L’Essor : Quels commentaires faites-vous du bilan de la CAN U23 ?
Alou Badra Diallo : Ça a été une belle CAN et une belle expérience pour les huit pays participants. Le niveau du jeu était élevé et cela explique à mon avis le faible nombre de buts qui ont été marqués pendant la compétition. Toutes les équipes étaient à la hauteur, l’organisation a également répondu à toutes les attentes. Les huit sélectionneurs qui étaient là pour la compétition ont tous aimé les infrastructures marocaines. Pour moi, le Maroc a gagné le pari de l’organisation. Au Maroc, je me suis senti comme chez moi, au Mali. La population marocaine est très chaleureuse, Je félicite les organisateurs, les équipes n’ont manqué de rien pendant le tournoi. Sur le plan sportif, il y avait de très bonnes équipes, à l’image du Maroc qui a été sacré, de l’Égypte, du Mali, de la Guinée, pour ne citer que ces pays. J’ai été très séduit par la Guinée, je pense que ce pays a toutes les chances de passer aux barrages et de nous rejoindre pour les Jeux Olympiques. C’est mon plus grand souhait. Une fois encore, toutes mes félicitations au Maroc pour la réussite de la CAN.
L’Essor : Selon vous qu’est-ce qui a été la clé de la qualification du Mali pour les Jeux Olympiques ?
Alou Badra Diallo : La clé de la qualification pour les Jeux Olympiques a été d’abord le mental. Les joueurs ont été très forts sur ce plan. Nous avons gagné le premier match contre le Gabon, avant de perdre face à l’Égypte lors de la 2è journée. Cette défaite nous a mis sous pression et la victoire était impérative pour notre dernier match de poules contre le Niger pour se qualifier. Nous étions devancés d’un point par les Nigériens (4 points) et notre adversaire pouvait se contenter d’un nul pour nous barrer la route des demi-finales. Avant la rencontre, les joueurs m’ont dit qu’ils feront tout pour se qualifier et continuer l’aventure. Ils ont abordé la rencontre avec beaucoup de détermination et se sont logiquement imposés 2-0. J’étais très fier d’eux après cette rencontre. Face au pays hôte en demi-finale, nous avons joué avec la même détermination et le même engagement. L’équipe a été menée deux fois au tableau d’affichage, mais à chaque fois, les jeunes ont réussi à refaire leur retard. C’était incroyable, surtout que tout le stade était derrière les Marocains. Ensuite, nous avons perdu dans la séance des tirs au but et après prolongations. Les tirs au but, c’est comme une loterie et les Dieux n’étaient pas avec nous ce jour. Après cette élimination, l’équipe s’est remobilisée pour la petite finale contre la Guinée avec le résultat que l’on connaît. Au-delà de la qualification pour les Jeux Olympiques, je pense que le Mali a montré de belles choses lors de cette CAN qui incitent à l’optimisme pour la suite des événements. Le groupe est soudé et discipliné pendant toute la compétition et je tiens à féliciter les joueurs pour le résultat final, à savoir la 3è place de la CAN.
L’Essor : Selon vous, l’équipe a-t-elle besoin de renforts pour les Jeux Olympiques ?
Alou Badra Diallo : Tout à fait mais j’attends d’abord la fin des vacances pour discuter du programme de préparation de l’équipe avec la Fédération malienne de football et certainement le Comité national Olympique et sportif. Ce que je peux dire pour le moment, c’est que l’équipe a besoin de renforts pour les Jeux Olympiques, dont le plateau sera plus relevé que celui de la CAN. Je compte notamment sur certains joueurs qui ont participé aux éliminatoires et qui n’ont pu venir à la CAN, faute d’accord avec leur club. Nous aurons besoin de ces éléments et pourquoi, pas d’autres nouvelle têtes pour renforcer les différents secteurs de l’équipe. Pour terminer, je voudrai profiter de cette occasion pour témoigner ma reconnaissance et ma gratitude au sélectionneur national des Aigles, Éric Sékou Chelle qui, malgré son emploi du temps chargé, il est venu au Maroc pour nous donner un coup de main. Sa présence à la CAN a été tout bénéfice pour nous et je tiens à le remercier et lui dire que l’équipe continuera à compter sur lui dans la perspective des Jeux Olympiques.
Propos recueillis par
Djeneba BAGAYOGO
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