
Le sac de riz importé de 50 kg qui se vendait à 22.000 Fcfa coûte actuellement 28.000 Fcfa
Les autorités de la
Transition s’inquiètent à juste raison de l’embargo économique et financier sévère
qui frappe le Niger, mais aussi du blocus sur les transactions commerciales
avec ce pays voisin. C’est pourquoi, elles qualifient ces sanctions «d’inhumaines,
d’illégitimes et d’illégales». Rappelons que le Mali apporte son soutien aux
militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey le mercredi 26 juillet dernier et
s’oppose à toute intervention militaire de la Communauté économique des États
de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Mais d’ores et déjà,
les effets négatifs des sanctions économiques liées à la fermeture des frontières
de certains pays de la Cedeao, sont durement ressentis par les populations de
certaines régions du Nord de notre pays (Gao, Ménaka et Kidal). Il faut préciser
que le Mali, le Burkina Faso et la Guinée refusent d’appliquer les sanctions décidées
par la Cedeao.
Ainsi, à cause de la
cherté et des quantités insuffisantes du riz local qui coûte plus cher, le riz
importé est devenu le premier produit de consommation des populations.
Actuellement, le riz importé des pays comme le Bénin et le Togo, transite par
le Niger pour approvisionner les marchés de Gao. Avec les événements survenus
au Niger, le riz importé se fait rare sur les marchés de la Cité des Askia.
Ceux-ci, à leur tour, approvisionnaient les marchés des autres régions du nord
(en l’occurrence Ménaka et Kidal). Cette situation a engendré un renchérissement
du prix du riz importé.
Le Niger à l’instar
du Mali est un pays continental. La quasi-totalité des marchandises des opérateurs
économiques du Septentrion arrivent aux ports de Cotonou et de Lomé et
transitent par le Niger pour arriver dans notre pays. Le Bénin et le Togo, tous
membres de la Cedeao, ont appliqué les mesures de rétorsion édictées par
l’organisation sous-régionale.
Il faut souligner que depuis les événements de 2012, les opérateurs économiques du Nord utilisent de moins en moins l’axe Gao-Bamako à cause de l’insécurité et de l’état de la route longue de 1.224 km. Ils se sont tournés vers les pays comme le Bénin et le Togo pour faire transiter leurs marchandises par le Niger avant de ravitailler la ville de Gao en denrées alimentaires et d’autres produits de consommation. De Gao, les autres régions comme Ménaka et Kidal et les localités aux abords du fleuve Niger sont à leur tour approvisionnées.
PLUS DE 1.000 CAMIONS
BLOQUÉS- Le secrétaire général du Collectif des acteurs du marché de la Région
de Gao, Issiaka Abdoul Wahidou, estime que les événements en cours au Niger
depuis le 26 juillet dernier sont à la base de la flambée de prix du riz et du
carburant. Les populations de Gao consomment les produits en provenance du
Niger. Donc, tout problème qui touche le Niger impacte obligatoirement la région.
L’établissement
Alfatah Ould Mohamed est l’un des plus grands importateurs de riz. Selon son gérant,
plus d’une dizaine de camions contenant du riz importés sont stationnés sur le
Port du Bénin à cause des sanctions de la Cedeao contre le Niger. À notre
passage, son magasin ne contenait aucun grain de riz. «Avant le coup d’État,
notre comptoir commercial, cédait le sac de 25 kg de riz importé aux commerçants
grossistes à 11.500 Fcfa qui le revendaient à 12.000 Fcfa. Mais à notre grande
surprise, nous constatons qu’avec les événements survenus au Niger, le prix du
riz importé a grimpé.
Le sac de riz importé de 50 kg qui se vendait à 22.000
Fcfa coûte actuellement 28.000 Fcfa, voire 30.000 Fcfa», explique notre
interlocuteur qui ajoute que les opérateurs économiques du Nord préfèrent
s’approvisionner à partir du Bénin et du Togo. Parce que, selon lui, le bon état
de la route compense la longue distance entre Cotonou et Gao longue de 1.500 km
et l’approvisionnement à partir de ce port s’avère plus rentable que l’axe
Dakar-Bamako-Gao qui est tout aussi long que l’axe Bénin-Gao. L’axe Bamako-Gao
en plus de la dégradation de la route, connaît une insécurité qui entrave les
mouvements des transporteurs et des passagers.
Djibrilla est un
chauffeur de gros porteur, de nationalité nigérienne, qui venait juste
d’arriver avec son camion contenant une cargaison constituée exclusivement de
thé en provenance du Niger. Il témoignera qu’au moment du coup d’État militaire
survenu à Niamey, il était à la frontière Niger-Mali (poste de Labbezanga au
Mali). Il indique qu’à cause de l’insécurité sur le trajet Labbezanga-Gao
distant de 200 km, il a passé une semaine pour attendre l’escorte de l’armée
malienne. L’établissement Gaakoye est l’un des plus gros opérateurs économiques
de la région et partenaire privilégié de l’État, des Ong et de l’Office des
produits agricoles du Mali (Opam).
Selon son gérant Mohamed Ag Alhader, aucun
magasin de l’établissement ne contient du riz à cause des sanctions contre le
Niger par certains pays membres de la Cedeao. Il a déploré le fait que le jour
du coup d’État, plus de 89 camions-remorques pleins du riz étaient stationnés
sur le Port de Cotonou et s’apprêtaient à rejoindre la Région de Gao en
transitant par le Niger.
Ces camions chargés de riz étaient destinés à
satisfaire les commandes de l’État, les dons pour les déplacés encadrés par les
Ong. Une partie de la cargaison entre dans le cadre des commandes de l’Opam, a
précisé le gérant. «Nous vendions la tonne de riz importé à 460.000 Fcfa.
Aujourd’hui avec la crise au Niger, nous avons constaté que certains commerçants
grossistes cèdent la tonne à 500.000 Fcfa. Ce qui est très cher. La cause est
la fermeture des frontières», révèle-t-il.
Le directeur régional
du commerce, de la consommation et de la concurrence, Massa Coulibaly reconnait
qu’avec la crise au Niger, le prix de certaines denrées alimentaires en
particulier le riz importé connaît une hausse. Les quantités de riz local qui
proviennent du Sud du pays sont insuffisantes et la céréale revient très chère.
Massa Coulibaly explique que cette cherté du riz local est due à l’état de la
route et à l’insécurité.
Le vice-président de
la délégation régionale de la Chambre de commerce de Gao, Abdoulaye Touré,
explique que l’approvisionnement de trois régions du Nord en riz importé passe
par deux canaux de transactions, celui de l’axe Niger-Gao et celui de Sevaré-Gao.
Or, il se trouve que l’axe de ravitaillement en denrées alimentaires par le Bénin,
le Togo en transitant par le Niger avant d’approvisionner la Région de Gao est
fermé à cause de la crise au Niger. Plus de 1.000 camions contenant du riz
importé des commerçants de la région sont bloqués sur le Port de Cotonou au Bénin,
assure le Abdoulaye Touré.
La route Sevaré-Gao est devenue un véritable coupe-gorge pour tous ceux qui osent tenter l’aventure. Les groupes terroristes qui écument le trajet exigent des rançons de 30 millions de Fcfa par an et les commerçants avaient cotisé un certain moment pour le passage de leurs camions. Actuellement, ils exigent beaucoup plus. Les commerçants qui avaient refusé le paiement de la rançon, voient leurs camions brûlés. Plus d’une trentaine de camions remorques ont été calcinés sur cette route.
Abdrahamane TOURE / AMAP - Gao
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