Alors que la phase finale de la Coupe du monde se dispute
traditionnellement en juin qui coïncide avec la fin des grands championnats
européens, le Mondial se déroulera en novembre-décembre (dans l’histoire de la
Coupe du monde, seule l’édition de 2002 au Japon et en Corée du Sud a été avancée
d’une quinzaine de jours).
Le choix de cette période, à savoir novembre-décembre
est lié au climat du Qatar et aux fortes chaleurs qui règnent dans le petit émirat
en juin-juillet. D’un point de vue strictement climatique, novembre-décembre
est donc la meilleure période pour les Qataris pour organiser la grande messe
du football mondial. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas chaud dans l’état
gazier en novembre-décembre, puisque la température peut atteindre jusqu’à 30°c.
C’est pour cette raison, deuxième particularité de cette 22è
édition de la Coupe du monde, que le Qatar prévoit d’équiper sept des huit
stades de la compétition de systèmes de climatisation géants. On s’en souvient,
en1986 au Mexique et 1994 aux états-Unis, beaucoup de sélections ont souffert à
cause de la chaleur accablante.
La troisième particularité concerne les mesures
par les autorités qataries pour l’accueil et le séjour des supporters lors du
Mondial. Avec plus d’un million de spectateurs attendus, le défi logistique
sera taille pour le petit émirat qui ne compte que 2,8 millions d’habitants.
Pour faire face à cet afflux inédit de personnes, les autorités ont décrété le
recours à la conscription de plusieurs centaines de Qataris, y compris ceux
vivant à l’étranger. Ces Qataris «natifs» sont appelés à prêter main forte aux
services de sécurité, qui seront déjà suppléés de 3.000 policiers anti-émeutes en
provenance de Türkiye.
Missions assignées à ces personnes : gérer des files
d’attente, effectuer des fouilles, détecter de l’alcool, des drogues ou des
armes dissimulés grâce à de multiples stratagèmes, etc. Normalement interdite
dans l’émirat, la vente d’alcool sera exceptionnellement autorisée aux abords
des enceintes sportives, uniquement lors des heures précédant et succédant les
rencontres. Quid du protocole sanitaire ?
Les autorités ont annoncé que la vaccination contre la Covid-19 ne sera
pas obligatoire, ni pour les participants, ni pour les spectateurs, mais chacun
devra présenter un test PCR négatif de moins de 48h, ou antigénique de moins de
24h, au comptoir d’enregistrement de son aéroport de départ pour entrer sur le
territoire qatari.
La quatrième particularité de cette Coupe du monde 2022, c’est le fait que le Qatar est le plus petit de tous les pays qui ont abrité le tournoi, de sa création en 1930 à cette année., L’état gazier compte environ 2,8 millions d’habitants, contre 214 millions, 143,4 millions et 60,4 millions, respectivement pour le Brésil, la Russie et l’Afrique du Sud qui ont organisé les trois dernières éditions du Mondial. Mais sur le plan investissement, les chiffres sont éloquents pour le Qatar : environ 110.000 milliards de Fcfa, du jamais vu dans l’histoire de la compétition. À titre de comparaison, la Russie avait déboursé 11,6 milliards de dollars pour la précédente édition (environ 5.800 milliards de Fcfa); 15 milliards de dollars en 2014 pour le Brésil (environ 7.500 milliards de Fcfa), et moins de 7 milliards de dollars pour l’Afrique du Sud (environ 3.500 milliards de Fcfa).
QUELQUES GRANDS ABSENTS-L’Italie sera incontestablement la
grande absente de ce Mondial qatarien. Sacrée quatre fois championne du monde
(1934, 1938, 1982, 2006) la Squadra Azzurra rate la grande messe du football
mondial pour la deuxième fois d’affilée, après l’échec de 2018. Les autres
absents du continent européen ont pour noms : la Norvège d’Erling Haaland,
l’Ecosse de Scott Mc Tominay, la Russie qui a été exclue par la FIFA et dans
une moindre mesure, l’Ukraine d’Oleksander Zinchenko et la Türkiye de Gengiz
Under. Pour l’Afrique, quatre grandes nations n’iront pas au Qatar : l’Algérie
de Ryad Mahrez, la Côte d’Ivoire de Wilfried Zaha, le Nigeria de Victor Oshimen
et l’égypte de Mohamed Salah. En Amérique du Sud, la Colombie de James
Rodriguez et le Chili d’Alexis Sanchez vont également suivre le Mondial à la télé,
tout comme le Paraguay de Miguel Almiron.
L’absence de ces nations va-t-elle
impacter la compétition sur un plan sportif ?
Cette hypothèse est peu probable pour au moins deux raisons. Primo le
plateau de la compétition est très relevé avec la présence de toutes les
nations qui ont soulevé le prestigieux trophée exception faite de l’Italie et
secundo les joueurs aborderont le tournoi avec beaucoup de fraîcheur physique,
la majorité d’entre eux évoluant dans les championnats européens qui ont débuté,
il y’a juste quatre mois. Ces joueurs n’ont qu’une dizaine de matches de
championnat dans les jambes, alors qu’en temps normal, ils viennent au Mondial «saturés»
(environ une soixantaine de matches pour les joueurs dont les clubs atteignent
le dernier carré des coupes nationales et des compétitions européennes, ndlr).
à priori, les joueurs devraient donc arriver sur la compétition
en pleine possession de leurs moyens et on peut s’attendre à un grand spectacle
dans le petit état gazier. En tout cas, avec des stars comme Neymar, Lionel
Messi, Sadio Mané, Cristiano Ronaldo, le Ballon d’or 2022 Karim Benzema et son
coéquipier Kylian Mbappé, Robert Lewandowski, Harry Kane, Kevin De Bruyne,
Manuel Neuer, Pedri, Luka Modric, Luis Suarez etc. Pour certains joueurs comme Léo Messi,
Ronaldo, Luis Suarez, Luka Modric, Karim Benzema, Robert Lewandowski pour ne
citer que ces quelques noms, le Mondial qatarien sera probablement le dernier,
donc une opportunité pour sortir par la grande porte.
Laquelle de ces stars soulèvera le plus prestigieux trophée
sportif du monde, le 18 décembre prochain ? Un nouveau pays s’invitera-t-il sur
la plus haute marche du podium ? Pour le moment, seulement huit nations ont réussi
à inscrire leurs noms au palmarès du tournoi : le Brésil (5 couronnes),
l’Italie et l’Allemagne (4 chacune), l’Argentine, la France et l’Uruguay (2 chacun)
et l’Angleterre et l’Espagne (1 titre chacune). L’Allemagne est le pays qui a
disputé le plus grand nombre de finales (8), devant le Brésil (7), l’Italie (6)
et l’Argentine (5).
Le Brésil, recordman de la compétition est le seul pays au monde qui a participé à toutes les phases finales (22 si l’on compte l’édition de cette année) et devance l’Allemagne de deux longueurs (20 avec ce Mondial 2022). L’Argentine et l’Italie se partagent la troisième place avec 18 participations.
En Afrique, le pays le plus capé s’appelle le Cameroun qui
participera à sa 8è phase finale au Qatar après celles de 1982, 1990, 1994,
1998, 2002, 2010 et 2014. Derrière les Lions indomptables, on retrouve le
Nigeria et le Maroc présents chacun 6 fois à la grande messe du football
mondial (1994, 1998, 2002, 2010, 2014 et 2018 pour les Super Eagles nigérians,
1970, 1986, 1994, 1998, 2018 et 2022 pour les Lions de l’Atlas). L’Afrique du
Sud est la seule nation africaine qui a accueilli la Coupe du monde (2010) mais
le pays de feu Nelson Mandela est aussi le seul de l’histoire du tournoi à être
éliminé dès le premier tour.
Pour cette 22è édition,
le défi pour les cinq représentants africains (le Maroc, la Tunisie, le Ghana,
le Cameroun et le Sénégal) sera de dépasser les quarts de finale qui
constituent la meilleure performance des sélections du continent depuis la création
de la Coupe du monde en 1930 (le Cameroun en 1990 en Italie et le Ghana en 2010
en Afrique du Sud). L’égypte a été le premier pays africain à se qualifier à la
phase finale. Elle a validé son ticket, en écrasant la Palestine, battue 11-2
sur l’ensemble des deux matches, mais les Pharaons sont tombés, dès la phase de
poules, victimes de la Hongrie (4-2).
La Tunisie elle, est entrée dans
l’histoire, en devenant la première nation du continent à franchir le premier
tour : 1978 en Argentine. Au total, 13 pays africains ont disputé la phase
finale du Mondial : l’égypte, le Cameroun, le Nigeria, le Maroc, le Ghana,
l’Algérie, la Tunisie, l’Angola, la RD Congo (ex-Zaïre), le Togo, le Sénégal,
la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud. Malheureusement, le Mali n’a pas encore goûté
à cette joie. Ce sera peut-être en 2026 pour la 23è édition qui sera co-organisée
par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique avec un nouveau format : 46 équipes
qui seront réparties en 16 groupes de 3.
Soulemane Bobo TOUNKARA
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