
Notre pays est entré dans l’ère des Nouvelles technologies
de l’information et de la communication (Ntic) et doit adapter son répertoire
lexical (en termes de langues nationales) aux concepts des Nouvelles
technologies. à cet effet, le bamanankan qui figure parmi les 13 langues
nationales officielles reconnues, développe des terminologies sur les Ntic,
mais à un rythme moins soutenu.
Dr Issiaka Ballo, linguiste, auteur et
enseignant chercheur à l’Université des lettres et sciences humaines de Bamako
(ULSHB), explique que le centre «Fakan kanbaaraso», créé en 2007, s’emploie
pour mieux outiller nos langues nationales dans le domaine des Ntic. Selon le
linguiste, le travail d’adaptation des terminologies à celles des options présentes
dans les découvertes technologiques est bien ancré dans nos langues.
Le spécialiste
des langues sait de quoi il parle pour avoir été coauteur du premier
dictionnaire monolingue. Il révèle qu’en bamanankan, les outils que les
linguistes arrivent à développer notamment les applications, les logiciels et
les plateformes sont interfacés dans nos langues à travers les options qu’il
faut. Il cite en exemple «kalimou», un logiciel de traitement de texte et
l’application «bamanankan» téléchargeable sur Google Playstore.
En ce qui concerne le
lexique, poursuit-il, des efforts sont fournis pour donner des noms aux outils
technologiques : l’ordinateur s’appelle en bambara «latiguèlan»,
l’informatique «latiguèdon». Dans ses démarches, l’enseignant chercheur confie
que le premier dictionnaire monolingue a été créé depuis 2007 sous la forme numérique.
En 2021, le support papier a été édité et publié avec plus de 13.000 entrées.
Malheureusement, nos compatriotes ne se sont pas appropriés cet outil à hauteur
de souhait. L’universitaire impute cette situation à une insuffisance de
financement et un manque d’adhésion populaire. Dr Ballo explique que les
linguistes ont animé plusieurs émissions de sensibilisation à la radio et tenu
des rencontres avec les journalistes en vue de vulgariser les produits de leurs
recherches.
Mamadou Tounkara, professeur de langue nationale au lycée
Ibrahima Ly avoue qu’il y a des processus de création de nouveaux mots en
bamanankan. En ce qui concerne ses recherches, il pense que le système d’écriture
n’ko est très productif surtout le domaine des Ntic. Le pédagogue signale que
les mots créés en bamanankan sont très peu exploités. Et de regretter que les
créations individuelles soient les plus populaires.
Cela est très souvent à
l’origine des contradictions des terminologies comme c’est le cas avec les
dictionnaires en ligne. «Certains professeurs tentent souvent de créer des mots
pour satisfaire la demande des enfants curieux de savoir l’équivalent de
certains mots français en bamanankan.
Également, nous leur donnons des emprunts», ajoute Mamadou Tounkara qui déplore une faible vulgarisation des nouveaux mots créés en bamanankan par l’Académie malienne des langues (Amalan). Selon lui, le système d’écriture n’ko permet de combler ce vide à travers la création des terminologies dans la langue mandingue pour signifier les mots étrangers.
L’importante contribution du n’ko-Adama Coulibaly enseigne
le n’ko. Il note que ce système d’écriture contribue énormément à la promotion
du lexique du bamanankan, surtout dans le domaine des Ntic. Cela, précise-t-il,
à travers la traduction et l’adaptation aux nouvelles terminologies.
L’enseignant ajoute qu’ils ont aussi recours aux emprunts. En ce qui concerne
la structuration de ces recherches, notre interlocuteur explique qu’il y a un
comité de réflexion qui juge de la pertinence des mots proposés par les
chercheurs avant de les adopter. Il assure qu’ils ambitionnent de collaborer
avec l’Amalan pour enrichir le bamanankan. Des jalons sont déjà posés,
assure-t-il, puisque désormais le n’ko transcrit cette langue nationale comme
elle est parlée dans notre pays.
Mamadou Konta, le chef du département programme d’études et
de recherches à l’Amalan confie que la coopération avec le mouvement n’ko
concernant la création lexicale est faisable. Pour cela, propose-t-il, il faut
d’abord une séance de travail au cours de laquelle les adeptes du n’ko seront
représentés. «Si leur proposition de mots est bonne, il n’y a aucune raison
qu’elle ne soit pas adoptée.
Ils ont beaucoup de documents qui peuvent nous
aider à enrichir le vocabulaire du bamanankan. La collaboration doit se faire
officiellement», explique le chercheur. Et d’ajouter que certains partisans du
n’ko doivent cesser de remettre en cause ce que l’État fait depuis plus de 50
ans à travers l’Amalan, en termes de promotion de nos langues nationales. Par
ailleurs, l’académicien assure que les multiples traductions d’un mot par différents
acteurs ne sont pas un problème. Les gens adoptent le mot qui arrive à
s’imposer, soutient-il.
Le chef du département programme d’études et de recherches à
l’Amalan affirme que l’évolution technologique et scientifique dans le monde
doit être sentie au niveau des langues nationales. C’est pourquoi,
justifie-t-il, l’Académie essaie de satisfaire les besoins de la population
surtout celle qui n’est pas allée à l’école française en termes d’accès aux
nouvelles technologies. «L’Amalan est une institution de promotion des langues
nationales. Notre devoir est de mettre à la disposition de toute la population
les technologies qui peuvent l’aider à travailler, concevoir, à maitriser les
Ntic», estime Mamadou Konta.
Et de rappeler que l’Amalan a collaboré avec Onu
Femmes sur un projet en faveur des femmes qui utilisent leurs téléphones dans
les domaines du commerce, de l’agriculture et de l’élevage. «Cette organisation
onusienne est venue à nous avec des terminologies liées aux Ntic à traduire en
langues nationales. On a par exemple traduit le téléphone digital en téléphone
(tirita), le Smartphone en téléphone (kekouma), mot de passe (témèkan) et
clavier s’appelle en bamanankan (sikiliwalan)», développe le chef du département
programme d’études et de recherches.
Le chercheur Konta se réjouit du fait qu’aujourd’hui il y a
tout un lexique sur le matériel informatique et sur Internet. Il y a des
emprunts et des créations qui ont été validés avec les locuteurs. «Ce n’est pas
une simple invention. Ce sont les résultats des recherches faites en
collaboration avec des linguistes spécialistes. Nous essayons de trouver
ensemble les terminologies adéquates qui peuvent être utilisées sur le terrain»,
assure le responsable du département programme d’études et de recherches de
l’Amalan.
Il ajoute que leurs préoccupations sont liées à une insuffisance de ressources humaines compétentes, de matériels de travail et de ressources financières pour aller sur le terrain. En plus, il y a le faible engagement des politiques. L’académicien souligne que les Assisses nationales de la refondation (ANR) ont permis de savoir que nos compatriotes sont prêts à accompagner l’officialisation des langues nationales.
Mohamed DIAWARA
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