
Siege de l’Agefau
Le Bureau
du Vérificateur général a identifié plusieurs anomalies au sein de l’Agefau
tels que des manquements dans les procédures de gestion, des dépenses non
justifiées, et des lacunes dans la transparence financière. Ces irrégularités
compromettent, non seulement l’efficacité des efforts pour améliorer l’accès
numérique, mais soulèvent également des questions sur la gouvernance et
l’intégrité des processus administratifs au sein de l’Agefau. Ainsi, avec des
recettes totalisant 49,83 milliards de Fcfa entre 2020 et 2023 et des dépenses
s'élevant à seulement 25,29 milliards de Fcfa, un écart significatif de 24,54
milliards de Fcfa apparaît. Cet écart, selon le rapport, soulève des questions
concernant l’affectation et l’utilisation des fonds restants.
L’octroi
irrégulier d’un prêt de 20 milliards de Fcfa au service du Trésor public pour
répondre à la pandémie de la Covid-19 illustre une sérieuse infraction aux
normes financières et aux procédures établies. Un tel prêt qui a été utilisé
pour le paiement des salaires, soulève des questions sur la transparence et la
légalité des opérations de l’Agence impliquée. En dépassant ses attributions
légales, l'Agence a non seulement compromis l'intégrité financière de
l'institution, mais a également exposé le système à des risques accrus de
mauvaise gestion et de corruption.
Le rapport
renchérit également que les dépenses injustifiées de 12,77 millions de Fcfa
pour des abonnements téléphoniques soulèvent des questions sur la gestion des
ressources, d'autant plus que les employés reçoivent déjà des indemnités pour
téléphone dans leurs salaires. En outre,
note le rapport, la découverte d'une perte de 409,31 millions de Fcfa due à la
non-conformité d'une banque partenaire avec le taux contractuel établi souligne
l'importance de la vigilance dans les relations contractuelles. Heureusement,
soutient le document, ce montant a pu être récupéré, grâce à l'intervention du
Bureau du Vérificateur général (BVG), illustrant ainsi l'importance cruciale
des mécanismes de contrôle et d'audit pour maintenir l'intégrité financière et
protéger les intérêts de l'Agence.
PAIEMENTS
INDUS- Le document souligne aussi que les dépenses de missions officielles sont
souvent scrutées de près, car elles doivent respecter des normes strictes en
matière de transparence et de responsabilité financière. Dans le cas mentionné,
les paiements qualifiés d'indus pour le président du conseil d'administration
de l’Agefau soulèvent des questions importantes. Un montant total de 34,77
millions de Fcfa, dépassant largement les plafonds autorisés, indique une
possible mauvaise gestion ou un manquement aux règles établies.
Sur un
tout autre plan, le rapport décrit la situation concernant le retard dans le
reversement des redevances Radio-TV à l’Office de radio et télévision du Mali
(ORTM) qui met en lumière des lacunes persistantes en matière de gestion
financière au sein de l'Agefau. Le montant de 92,57 millions de Fcfa a été
régularisé après vérification.
Les
conclusions du Bureau du Vérificateur général mettent en lumière des pratiques
financières préoccupantes au sein de l’Agefau. Le fait que le directeur général
ait approuvé le paiement d'abonnements téléphoniques mensuels pour le
personnel, alors qu'une indemnité de téléphone est déjà incluse dans leurs
salaires, soulève des questions sur la bonne gestion des ressources de
l'Agence. Cette double dépense constitue non seulement une mauvaise utilisation
des fonds, mais aussi une violation potentielle des protocoles financiers
établis. De plus, l’agent comptable a exécuté ces paiements via divers chèques
bancaires, totalisant une somme substantielle de 12,778 millions Fcfa, ce qui
accentue la gravité de la situation.
Un
problème d'irrégularités a été constaté dans le processus d'autorisation et de
paiement des dépenses de souveraineté par les responsables de l'Agefau, indique
le rapport. Le directeur général, l'agent comptable et le régisseur ont ordonné
et effectué d'avance, de paiements pour des dépenses associées à des missions,
qui incluent notamment la cérémonie d’inauguration du projet de centres d’accès
universels conteneurisés, phase III à Konobougou. Le montant engagé, soit
18,460 millions de Fcfa, dépasse le budget prévu de 15 millions de Fcfa pour
les dépenses de souveraineté.
Les
irrégularités mentionnées compromettent la mission essentielle de l’Agence qui
consiste à garantir un accès équitable et universel aux technologies de
l’information et de la communication. Pour remédier à cette situation, la
vérification a émis des recommandations urgentes. Celles-ci incluent la
nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle internes afin d'assurer une
gestion transparente et efficace des ressources.
Il est également crucial,
selon la même vérification, de respecter strictement les cadres réglementaires
en vigueur pour éviter toute déviation qui pourrait nuire à l'atteinte des
objectifs de l'Agence. Ces réformes visent à restaurer la confiance et à
assurer que la structure puisse remplir sa mission de manière optimale.
Amara Ben Yaya TRAORÉ
Rédaction Lessor
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