
Cette pratique consiste pour les agriculteurs à creuser des trous d’une profondeur d’environ 15 à 30 centimètres et d’un diamètre de 20 à 50 centimètres
Le zaï est une technique culturale
traditionnelle utilisée en Afrique de l’Ouest, principalement dans les régions
semi-arides. Il consiste au creusage de petites fosses sous forme de trous dans
le sol pour faciliter la rétention de l’eau de pluie et la concentration des
nutriments dans la zone de culture. Le mot «zaï» vient du dialecte moré parlé
au Burkina Faso, où la technique a été développée. Il signifie littéralement «trou».
Cette technique agricole qui a l’avantage de mettre en valeur les terres dégradées,
permet aussi d’améliorer la productivité et la résilience des jeunes plants.
Elle consiste pour les agriculteurs à creuser
des trous d’une profondeur d’environ 15 à 30 centimètres et d’un diamètre de 20
à 50 centimètres, en espaçant les trous d’environ un mètre. Après avoir creusé
les trous, les paysans y ajoutent de la matière organique, telle que du fumier
animal, des résidus de culture ou du compost, pour améliorer la fertilité du
sol. Ensuite, les graines ou les plants sont plantés dans chaque trou.
Lorsqu’il pleut, les trous agissent comme des petites retenues d’eau,
permettant une meilleure infiltration et conservation de l’humidité dans le
sol.
Concernant la technique, le directeur
scientifique de l’Institut d’économie rurale (IER), Dr Khalifa Traoré, explique
qu’elle est pratiquée partout au Mali surtout dans les Régions du Centre et du
Nord où les terres sont dégradées. Il estime qu’elle est particulièrement adaptée
aux régions où les précipitations sont irrégulières et les sols peu fertiles.
Le zaï est largement utilisé au Burkina Faso,
au Niger et au Mali. Selon Dr Khalifa Traoré, la technologie consiste à faire
des cuvettes dans lesquelles, on dispose non seulement d’une surface suffisante
pour collecter les eaux de pluie mais également pour recevoir du fumier
organique mélangé à la terre.
«C’est dans cette cuvette bien alimentée en
fumier organique qu’on plante la graine de son choix comme le mil, le sorgho et
souvent des plantes maraîchères telles que le chou, les laitues et autres», détaille
le spécialiste. Selon lui, l’idée derrière cette technologie est de mettre en
valeur les terres dégradées en vue de créer une situation de microclimat qui
permet non seulement d’assurer la disponibilité des eaux de pluie, mais également
qui permet à la matière organique de se décomposer sur place pour fournir des éléments
minéraux à la plante. Cela à l’avantage, selon le spécialiste, de faire croître
dans les conditions optimales la plante et d’augmenter le rendement des
cultures.
À en croire Dr Khalifa Traoré, la technique du
zaï demande beaucoup de labeur pour faire des cuvettes qui varient entre 30 et
50 centimètres de large et souvent 15 à 20 centimètres de profondeur dans
lesquelles, il faut disposer de la matière organique. Selon lui, il y a aussi
des zaï qui font plus de 70 centimètres de large dans lesquels, on met des
cultures maraîchères.
«Avec la présence du fumier organique, l’infiltration est améliorée par la présence des termites dans les cuvettes riches en matière organique, qui font des galeries permettant l’infiltration des eaux de pluies et l’amélioration des conditions physiques et chimiques du sol», explique le technicien.
AUGMENTER LA PRODUCTION DE 50 À 60%- Cette
technique permet aux agriculteurs de produire des cultures vivrières malgré les
conditions environnementales difficiles, contribuant ainsi à la sécurité
alimentaire et à la résilience des communautés locales. Outre l’amélioration de
la rétention d’eau et de la fertilité du sol, le zaï présente également
d’autres avantages. Les fosses protègent les jeunes plants des vents desséchants
et de l’érosion éolienne. De plus, les petits trous permettent de contrôler
plus facilement les mauvaises herbes et les ravageurs, ce qui réduit le besoin
de désherbage manuel et d’insecticides.
Pour cela, le directeur scientifique de l’IER
estime que la technique est considérée comme une approche durable et écologique,
car elle permet de préserver l’eau et les nutriments du sol, tout en luttant
contre l’érosion et en favorisant la régénération de la végétation. «Le zaï a
contribué à améliorer les rendements agricoles et la sécurité alimentaire dans
de nombreuses communautés rurales au Mali et dans d’autres pays de la région»,
argumente le technicien.
Dr Khalifa Traoré explique que dans les
localités de production par excellence de mil comme à Tominian et dans la Région
de Mopti, la plupart des cultures se font par la technique du zaï. Les
producteurs de ces zones creusent des trous de zaï sur des plateaux avec des
grands dabas et des pioches dans lesquels, ils sèment du mil pour augmenter la
productivité jusqu’à hauteur de 50 à 60 %.
«Le peu de production de ces zones,
ne pourrait pas se réaliser sans la pratique du zaï», soutient-il. Des articles
scientifiques dévoilent que le zaï permet d’améliorer la productivité des
plantes avec 1,5 à 2 tonnes de céréales notamment le sorgho. Par ailleurs, le
zaï n’est pas généralement pratiqué dans les zones de Sikasso et Ségou où les
producteurs ont suffisamment de terres cultivables.
Interrogé sur le sujet, le fermier Sékou
Coulibaly, explique que la pratique du zaï existe au Mali depuis longtemps,
mais qu’elle n’arrive pas à se développer au regard des autres pratiques
culturales comme les cordons pierreux. Le paysan estime que nos producteurs ne
sont pas aussi édifiés sur la pratique contrairement à ceux du Burkina Faso.
Selon lui, le zaï est une technologie nouvelle au Mali, car plus de 80% des
producteurs ne l’utilisent pas.
«La pratique améliore la fertilité des sols
surtout pendant les périodes de décrues, mais elle demande beaucoup
d’efforts physiques dans la réalisation. Raison pour laquelle, elle tarde à
prendre de l’ampleur chez nous», explique le producteur, avant d’ajouter que l’État
devrait soutenir les producteurs des espaces dénudés avec des moyens matériels
pour rendre les sols cultivables afin d’augmenter la productivité agricole du
pays.
Le conseiller agricole au sein d’un projet de
changement climatique et chargé de vulgarisation agricole, Diakaridia
Coulibaly, souligne que le zaï s’applique sur des sols pour lesquels les
paysans ont peu d’espoir de production. «Le zaï se pratiquait au Mali depuis très
longtemps. Seulement, la technique n’était pas aussi bien connue que présentement.
Elle était pratiquée sur les plateaux dogon sur lesquels, on apporte de la
terre», explique-t-il.
Selon Diakaridia Coulibaly, le zaï est en train d’être vulgarisé sur le terrain grâce à l’accompagnement technique de plusieurs projets et programmes en matière de développement des technologies agricoles. Avec la mécanisation de l’agriculture, il estime que le zaï a nécessairement besoin d’un certain nombre d’équipements et de moyens pour creuser et pour transporter les matières organiques sur les espaces dénudés. Ce qui permettrait de réduire la pénibilité des travaux.
Makan SISSOKO
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