
Ces embarcations accostées ne manquent jamais la foire hebdomadaire à Rharous
Voyager de Rharous à Mopti par le fleuve
Niger, c’est voguer, au fil de l’eau, sur un fabuleux itinéraire touristique.
Sur ce trajet, les paysages alternent et ne se ressemblent pas. Les contrées
qui jalonnent cette voie d’eau sont géographiquement connues dans leur
ensemble, sous l’appellation de Delta intérieur du fleuve Niger ou sous le nom
générique de Macina, du fait du long règne du théologien-guerrier Sékou Amadou
sur ces rives et des influences de la civilisation peule.
Tous les royaumes et empires qui ont fait
l’actuel Mali : mandingue, songhoy, bambara ainsi que les conquérants marocains
et les armées touarègues, ont successivement dominé cette zone, à différentes époques
de l’Histoire avec, souvent, plus ou moins de bonheur. Toutes ces dominations
ont apporté leur touche aux modes de vie des habitants et surtout à
l’architecture des habitats.
Majestueuses dunes blanches tigrées, immenses
surfaces rizicoles, forêts d’eucalyptus, d’acacias et de doums servent d’écrin
aux villes, villages et pêcheries, généralement bâtis dans le style soudano-sahélien
et qui longent la voie d’eau. Contempler, au passage, ces miniatures mosquées
blanches qui se mirent dans les eaux du fleuve, toutes conçues dans le même
style que celle de Djenné, est une véritable évasion pour l’âme.
Jeudi est jour de foire hebdomadaire à
Rharous. Les nombreuses embarcations de transport qui arrivent ou repartent,
les entrailles pleines de fret et de voyageurs, ne manquent jamais cette «messe»
de rencontres et d’échanges de la semaine.
Pour aller régler des affaires personnelles à
Mopti, nous choisissons, ce jour, de voyager par la voie fluviale. Le hasard
fait que seule une pinasse doit effectuer la traversée pour ma destination ce
jour-là. L’embarcation est un véritable mastodonte des fleuves. Sa forme
rappelle un peu les boutres qui s’adonnent au cabotage sur le Nil. La coque est
un assemblage de grosses planches d’Okoumé (Aucoumea klaineana), un arbre de la
famille des burséracées, originaire des forêts tropicales d’Afrique.
Ce sont les ateliers fluviaux de Mopti qui
construisent ces embarcations au design épuré et unique. Les
artisans-constructeurs de ces pinasses sont généralement d’ethnie bozo ou
somono. Ils perpétuent ce métier dont leurs ancêtres sont les maîtres depuis
des siècles.
La pirogue que nous empruntons est
pittoresque. Des arabesques aux couleurs vives ornent de part et d’autre la
proue et la poupe. Le nom de la famille propriétaire est aussi richement et
finement calligraphié sur les deux flancs ainsi que cette profession de foi : «Allahou
Wahidoune» (Dieu est Unique !) Les passagers et le fret sont protégés contre le
soleil et les intempéries par un hangar en tôle qui couvre tout l’habitacle.
Celui-ci est percé de grandes ouvertures qui permettent à l’air de circuler librement à l’intérieur et de contempler le paysage. Un hangar plus petit surmonte le premier et offre plus de confort. Il sert de cabine de pilotage et de salon VIP. Des banquettes pour se reposer ou dormir meublent l’embarcation ainsi qu’un petit téléviseur et un dispositif de charge de téléphones portables.
VAISSEAU ÉCHOUÉ SUR LES SABLES- Nous payons le
prix pour jouir de ce confort et surtout, pour photographier les magnifiques
paysages qui parsèment le parcours.
Jeudi, 11 juillet. Il est quatorze heures. Le
tintement cristallin d’un carillon perce l’air, indiquant que le départ est
imminent. Deux passerelles faites de larges planches permettent de monter à
bord. Dans un grouillement digne d’une fourmilière, les passagers se ruent vers
celles-ci, chacun voulant être le premier à l’intérieur pour avoir la meilleure
place.
Certains hommes, qui voyagent avec leurs
familles, n’hésitent pas entrer dans l’eau jusqu’à la ceinture, femmes et
enfants hissés sur les épaules pour faire prendre place. Cris et rires
ponctuent ces scènes cocasses.
Les accompagnants des voyageurs et quelques badauds,
qui trainent toujours là, exultent avec des rires gras et des propos grivois,
quand un jeune homme frêle, transportant sur les épaules une grosse femme
avance dans l’eau jusqu’à mi-mollet, titube plusieurs fois et ne tenant plus,
se débarrasse de son fardeau.
La femme se retrouve en l’air et amorce sa descente dans l’eau, le pagne en parachute. Les deux protagonistes prennent une bonne tasse avant de se relever, bien trempés, sous les moqueries de la foule. Ce genre de scènes est courant sur le quai de la foire, tous les jeudis.
Dans l’habitacle, chacun s’installe comme il
peut sur les sacs de farine, les bidons d’huile, les fûts de carburant et
diverses autres marchandises que contiennent les entrailles de la grosse
pinasse.
Pendant ce temps, les impressionnants moteurs
qui équipent ce vaisseau des fleuves à l’arrière, déchirent l’air de leur
infernale pétarade couverte par un épais nuage de fumée. L’embarcation bouge
enfin sous la brutale poussée de ces gros engins, aidés par quelques membres de
l’équipage qui se tiennent à la proue et à la poupe, poussant avec de longues
perches pour dégager la pinasse de l’emprise du sable. Ils sont plus de dix à
travailler à bord, comme : pilotes, manœuvres et cuisiniers.
Nous nous éloignons progressivement de la rive.
Les moteurs rugissent pour donner à l’embarcation tout son élan. Une fois dans
le lit du fleuve, leur vacarme devient plus supportable, au fur à mesure qu’ils
gagnent du régime.
À bord, la vie s’organise. À tribord, on peut
déjà apercevoir, le riant petit village de Sahamar noyé dans une luxuriante
petite forêt de palmiers dattiers. À babord, majestueusement dressé sur une
dune, le fort colonial de Rharous, communément appelé La «Résidence», semble
garder un œil tutélaire sur le voyageur.
Cette immense bâtisse de couleur ocre, tient à
la fois du château Périgourdin, du palais marocain des Atlas et d’un vaisseau échoué
sur les sables. De son toit, on peut voir trente kilomètres à la ronde. C’était
pour cet objectif que le capitaine Mourgues, topographe de l’armée coloniale, a
choisi ce promontoire sableux, pour sécuriser la navigation sur le fleuve et
combattre les bandits qui menaient des razzias, en s’attaquant aux voyageurs et
même au courrier postal qui reliait Gao à Tombouctou.
Ce fort a été construit en 1926. Chacune de ses briques renferme les larmes et le sang des populations locales soumises au travail forcé, sous la férule des gardes-cercle...
Mohamed GAKOU
Amap-Rharous
Rédaction Lessor
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