
Le chercheur et chef du programme sorgho de l’IER, Dr Abdoulaye Diallo
Pour
espérer nourrir les Maliens, l’agriculture doit relever un double défi :
accroître la production et la productivité, et l’intégrer à l’élevage. Nos
chercheurs, notamment ceux du programme sorgho au Centre régional de recherche
agronomique (CRRA) de l’Institut d’économie rurale (IER) de Sotuba travaillent
d’arrache-pied pour résoudre cette énigme.
Fruit de leur recherche,
Tiandougou-coura, une variété hybride, est un sorgho à double usage : ses
grains sont utilisés pour la consommation humaine et les pailles (tiges,
feuilles) qui sont jugées riches en fer, zinc, calcium et protéine, servent
d’aliment pour le bétail. Le but visé est de réussir l’intégration de
l’agriculture et de l’élevage. Cela à travers la mise au point des variétés de
sorgho combinant le haut potentiel de rendement grain, la qualité de grain et
une bonne qualité de paille plus digestible pour les animaux.
Mardi
30 août 2022. Un soleil doux berce la cour de l’IER à Sotuba, en Commune I du
District de Bamako. D’une superficie de 264 hectares, cette presque forêt
classée embaume les lieux de son odeur. Son climat doux et humide attire des
oiseaux qui gazouillent sans discontinuer. Chercheur et chef au programme
sorgho de l’IER, Dr Abdoulaye Diallo et son équipe se dirigent vers les
parcelles destinées aux différents types de sorgho à double usage.
Sous
un ombrage dense, s’entrecoupent plusieurs pistes parsemées de flaques d’eau.
Elles mènent chacune à une parcelle de culture. Ces variétés de sorgho à double
usage ont été améliorées par les chercheurs de l’IER. Leur état végétatif est
impressionnant à tout point de vue. Parmi elles, le Tiandougou-coura est le
plus convoité par les cultivateurs.
Le chercheur basé au CRRA de Sotuba explique qu’ils détiennent actuellement 4 hectares de semences de base de Tiandougou-coura, une variété photosensible de taille réduite (2,5 m) par rapport aux variétés locales (4 à 5 m). Ce qui, précise Dr Abdoulaye Diallo, lui confère une résistance à l’averse contrairement aux variétés de haute taille. Sa paille renferme plus de protéines brutes et moins de cellulose que les variétés locales. Donc plus digestible par les animaux que les variétés locales, insiste-t-il.
15
TONNES DE PAILLES PAR HECTARE- Selon lui, son rendement est tout aussi
intéressant. Tiandougou-coura produit 2,5 tonnes de graines et 15 tonnes de
paille par hectare. Elle n’est cultivée que dans les conditions pluviales entre
les isohyètes (lignes de même pluviosité) 800 et 1.000 mm, explique Dr
Abdoulaye Diallo. Il précise que sa floraison a lieu entre fin septembre et
début octobre quelle que soit la date de semis. «La variété résiste à la
sècheresse post florale», assure le chercheur en agro-pastoralisme. C’est
pourquoi, elle continue de gagner du terrain depuis son homologation en 2012,
sourit le chercheur.
Les
agriculteurs l’apprécient également grâce notamment à sa qualité culinaire, sa
résistance à la sécheresse, au striga et à sa qualité fourragère»,
renchérit-il. Les paysans, affirment-ils, sont unanimes que la consommation de
ses grains est bénéfique pour les femmes allaitantes et les personnes atteintes
de diabète. Tiandougou-coura est une variété caractérisée par son trait «stay
green», c’est-à-dire la majorité de ses feuilles restent vertes jusqu’à la
maturité physiologique lui conférant ainsi le caractère de double usage.
Pour conserver son fourrage, conseille-t-il, les pailles (tige et feuilles) récoltées sont séchées soit à l’ombre ou étuvées puis stockées dans un endroit sec. «Pour alléger la charge des producteurs contre la flambée du prix de l’engrais, on améliore un système de 45 kg d’engrais par hectare, ce qui fait 2 grammes par poquet», explique le chercheur Diallo. Aussi pour éviter les petits problèmes, ajoute-t-il, il est demandé aux paysans d’avoir 1 ou 2 voire 3 pieds de plants par poquet. Le sarclage est fait trois fois tous les 15 jours. Après la récolte, indique notre interlocuteur, ses grains doivent être séchés au soleil avant de les mettre dans un endroit propre.
RICHES
EN NUTRIMENTS- Plusieurs recettes, développées en collaboration avec le
Laboratoire de technologie alimentaire de Sotuba, sont faites à base de
Tiandougou-coura, se vante le chercheur. Il cite à titre d’exemple, la brisure
de sorgho aux légumes, du couscous de sorgho malté, Soral instant
(sorgho-arachide-lait), le pain de sorgho aux légumes et la bouillie de sorgho
aux arachides. Le chercheur sexagénaire estime que ces recettes qui sont riches
en nutriments, peuvent constituer une source de revenus pour les femmes.
Autant
d’atouts qui lui valent les appréciations des producteurs. Djanko Coulibaly
cultive Tiandougou-coura à Kéniéroba, Commune de Boudofo, Région de Kita. Joint
au téléphone, il confirme avoir cultivé 1,5 hectare de sorgho à double usage.
Pour l’entretien de son champ, il recourt au service des ouvriers qu’il paie à
1.500 voire 2.000 Fcfa par jour. Le travail dure de 8 à 16 heures. «Il pousse
robustement sur notre sol. Ma production est de 2 à 4 tonnes par hectare selon
la façon d’aménager le lopin de terre», indique-t-il, attestant que son
fourrage est très nutritif pour le bétail.
Et
depuis deux ans, Djanko Coulibaly nourrit ses ovins à l’aide du fourrage de
Tiandougou-coura, avant de les vendre à la veille de la fête de Tabaski. Grâce
à l’utilisation de l’engrais organique, se réjouit-il, la parcelle donne un bon
rendement. «Je peux souvent décharger 400 charretées dans le champ», explique
le sexagénaire. Il invite les cultivateurs à suivre les conseils utiles des
spécialistes et à choisir la variété céréalière améliorée. Depuis une trentaine
d’années, Djanko Coulibaly collabore avec l’IER qu’il a connu grâce à son père.
Conseiller
d’agriculteur et vendeur de semences à Dioïla, Yalali Traoré, nous confirme au
téléphone que nombreux sont les producteurs qui achètent la semence de
Tiandougou-coura dans sa localité. À le croire, ces agriculteurs font de bonnes
productions et arrivent à assurer leur approvisionnement en aliment bétail. Outre
Tiandougou-coura, les chercheurs de l’IER ont amélioré d’autres variétés mais
peu connues du grand public : Sassilon, le Double usage 17 (U-17) et le
Soubatami, etc.
N’Famoro KEITA
Rédaction Lessor
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