
Sur les chantiers, il remplit les brouettes de
sable et de graviers, lance des pelletées sur la toiture des bâtiments. Dans le subconscient de nos compatriotes, le handicap visuel
empêche d’exercer certaines fonctions ou certains petits métiers. Mais c’est
avoir une vision restrictive des choses, surtout ne pas comprendre combien la
volonté et la détermination peuvent aider quelqu’un à repousser ses
limites. C’est le cas d’Abdoul Karim
Diarra, un non voyant de 42 ans qui exerce du haut de son 1,85 m le métier de bétonneur
au grand étonnement de beaucoup.
Nous l’avons surpris, un vendredi saint, en pleine activité dans les parages du marché de Baco Djicoroni ACI en Commune V du District de Bamako.
Il était environ 16 heures, des ouvriers construisent la
toiture en béton d’une villa en chantier, située à près de 50 mètres d’une rue
bitumée. Parmi eux, un non voyant focalise les regards et la curiosité des
passants. Le handicapé visuel d’une stature imposante, coiffé d’un képi, tient
une brouette devant un gros volume de sable et de graviers. Ce manœuvre hors du
commun remplit la viviane. Ce petit métier de bétonneur, il le fait depuis
2003.
«Nous faisons la toiture en béton des maisons. Je charge les brouettes de
sable et de graviers et d’autres les transportent», explique le non
voyant. Il se relaie avec un autre,
avant de se poser sur une brique qu’il écrase de tout le poids de son corps. Ce
père de trois enfants dont deux filles a perdu la vue en 2015. «Lorsque j’ai
commencé à sentir des troubles visuels, je suis allé en consultation à
l’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (Iota) pour qu’on pose le bon
diagnostic. L’ordonnance qu’on m’avait prescrite n’a pu me soigner», se
souvient l’habitant de Baco Djicoroni. Avant d’ajouter qu’il a finalement
abandonné le traitement médical faute d’argent et laisser Dieu, le Clément et
Miséricordieux, décider de son sort.
Le natif de Koumantou dans la Région de Bougouni était
ferrailleur sur les chantiers. C’était le premier métier qu’il a exercé à son
arrivée en 2000 à Bamako. Trois ans plus tard, il fera le métier de bétonneur. «Ma
déficience visuelle ne me permettait plus de continuer ce travail qui consiste
souvent à monter sur le toit des bâtiments pour échafauder des armatures métalliques»,
explique le quadragénaire. Abdoul Karim Diarra fait preuve d’un courage
exceptionnel. En plus du remplissage des brouettes, le colosse au teint d’ébène
est capable de jeter des pelletées de sable ou de graviers sur la toiture lors
de la couverture en béton d’une maison.
Selon lui, il peut travailler de 10 heures à 4 heures du
matin. C’est dans ce travail que je nourris ma famille dit-il succinctement,
avant d’inviter les personnes en situation de handicap à ne pas s’apitoyer sur
leur sort. «Il faut exercer une activité digne si vous en avez la capacité»,
conseille celui qui préfère officier comme ouvrier dans le bâtiment que de
mendier.
Issa Diarra côtoie l’ouvrier non-voyant depuis 15 ans. Les
deux hommes exercent la même activité et sont voisins dans le quartier. «Chaque
fois que nous bénéficions d’un marché, je le transporte à moto sur le chantier.
Il est intelligent et concilie les ouvriers lorsqu’il y a une dispute», témoigne
ce collègue de 45 ans. Et d’ajouter qu’avec la communication des ouvriers,
Abdoul Karim Diarra accomplit parfaitement son travail. à titre d’exemple,
quand la brouette est pleine, l’ouvrier en charge du transport l’informe.
Issa
Diarra déclare que c’est à lui qu’on remet la paie globale des ouvriers à
dispatcher entre eux à la fin du travail. Votre serviteur aussi a été témoin de
cette situation où les ouvriers réunis autour de lui recevaient chacun sa rétribution.
Issa Diarra explique que c’est une responsabilité qui lui était dévolue bien
avant qu’il ne perde la vue. Le bétonneur avec un sixième sens développé différencie
bien les billets de banque.
Mohamed DIAWARA
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