Faits divers, Cour d’assises de Bamako : Le paysan prend cinq ans de prison

Les animaux ont endommagé les cultures et le jeune paysan n’a pas hésité à tirer à bout portant sur le berger

Publié mercredi 23 novembre 2022 à 06:40
Faits divers, Cour d’assises de Bamako : Le paysan prend cinq ans de prison

Le code pénal au Mali prévoit et punit l’infraction d’assassinat, complicité d’assassinat et détention illégale d’arme à feu dans ses articles 199 et 200 du code pénal, et les articles 24 et 62 de la loi n° 2021-028 du 31 mars 2022 régissant les armes et munitions en République du Mali pouvant donner lieu à l’application des peines criminelles.

Une infraction à cause de laquelle, M. Coulibaly a comparu devant les juges de la Cour d’assises de Bamako. Le chasseur quadragénaire est suspecté d’avoir tiré à bout portant sur S. Sow, après avoir confisqué son mouton, à titre de réparation d’un préjudice subi à la suite d’une histoire entre éleveur et cultivateur. Cette affaire s’est passée courant 2018 à Zambougou, hameau de Samantara, Commune rurale de Sagabala dans le Cercle de Kolokani.

 Tiré à bout portant

Ce jour-là, les frères S. et A. Sow conduisaient leur troupeau, une dispute intervint entre eux et deux autres ressortissants du village, à savoir S. et C. Traoré. C’était au sujet des dommages causés par leurs animaux à leurs cultures. Devant le refus d’obtempérer des bergers, M Coulibaly, qui venait d’arriver sur les lieux, décide de confisquer un mouton des frères Sow à titre de réparation du préjudice subi. Aussitôt, S Sow manifeste son opposition, en brandissant notamment son bâton. Contre toute attente, M Coulibaly  tire sur lui à bout portant avec un fusil de chasse qu’il détenait. Aussitôt, la victime s’est écroulée sur le champ, avant de rendre l’âme quelques instants après des suites de ses blessures.

C’est ainsi  que M. Coulibaly a été inculpé puis renvoyé devant la Cour d’assises pour y être jugé conformément à la loi. à l’information aussi bien qu’à l’instruction, il a reconnu les faits. Il a maintenu cette attitude durant toute les procédure. Et ce, jusque devant les jurés de la Cour d’assises. Pour assurer sa défense, il a soutenu qu’il se sentait menacé par la victime qui, selon lui, avait tenté de lui porter des coups avec son gourdin. Il a reconnu avoir utilisé son fusil. Mais il qu’il ne voulait pas la mort de la victime.

Ainsi, après les multiples questions des conseillers, le parquet a plaidé  la préméditation. « Les circonstances des faits devaient permettre à l’inculpé, chasseur de son état, de faire des sommations d’abord, au lieu de tirer à bout portant sur la victime au niveau de la poitrine, où sont logés les organes vitaux de l’être humain », a dit le magistrat qui a requis de le maintenir dans les liens de l’accusation. La défense a plaidé la clémence de la Cour avec des circonstances atténuantes. Après délibération, déclaré coupable, l’accusé a bénéficié de circonstances atténuantes et a écopé de 5 ans d’emprisonnement.


 

 

Le ralentisseur à l’origine du malheur de l’accusé

 

 

À la suite du cultivateur, c‘est S. Pléa qui a comparu pour coups et blessures aggravés. Faits prévus et punis par les dispositions de l’article 207 du code pénal. La vingtaine, ce cultivateur a porté des coups de coupe-coupe, sur B. Famanta, le blessant grièvement au bras, avec trois des cinq doigts sérieusement touchés. Cet acte criminel s‘est produit courant 2018 à Koulétina, Commune rurale de Matomo, (Macina).

Le lendemain, lorsque le nommé B. Famanta se rendait dans son champ, il a été attrapé par le sieur S. Pléa qui lui administra un coup de coupe-coupe. L’affaire s’est déroulée le mercredi 22 août 2018, le lendemain d’une dispute qui avait éclaté entre S. Pléa et un groupe de jeunes à propos d’un ralentisseur construit en banco sur la route au niveau du quartier Bozo appelé Yanfolila.

Les deux jeunes Pléa circulant en moto avaient décidé d’enlever le ralentisseur. En voulant esquiver le coup, B. Famanta a été atteint à la main gauche qui a été sérieusement blessée avec trois des cinq doigts touchés. Malgré ce coup et ses blessures, S. Pléa, pourchassa sa victime qui avait pourtant pris la fuite. Il avait l’intention de lui administrer d’autres coups avec son arme blanche.

C’est grâce à une vieille femme de passage que la victime a eu la vie sauve. Blessé, il a été conduit par son grand frère S. Famanta, sur instruction de son père S. Famanta, au Centre de santé de Saye pour des soins. Quelques jours après, il a été présenté à la Brigade territoriale de Saye par son frère S. Famanta.

Ainsi devant les juges de la Cour d’assises, l’inculpé a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il avait fait de même depuis l’enquête préliminaire. Après délibération, il a été déclaré coupable avec des circonstances atténuantes. Il a été condamné à 4 ans de prison, et au paiement de cinq millions de francs.

Tiedié DOUMBIA

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