
L’Essor : Quel bilan faites-vous de la 3è
édition de la Ligue des champions féminine qui s’est achevée, dimanche 19
novembre avec le sacre des Mamelodi Sundowns d’Afrique du Sud ? Est-ce que
toutes les attentes de la CAF ont été comblées ?
Kanizat Ibrahim : Tout s’est bien passé
et le bilan est très positif. Ce que j’ai aimé, pour la première fois c’est que
les rencontres se sont déroulées dans deux villes différentes, à savoir Korhogo
et San-Pedro. Lors des deux premières éditions de la compétition qui s’étaient
déroulées, respectivement au Caire (Égypte) et à Rabat (Maroc), tous les
matches se sont disputés sur le même terrain.
La Côte d’Ivoire a gagné le pari de
l’organisation, tout s’est bien déroulé, il n’y a eu aucun incident. C’est rare
pour être souligné. À l’arrivée des délégations, on sentait l’effervescence dès
l’aéroport international Félix Houphouët Boigny. Durant 17 jours, aucune
délégation ne s’est plainte de quoique ce soit, ni avant, ni après la compétition
Pour moi, toutes les attentes de la CAF ont été comblées, surtout que cette
année, toutes les équipes avaient presque le même niveau à part les
Sud-Africaines qui ont fait carton plein. Je dis chapeau à la commission
d’organisation du tournoi et au président du COCAN (Comité d’organisation de la
CAN 2023, ndlr), François Albert Amichia et à tous les membres de son bureau,
sans oublier le président de la Fédération ivoirienne de football, Yacine
Idriss Diallo. Pour moi, l’organisation a été une réussite totale.
L’Essor : Qu’est-ce qui vous a le plus
marqué dans cette 3è édition de la Ligue des champions féminine ?
Kanizat Ibrahim : Ce qui m’a le plus
marqué, c’est le comportement du public ivoirien. À chaque match, les
supporters venaient au stade, que ça soit à Korhogo ou San Pedro. Il y avait du
monde à chaque rencontre. Même après l’élimination du club local, Athletico
d’Abidjan le public a continué à venir au stade pour supporter les autres
clubs. C’est rare de voir ça en Afrique. Pour renvoyer l’ascenseur au public,
nous avons décidé, de commun accord avec le président du COCAN, de mettre des
tickets à la disposition des supporters et cela a contribué au succès de la
compétition. Je dois dire également que j’ai été très impressionnée par l’esprit
fair-play des équipes et la discipline des joueuses. Toutes les délégations
étaient bien logées, une fois encore félicitations à la Côte d’Ivoire qui a
réussi une organisation parfaite.
L’Essor : Lors de votre discours
d’ouverture, vous avez dit que le football féminin est l’avenir du sport
mondial. Quel message voulez-vous transmettre à travers cette déclaration ?
Kanizat Ibrahim : Vous savez, la FIFA a
un financement spécifique pour le football féminin pour toutes les fédérations
membres. Pour la FIFA et la CAF, le football féminin est l’avenir du sport au
niveau mondial. C’est pourquoi, nous avons mis en place ce tournoi féminin pour
que le football féminin puisse être au même niveau que le football masculin.
Dieu merci, après trois éditions, on peut dire que nous sommes sur la bonne
voie et tout se déroule parfaitement bien. Je peux dire aujourd’hui que cette
compétition est devenue une vitrine pour beaucoup de clubs, mais aussi pour les
joueuses et même les entraîneurs. Ce tournoi représente la fenêtre d’espoir
pour les femmes du monde entier.
Cette Ligue donnera aux jeunes l’envie de relever des défis et l’espoir de
participer un jour au tournoi. Nous ne pouvons pas évoquer l’essor du football
féminin sans parler des infrastructures, de la formation, des levées de fonds
et des stratégies de gestion nécessaires pour accompagner son développement. Si
le football féminin est bien structuré, les sponsors soutiendront. Nous
invitons les sponsors à venir sponsoriser le foot féminin pour que nous
puissions organiser des grands tournois de ce genre. En trois éditions, nous
n’avons pas eu beaucoup de sponsors et nous espérons qu’ils viendront lors la
4è édition, prévue l’année prochaine qui reste à désigner.
L’Essor : Comme en Europe, la Ligue des champions féminine se dispute tous
les ans. N’est-ce pas là un grand défi pour la CAF, vu le nombre encore très
faible, de pays qui organisent des championnats de football féminin ?
Kanizat Ibrahim : Un grand défi, je ne
dirai pas non, mais ce que je peux dire, c’est que la CAF est prête à relever
le défi. La preuve, nous arrivons chaque année à organiser la compétition. Pour
la petite anecdote au début, personne ne croyait en nous, chaque jour je me
bats ainsi que les membres de ma commission pour que nous puissions donner une
autre image du football féminin en Afrique. Depuis un bon moment, nous avons
démarché quelques fédérations dont le football féminin est un peu à la traîne.
Entre autres, on peut citer: le Soudan, la Mauritanie, les Seychelles, mon
pays, Ies Comores. Nous espérons que ces pays cités pourront nous rejoindre le
plus rapidement possible. Depuis que nous avons commencé ce tournoi, les
championnats nationaux sont devenus plus disputés, parce que tous les clubs se
battent pour pouvoir participer à la Ligue des champions féminine.
L’Essor : Quel est votre regard sur le
développement du football féminin sur le continent ?
Kanizat Ibrahim : Un regard positif.
Depuis trois ans, je dirige cette commission et Dieu seul sait comment je me
bats pour le développement du football féminin. À cet effet, je voudrai rendre
un vibrant hommage au président de la CAF, Patrice Motsepe d’avoir placé sa
confiance en moi et de sa disponibilité constante à accompagner et soutenir le
football féminin.
À chaque fois que je le rencontre, il me
dit : «Mme, vous avez mon soutien». Le fait d’avoir son soutien m’aide
énormément dans mon travail. Tous les jours que je me réveille, c’est un grand
défi pour moi de vulgariser le football féminin et je suis prête à tous les
sacrifices pour la vulgarisation et la promotion de la discipline à travers
l’Afrique. Je prie Dieu pour que je puisse apporter un plus au foot féminin du
continent avant la fin de mon mandat à la Confédération africaine de football.
L’Essor : Le monde du football féminin se
plaint du fait que les footballeuses ne sont pas traitées sur le même pied
d’égalité que les footballeurs. Qu’en pensez-vous ?
Kanizat Ibrahim : Ce n’est un secret pour
personne qu’il y avait une discrimination au niveau du foot féminin. Mais
maintenant, il y a un changement et nous sommes en train de travailler plus
pour que tous les acteurs du football soient logés à la même enseigne. Il faut
avouer que la situation a beaucoup évolué, mais ce n’est pas encore fini, car
il reste beaucoup à faire et nous espérons que cette dynamique de changement va
se poursuivre à tous les niveaux. À mon avis, le football féminin a un avenir
radieux.
Pour la
petite anecdote, cette année, tous les huit clubs qui ont participé à cette
édition sont partis avec de l’argent. Le vainqueur, à savoir les Mamelodi
Sundwons a reçu 400.000 dollars (environ
200 millions de Fcfa), contre 250.000 dollars (environ 125 millions de Fcfa)
pour le Sporting club de Casablanca. Pour les demi-finalistes, Ampem Darkoa et
l’AS Far ont gagné 200.000 dollars (environ 100 millions Fcfa), quant aux
troisièmes de chaque groupe, ils ont obtenu 150.000 (environ 75 millions de
Fcfa) et 100.000 pour les derniers de chaque groupe (environ 50 millions).
Propos recueillis par
Djeneba BAGAYOGO
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