savoir qu’elle n’aura pas perdu la journée à attendre comme la veille.
Au passage de notre
équipe de reportage dans les autres stations, l’approvisionnement se faisait
sans grande difficulté. Le litre d’essence est vendu à 775 Fcfa et celui du
gasoil est cédé à 725 Fcfa. Les membres du Conseil national de la jeunesse et
les Forces de sécurité s’assuraient du bon déroulement de l’opération et du
respect des consignes édictées.
Pourtant, certains
se plaignaient de quelques stations qui ne respecteraient pas le plafond
d’approvisionnement. Il est aussi ressorti de quelques explications plausibles
que la longue file d’attente était due à un incessant va-et-vient de certains.
Ceux-ci souhaitent se constituer des stocks pour, semble-t-il, anticiper une
éventuelle pénurie parce que pour eux, le lendemain est incertain.
Le gouverneur rassure dans un communiqué que des dispositions sont prises par les autorités, sous le leadership du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, pour endiguer la crise et assurer un approvisionnement correct. Pour l’instant, la ville de Ségou retrouve progressivement sa mobilité. Les activités économiques reprennent peu à peu une routine qui avait été interrompue.
Aminata Dindi SISSOKO / AMAP - Ségou
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