Du Quartier du Fleuve d’où nous sommes partis vers 22h après la fin du match, à Bamako-Coura, en passant par Djicoroni-Para, Hamdallaye, Lafiabougou et Taliko, notre destination finale, des supporters étaient présents partout, brandissant le Drapeau national et scandant en chœur Pipipi Mali, Pipipi Mali, Pipipi Mali.
En Commune IV, plusieurs dizaines ont convergé vers la Place CAN, portant sur eux des instruments de musique improvisés (boîtes, élastiques, calebasses, etc). «Nous sommes fiers des Aigles, ils ont tenu tête aux Marocains et prouvé que le Mali est une grande nation de football qui mérite d’être respectée», nous lance Hamidou, venu à la Place CAN avec ses camarades du quartier. Pour le même qui était vêtu du maillot des Aigles, le match contre les Lions de l’Atlas a permis au Mali de lancer sa campagne et «rien ne peut plus arrêter notre équipe nationale».
Une dizaine de mètres plus loin, un autre groupe de supporters, majoritairement composé de jeunes, chantait et dansait au bord du goudron. Parmi les jeunes filles, on pouvait facilement distinguer Nakani des autres. Elle était enveloppée dans le Drapeau national et jouait le rôle d’animatrice du groupe. «Les Marocains pensaient qu’ils allaient nous battre facilement. Le Mali est différent des autres pays, tout le monde est content», lance-t-elle, en esquissant des pas de danse. Au Terminus de Lafiabougou, on pouvait apercevoir plusieurs autres groupes des deux côtés du goudron, marchant vers la Place CAN. «Pisansi, Mali Pisansi, Pisansi Maliba Pisansi Amagnidè», scandaient-ils sous les yeux des habitants des familles situées au bord du goudron.
à Taliko, l’ambiance est carnavalesque. Impossible pour les automobilistes de se frayer un chemin entre les groupes d’enfants qui jouaient inconsciemment sur le goudron. Mali, Mali, Mali résonnait partout, comme si les Aigles venaient de remporter le trophée de la CAN. Arrivé à destination vers 22h45, quelle ne sera notre surprise de constater que tous les enfants étaient absents. Renseignement pris, tous étaient sortis pour rejoindre leurs camarades du quartier dans les espaces publics, dont ma «petite épouse» et mon bien aimé «rival» qui viennent de fêter, chacun, leur premier anniversaire.
Diable, que cherche ma «Bara Muso» dehors à cette heure de la nuit ? La réponse viendra quelques minutes plus tard : elle a pleuré quand les autres ont décidé de sortir pour aller fêter le match nul des Aigles, obligeant ainsi ces derniers à l'amener avec eux. Deux questions me sont alors venues en tête après la participation de mes petits-enfants à la manifestation populaire du quartier.
Que deviendrait le Mali si l’équipe nationale remporte le trophée de la CAN 2025 ? Les Aigles, version Tom Saintfiet, savent-ils que nos concitoyens, singulièrement les enfants, sont prêts à tous les sacrifices lorsqu’il s’agit de défendre la cause de la sélection nationale ? S’ils savent que tout le pays est mobilisé derrière eux et rêve de les voir sur le toit du continent, c’est tant mieux. S’ils ne le savent pas, merci de leur transmettre le message fort envoyé vendredi dernier par la rue, après le match Maroc-Mali.
Soulemane Bobo TOUNKARA
Interview de Cédric Kanté.
Légende du football marocain, Abdelkrim Merry, suit de près cette CAN 2025. Entre ses activités de consultant et son école de football à Casablanca, celui qui a disputé deux demi-finales de CAN, livre son analyse après le choc Maroc-Mali et les forces en présence.
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