
L’équipe de RobotsMali (drapeau du Mali) a décroché la médaille d’or aux Olympiades d’intelligence artificielle en Chine, en août dernier
La robotique est l’ensemble des techniques et méthodes
qui permettent la conception et la réalisation de machines autonomes que sont
les robots. Alou Dembélé, ingénieur télécom et formateur en sciences,
technology, engineering et mathématiques (STEM) à Robots Mali, précise que la
robotique est un domaine complexe qui prend en compte trois disciplines
indispensables dont la mécanique, l’informatique et l’électronique. Parlant de
l’état actuel de la robotique dans notre pays et de son évolution ces dernières
années, il soutient que le Mali n’est pas à la traine. Il apprécie particulièrement
le fait que des jeunes progressent dans ce domaine. «Robots Mali a formé pas
moins de six mille jeunes depuis sa création en 2017 à Bamako et dans les régions»,
se félicite l’ingénieur.
La robotique et l’IA sont incontournables voire
indispensables dans tous les domaines de la vie avec des applications diversifiées.
Toutefois, le secteur est encore à ses débuts au Mali, selon Youssouf Sall,
adepte de la robotique. Son aventure dans ce domaine a commencé en 2016 avec la
mise en place de Donifab (laboratoire de recherche et de fabrication numérique,
dont il est le co-fondateur), créé en 2017 et affilié à l’incubateur DoniLab.
Son laboratoire a pour objectif de rendre les technologies accessibles au
citoyen ordinaire. Il constitue à cet effet, un espace propice à
l’apprentissage de l’électronique, l’informatique, la mécanique et tout ce qui
touche aux systèmes embarqués.
Pour ce pionnier du secteur au Mali, la robotique
n’est pas seulement une discipline scientifique, mais une révolution. Au départ,
explique-t-il, on donnait des instructions basiques aux robots. Mais depuis
2017, le Mali a connu un véritable engouement pour l’apprentissage de la
robotique, grâce notamment aux actions conjointes de Donifab et de Robots Mali
qui ont permis la formation des milliers de jeunes au point de susciter la création
du Centre d’intelligence artificielle et de robotique (CIAR), prolongement
logique de ces efforts.
«Même si l’apprentissage a progressé, l’utilisation concrète de la robotique reste encore limitée, faute d’industries locales capables d’absorber cette main-d’œuvre qualifiée», regrette Youssouf Sall. Cependant, Donifab continue de susciter l’engouement pour la robotique en organisant des compétitions nationales. «En 2024, on a formé près de 200 jeunes en une semaine dans des domaines variés (programmation, modélisation 3D, électronique, robotique) », informe-t-il, ajoutant qu’en moins de dix ans, le Mali est passé de novice qui ne connaissait rien à la robotique à l’organisation d’un championnat national. Ce qui est une prouesse à saluer.
DES DRONES DÉMINEURS- Plusieurs défis entravent le
développement de la robotique et de l’IA au Mali. Le premier est d’ordre
industriel, note Youssouf Sall. Il explique que des prototypes sont produits en
laboratoires, mais sans usines capables de les reproduire à grande échelle. La
tâche reste ardue. Le second est d’ordre humain. Sur ce point, il indique que
faute de débouchés, peu de jeunes font carrière dans la robotique.Évoquant l’utilité
de la robotique pour l’armée, il affirme que les FAMa utilisent déjà des robots
démineurs importés. Au-delà des laboratoires, des start-up et des centres de
formations, la robotique et l’IA apparaissent désormais comme des outils stratégiques
pour l’armée malienne. Elles offrent, en effet, des solutions concrètes pour
les opérations de défense et de sécurité. Ainsi, le pays dispose de robots démineurs
pour neutraliser les engins explosifs, des drones pour la surveillance et la sécurisation
des zones inaccessibles ou dangereuses. À cela, s’ajoutent des systèmes
programmés capables de mener des missions dangereuses tout en préservant la vie
des soldats.
Cet avis est appuyé par Alou Dembélé de Robots
Mali. Il précise que la robotique est présente dans les domaines clés comme l’éducation,
la médecine, l’agriculture et l’armée. « La robotique est hyper intéressante
dans l’armée. On n’a pas besoin d’envoyer un militaire pour faire le déminage
d’une zone jugée dangereuse. Les drones peuvent faire l’affaire tout en épargnant
la vie des militaires», illustre-t-il.
Cette avancée en robotique, estiment les deux spécialistes, permettra à notre pays d’être plus souverain techniquement dans la défense et la sécurité. De nos jours, les guerres se mènent sur le terrain avec l’utilisation massive de drones de surveillance et d’attaques. Les différents théâtres d’opération dans notre pays ou, plus largement, ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) sont les parfaites illustrations de l’utilisation réussie de ces engins faciles à diriger, à manipuler à distance et avec une efficacité redoutable.
LES ENJEUX- Notre pays a noué des accords de
partenariats avec la Chine, la Türkiye et le Japon. «Au lieu d’importer, on
peut établir des accords de partenariats avec ces pays en vue d’implanter des
usines de productions des outils de robotique ou d’intelligence artificielle
sur place », suggère Alou Dembélé. «Les robots ne sont pas seulement que
physiques, mais aussi virtuels. Dans quelques décennies, la robotique et l’IA vont
intégrer nos habitudes et gérer notre quotidien. Ce sera la tendance à laquelle
il sera difficile d’échapper», assure-t-il. Ses nombreuses applications dans
divers domaines ont amené beaucoup de pays à investir davantage dans la
recherche-développement et à enregistrer des avancées notables dans des
secteurs clés comme la santé ou l’agriculture par exemple.
La robotique a révolutionné
la pratique médicale en facilitant le diagnostic de certaines maladies comme le
cancer, l’administration de soins hospitaliers ou les interventions
chirurgicales de pointe. Les pays qui ont enregistré des progrès dans ce sens
ont connu une amélioration sensible des soins médicaux et généré une certaine
affluence des patients étrangers auprès de leurs structures hospitalières. Les
opérations chirurgicales sans ouverture de la cage thoracique pour atteindre
certains organes vitaux sont une avancée notable très appréciée des patients.
Dans le domaine de l’agriculture, il y a des drones capables de détecter avec
précisions les zones infestées de parasites et ou permettent une utilisation
optimale de la fertilisation minérale ou organique des parcelles.
À n’en pas douter, la révolution numérique dépasse
toutes les espérances en ce 21è siècle. Notre pays a très vite compris les enjeux
et a créé le CIAR en 2023. Pour le Pr Fadaba Dagnoko, directeur général adjoint
de la structure, ce centre « constitue un creuset de connaissances destiné à
accélérer l’innovation, l’insertion et le développement dans le domaine de l’IA
et de la robotique ». Il a déjà démarré la formation d’une première promotion
de 54 étudiants en cycle ingénieur et a lancé le mois dernier un cycle préparatoire
intégré pour sélectionner des jeunes scientifiques maliens avec comme objectif
de bâtir un capital humain performant pour accélérer le développement
industriel et économique.
Après le succès des Maliens ayant remporté les
premiers prix aux olympiades organisées en Chine, Youssouf Sall exhorte le CIAR
à mettre à la disposition des jeunes des moyens techniques indispensables pour
leur permettre de hisser la robotique à des niveaux plus élevés. «Si on veut
que le Mali devienne une référence dans ce domaine, il faut doter les centres
d’équipements de dernière génération et former les jeunes», préconise-t-il.
Parlant des jeunes maliens qui ont remporté les premiers prix lors de la 20è édition
de l’Olympiade internationale de l’IA à Beijing en Chine du 2 au 9 août
dernier, Alou Dembélé de Robots Mali explique que c’était la première
participation de notre pays à une compétition de robotique et d’IA. Et les
jeunes étaient tous des lycéens.
« Ils se sont surpassé et tous les 4 y compris
la seule participante du groupe (Mariam Touré) ont tous remporté le premier
prix de leur catégorie à cette compétition de haut niveau. C’était
extraordinaire et inédit », s’est extasié Alou Dembélé. Dans le domaine de la robotique et de l’IA, notre
pays ne démérite pas au regard des succès enregistrés par ces jeunes lycéens.
Toutefois, les défis demeurent nombreux, notamment le manque de ressources
humaines spécialisées, la rareté des laboratoires et la dépendance vis-à-vis de
l’importation des composants électroniques. Le CIAR entend jouer un rôle fédérateur
en réunissant les acteurs du secteur. Un atelier national sur la robotique est
d’ailleurs prévu, afin de dresser un état des lieux et définir une feuille de
route adaptée aux besoins du Mali
DEMBÉLÉ Siguéta Salimata
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