
Transport de sacs de cacao par camion à Soubre, Côte d'Ivoire
Parcs
agro-industriels, agropoles, zones économiques spéciales… Les infrastructures
visant à transformer localement les produits agricoles pour générer davantage
de valeur ajoutée connaissent un regain de vitalité sur le continent, en
particulier en Afrique de l’Ouest. Togo, Bénin, Nigeria, Côte d’Ivoire,
Sénégal, et même le Gabon, en Afrique centrale, se sont engagés dans cette
voie.
Les
pays de la région affichent de grandes ambitions, d’autant que leurs systèmes
alimentaires ont subi les conséquences de la pandémie de Covid-19 puis par
celles de la guerre en Ukraine. Ils sont notamment soutenus par la Banque
africaine de développement (Bad) à travers le programme «Nourrir l’Afrique
2016-2025». Alors que ces annonces de nouveaux investissements se multiplient,
différents modèles sont expérimentés.
À l’évidence, États et acteurs privés
cherchent encore la bonne formule. Au Togo et au Bénin, où se développent
respectivement les zones d’Adétikopé et de Glo-Djigbé, les gouvernements ont
noué un partenariat avec Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP).
Spécialisé dans les plateformes logistiques et industrielles, ce groupe a été
fondé et reste dirigé par Gagan Gupta, l’ancien patron d’Olam au Gabon. L’idée
? Maximiser la valeur des ressources naturelles (coton, noix de cajou, soja,
céréales, fruits tels que la mangue ou l’ananas) en les transformant
localement, dans l’objectif de les exporter dans le monde entier.
À cette fin,
Arise propose un forfait clé en main à des investisseurs, notamment étrangers,
afin de les inciter à lancer des activités sur place. Effet d’entraînement- «Au
Togo et au Bénin, cela créera plusieurs milliers, voire des dizaines de
milliers d’emplois directs, auxquels s’ajouteront des emplois indirects dans un
certain nombre de pôles de services : entreprises d’intérim, usines de
fourniture de pièces détachées, d’emballage, de maintenance technique, de
traitement des déchets, de transport du personnel», explique Pierre Ricau,
analyste de marchés chez Nitidæ. Le gouvernement togolais, qui fonde également
des agropoles, espère que 40% des produits agricoles du pays seront transformés
sur place d’ici à 2030.
Ce
modèle, en plein essor depuis l’annonce de la création, d’ici à la fin de
l’année, de zones dans les deux Congos, au Sénégal et au Rwanda, ne fait
toutefois pas l’unanimité. «Confier notre destin agricole à des entreprises
étrangères est une erreur», affirme ainsi Gustav Bakoundah, fondateur de
l’entreprise agroalimentaire biologique Label d’or. «Au Togo, la plateforme
d’Adétikopé s’approprie des filières de transformation, comme le soja ou le
coton, qui ont déjà été développées par des [entrepreneurs] locaux, ce qui
engendre de la concurrence», estime-t-il. L’entrepreneur togolais recommande
plutôt d’aider, sur des filières spécifiques, une poignée de leaders nationaux
autour desquels pourraient se développer des chaînes de valeur agricoles.
«C’est
ce qu’a fait Olusegun Obasanjo, l’ancien président du Nigeria, en soutenant des
champions émergeant dans les secteurs de la banque, de l’assurance, de la
cimenterie, du pétrole et de l’agriculture», reprend-il. Aujourd’hui, ce sont
les Nigérians eux-mêmes qui développent leur économie. «Pour que cela
fonctionne, il faut une firme leader, un grand donneur d’ordre autour duquel se
créera un écosystème, un peu comme Airbus à Toulouse dans le domaine
aéronautique», insiste Sidy Diop, analyste économique spécialiste de l’Afrique
chez Deloitte France.
En
Afrique de l’Ouest, il cite l’exemple des Grands moulins de Dakar (GMD, cédés
en 2018 par le groupe Mimran au géant américain Seaboard), moteur d’un marché
de la farine, qui s’est fortement développé, et, en Afrique centrale, celui
d’Olam, au Gabon, qui investit depuis vingt ans dans l’agriculture, les forêts,
le transport, la logistique et la santé, entraînant sous-traitants et autres
PME dans son sillage.
Au
Sénégal, l’huilier Sonacos (Société nationale de commercialisation des
oléagineux du Sénégal) compte bien tenir ce rôle dans le secteur de l’arachide,
à condition que le gouvernement s’engage dans une vaste réhabilitation de son
outil de production, aujourd’hui obsolète. «Le développement de la
transformation agricole passe par la renaissance des industries existantes,
comme la Sonacos, et par la création de nouvelles usines», juge Modou Diagne
Fada, le directeur général de la société, qui voit dans le marché local de
l’huile un créneau porteur.
La
question du débouché est un autre point de débat. Faut-il privilégier les
cultures pour l’export ou, au contraire, les productions vivrières destinées au
marché local, voire régional ? Pour Matthieu Brun, directeur scientifique de la
Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (Farm), spécialisée
de longue date sur les questions agricoles en Afrique, le modèle des agropoles
tournées à 100% vers l’exportation a montré ses limites.
Source Jeune Afrique
Rédaction Lessor
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