
L’Essor : Le
président de la Transition et plusieurs officiers supérieurs viennent d’être
promus au grade de général. En tant qu’officier supérieur à la retraite, quel
est votre sentiment après cette promotion ?
Ousmane Edmond
Korongo : Le Mali est revenu de loin. Nous avons eu une période sombre de notre
histoire où des soldats maliens ont fui du Nord jusqu’au Sud, suite à la
trahison de beaucoup de personnes. Le Mali a fait appel à la France, à la
Minusma et à plusieurs partenaires. Cela n’a pas permis d’éradiquer le
terrorisme. Au contraire, la Minusma et la France ont été des éléments qui ont
enfoncé le Mali dans cette période dure. Nous avons fait appel à l’EUTM pour
former les soldats maliens, malheureusement cette formation était au rabais.
Elle a détruit la formation initiale malienne.
La Loi de
programmation militaire a permis de payer des armes vétustes pour faire face à
ce mal. Des véhicules ont été payés ainsi que des avions qui ont été toujours
cloués au sol. Pour voler, il faillait demander l’accord de la France. Cette
période douloureuse est passée. Des jeunes, dignes fils du Mali, ayant combattu
au Nord, se sont levés comme un seul homme pour mettre fin à cette situation.
Mais aussi pour rendre au Mali son indépendance.
Grâce à ces
jeunes officiers en l’occurrence Assimi Goïta, Ismaël Wagué, Malick Diaw, Sadio
Camara et Modibo Koné, notre pays a recouvré sa souveraineté. Avec l’appui du
peuple, ils ont osé et gagné. Ils ont d’abord renvoyé la force Barkhane et
l’ambassadeur de France qui étaient des complices. Donc, ces officiers, ayant
vu tout cela, ont renvoyé ceux-ci et ont choisi un nouveau partenaire qui est
la Russie qui nous a dotés en armes dont on a besoin. C’est grâce à ces armes
qu’on fait face au terrorisme.
Donc, ces
officiers qui ont risqué leur vie, ces patriotes qui se sont mis debout pour
libérer notre pays, méritent cette promotion. Cette récompense provient du
Dialogue inter-Maliens dont l’une des recommandations phares a été de les
nommer au grade de général. C’est une récompense, parce que ce sont des gens
qui ont libéré le Mali. C’est pour cette raison que nous, en tant qu’anciens
militaires et leur papa, nous leur tirons le chapeau. Nous leur disons merci
pour ce courage. C’est une récompense bien méritée.
L’Essor : De façon
générale, comment accède-t-on aux grades supérieurs dans l’Armée ?
Ousmane Edmond
Korongo : Dans l’Armée, le premier grade est le soldat et le dernier grade est
le général. On peut accéder au grade de général par nomination ou par
avancement normal, c’est-à-dire du soldat jusqu’au général en passant par le
colonel et le colonel-major.
L’Essor : Quelle
est la différence entre un général de brigade, un général de division, un
général de corps d’Armée et un général d’Armée ?
Ousmane Edmond
Korongo : D’abord, le général de brigade arbore deux étoiles. Il commande
plusieurs régiments donc la brigade, même si chez nous, l’Armée n’est pas
constituée en brigade et en division. Secundo, le général de division porte
trois étoiles et commande une division. Quant au général de corps d’Armée, il
arbore quatre étoiles. Le corps d’armée est constitué de plusieurs divisions.
Et le Général d’armée a cinq étoiles, c’est le dernier rang des généraux. C’est
l’étoile qui est au-dessus de toutes les autres.
C’est pour dire que le grade consacre l’attitude à commander, à exercer la souveraineté, à assumer la responsabilité et en même temps à exercer la fonction. Chaque grade correspond à une fonction bien déterminée dans l’Armée. Mais cela ne veut pas dire que lorsqu’on est Général de corps d’armée et Général d’armée, on doit commander une unité. En d’autres termes, ils ne vont pas venir commander dans l’Armée, il y a déjà le chef d’état-major général des Armées qui joue ce rôle.
L’Essor : De la création de l’Armée en 1961 à cette année, seulement trois
officiers supérieurs ont obtenu le grade de général d’Armée à savoir feu Moussa
Traoré, feu Amadou Toumani Touré et Assimi Goïta. Y-a-t-il une explication ?
Ousmane Edmond
Korongo : L’explication est qu’Assimi Goïta est le président de la Transition
et chef suprême des Armées. Et le chef suprême des Armées doit avoir le grade
le plus élevé. C’est le Général d’armée qui est au-dessus de tous les généraux.
Moussa Traoré était le président de la République de même qu’Amadou Toumani Touré.
C’est pour cette raison qu’ils ont été élevés au grade de Général d’armée.
L’Essor : Les
nouveaux généraux promus, avec à leur tête le Général d’armée Assimi Goïta font
face à la guerre asymétrique notamment celle contre le terrorisme imposée à notre
pays. Cela représente quoi pour un militaire ?
Ousmane Edmond
Korongo : Ce sont des officiers qui ont d’abord combattu au Nord. Depuis
sous-lieutenants et capitaines, ils ont été au front. Ils ont su faire la
guerre classique et celle asymétrique. De la guerre classique, on est rentré
dans celle asymétrique qui est plus compliquée. Parce que dans la guerre
asymétrique, l’ennemi est partout et nulle part. À n’importe quel moment, on
peut tomber dans une embuscade ou sauter sur une mine, un engin explosif improvisé.
C’est un ennemi invisible qu’il faut avoir le courage de combattre.
Alors que dans
la guerre classique, l’ennemi, à partir de cinq kilomètres, on le voit. Ce sont
des officiers qui ont connu et ce combat classique et ce combat asymétrique.
Ils ont eu beaucoup d’expériences auprès des anciens. Par exemple, le président
Assimi Goïta était à Sofara où il a duré. Ses unités sont intervenus partout à
l’intérieur du pays, notamment à Boulkessi. Sofara est la localité où était
basé le bataillon des forces spéciales dont le président Assimi Goïta était le
chef.
L’Essor : Quel
regard portez-vous sur cette guerre contre le terrorisme avec les succès
enregistrés à Kidal, Ber et d’autres localités et quel espoir avez-vous pour la
victoire finale des pays de l’AES contre cet ennemi d’une autre civilisation ?
Ousmane Edmond
Korongo : D’abord, j’apprécie le courage de nos militaires. Le combat qu’ils
mènent est compliqué et dangereux. C’est pour cela que le Général d’armée
Assimi Goïta et ses camarades Généraux de corps d’armée ont choisi la Russie.
La formation des hommes et l’acquisition des armes modernes nous ont permis de
monter en puissance et d’engranger beaucoup de victoires. Le matériel n’est
rien sans les hommes qui font la guerre.
Raison pour laquelle, la prise de
Kidal illustre bien comment nos hommes ont été formés, lesquels ont bouté hors
de cette ville nos ennemis. Ber également a été une illustration. Ils ne sont
pas allés à pied, mais bien armés et équipés. Nous avons des moyens modernes
sophistiqués par lesquels, on peut détecter l’ennemi à n’importe quel moment.
L’Armée a des drones aujourd’hui que nous n’avons jamais connu à notre époque.
Presque 40 ans de service, nous n’avons jamais eu un drone. Mais les drones
sont devenus maintenant une arme de guerre.
C’est le mérite des officiers de la Transition. On ne peut enclencher une
victoire sans équipements modernes. Les trois pays de l’AES ont pris leur
destin en main pour former l’Alliance. C’est de bonne guerre, parce que nous
vivons les mêmes problèmes, notamment le terrorisme. Et nous avons été
maltraités de la même manière. C’est pour cela que les trois présidents de
Transition ont choisi de créer l’AES pour faire face au terrorisme.
L’Essor : Un mot
sur la montée en puissance de l’Armée malienne dans le contexte régional et
international actuel ?
Ousmane Edmond
Korongo : Nul ne peut parler de la montée en puissance sans parler de la
formation des hommes et leur engagement ainsi que l’acquisition des moyens
modernes. Nous avons des moyens modernes terrestres, des drones et hélicoptères
de combat, des avions de dernière génération pour porter le coup fatal à
l’ennemi partout où besoin sera. L’ennemi, partout où il est, ne se sent pas à
l’abri et peut être neutralisé à n’importe quel moment. Parce que les moyens
modernes nous permettent de le faire. On n’oublie pas que présentement nous
avons des leaders. Cette montée en puissance ne peut se faire sans la
population qui doit aider son Armée.
Il ne peut y
avoir de victoires en cachant l’ennemi. Dénonçons-le partout où besoin sera.
C’est ainsi que nous pouvons aider l’Armée à avoir la victoire. Nous vivons un
contexte difficile marqué par la guerre asymétrique. On n’oublie pas que les
Américains ont fui l’Afghanistan et le Vietnam tout comme les Soviétiques ont
fui l’Afghanistan. C’est pour cela que le combat que nous menons n’est pas
facile. Parce qu’il faut faire beaucoup attention et compter sur tout le monde,
notamment l’Armée et son peuple. Sans cela, il n’y a pas de victoire.
L’Essor : Pour évoquer
le Général d’armée Assimi Goïta et ses camarades, le Premier ministre les
appelle «Monè bo dewn» (dignes fils en français). Qu’en pensez-vous ?
Ousmane Edmond Korongo : Ce sont nos enfants qui ont d’abord chassé la France, chose qui n’était jamais arrivée en Afrique. Chasser un ambassadeur français dans un délai de 72 heures n’était jamais arrivé en Afrique. On a démystifié ces gens (les français, ndlr). On a chassé aussi la Minusma, chose qui n’était jamais arrivée au monde. Donc, ce sont des gens qui n’ont pas eu peur. Ils ont risqué leur vie pour prendre des décisions en faveur du pays. Leurs actes démontrent que ce sont des dignes fils.
Propos recueillis par
Bembablin DOUMBIA
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