Hivernage : Le marché lucratif des vendeurs de plants et fleurs

Avec la saison pluvieuse, les propriétaires de champs et de jardins ont très souvent recours à ces vendeurs pour l’achat d’arbustes et de fleurs. Ceux-ci leur donnent aussi des conseils en botanique

Publié lundi 14 août 2023 à 06:02
Hivernage : Le marché lucratif des vendeurs de plants et fleurs

Ces passionnés de la botanique se frottent les mains en cette période

 

Un mercredi de juillet, sous un ciel très nuageux sur l’avenue Kwame N’Krumah, un spectacle coloré de vendeurs de plants et fleurs au bord de la chaussée attire toute l’attention par leur verdure. Ces passionnés de la botanique transforment les trottoirs en véritables jardins, offrant aux citadins l’opportunité de s’immerger dans le monde de la nature.


Que ce soit pour embellir leurs espaces de vie ou pour la plantation de champs, les acheteurs trouvent ici un trésor d’espèces variées. Au-delà de la simple transaction commerciale, ces vendeurs contribuent à renouer le lien entre l’urbain et le végétal, rappelant à chacun l’importance de la verdure dans nos vies citadines souvent trépidantes.

Cette scène vivante témoigne du rôle essentiel de ces vendeurs de plants et fleurs dans la préservation de la beauté naturelle et de la quiétude au cœur de nos environnements urbains. Moustapha Traoré est un de ces passionnés de circonstance dont la famille tient un hangar derrière le mur du Foyer de la Base aérienne, le long de la même avenue. Le jeune étudiant qui aide son frère aîné durant les vacances dispose de diverses variétés de plants.


Des manguiers aux goyaviers et bananiers en passant par des pieds de baobabs, d’acacias, de tecks, orangers, il y en pour tout type de fruitier. «Ce lieu appartient à mon grand frère. Je viens l’aider à mes temps libres. Nous sommes six personnes à travailler ici», explique le jeune étudiant. Selon lui, le pot de plants varie de 50 à 100 Fcfa. à l’en croire, c’est pendant l’hivernage qu’ils réalisent les meilleurs profits. «Pendant la saison pluvieuse, je peux gagner entre 15.000 et 25.000 Fcfa selon les jours. Parfois aussi, on ne gagne rien», souligne le botaniste de circonstance.

Non loin de là dans la même rue, se trouve le hangar de Yacouba Daou, un autre vendeur de plants. En plus de la vente, ce dernier a dans sa corde l’entretien de jardin et la plantation d’arbres. «Pour cette année, nous n’avons pas beaucoup de marché, parce qu’il ne pleut pas beaucoup. C’est quand il pleut que les gens plantent.


La saison ne fait que commencer et on a bon espoir que le marché va reprendre», espère celui qui tire sa substance de ce travail. «Ce métier est tout pour moi, j’ai pu fonder une famille et parviens à subvenir aux dépenses», révèle-t-il. Ces vendeurs, souvent des experts autodidactes, connaissent chaque plante comme les lignes de la main. Au-delà de la vente, ils offrent des conseils avisés aux clients en quête de plante adéquate pour leur champ, ou pour la création du jardin.

Nous avons rencontré Drissa Traoré, professeur dans un lycée venu acheter des plants pour son champ. «C’est ma première fois de venir acheter ici, je trouve le prix abordable et il donne des conseils aux clients. J’achète pratiquement pendant toutes les périodes de l’année. Mais c’est pendant la saison des pluies que j’achète beaucoup», explique-t-il. Ajoutant qu’il n’y a pas de prix fixe et que ceux-ci dépendent de la taille de l’arbre.

Nous nous transportons aux alentours du Centre international de conférences de Bamako (CICB). En ce lieu, Sékou Coulibaly tient son jardin de plants et fleurs regorgeant de toutes sortes de variétés, notamment de pomme, karité greffé, néré, oranger, goyavier. «Certains jours avec le marché, on peut empocher de 10.000 à 50.000 Fcfa», confie le quinquagénaire qui se frotte plus les mains dans l’entretien des fleurs que dans la vente.

Ses plus gros clients sont les expatriés qui font des commandes pour leurs champs. «Aujourd’hui, nous n’avons pas de place, cet espace vert appartient au CCIB, nous n’avons ni papier ni rien et on peut nous chasser du lieu à tout moment. On ne paye rien ici. Avant on payait 1.500 Fcfa à la mairie, mais grâce à l’intervention des responsables du CICB, la pratique a cessé», dit-il avant de solliciter les autorités à leur trouver une place. À quelques mètres de la Bibliothèque nationale, au bord du trottoir, la place d’Arouna Traoré ne passe pas inaperçu tant son jardin est verdoyant. Habillé d’une chemise légère, les manches retroussées et un chapeau de soleil sur la tête, le quadragénaire assis sur un banc, s’affaire à emballer les plants dans des sacs en plastique.

«Cette année, l’hivernage démarre mal pour cause de rareté des pluies. Ici, le prix des petits plants va de 300 à 1.000 Fcfa. Les plants de 2 à 3 ans sont vendus entre 5.000 et 10.000 Fcfa. Mes clients sont en majorité des propriétaires de champs. Certains peuvent acheter de 50 jusqu’à 100 pieds», explique le père de famille de 5 enfants. Ajoutant que pendant cette période, certains jours, il peut gagner entre 15.000 et 20.000 Fcfa. À l’en croire, ce métier est mieux rémunéré que son ancien boulot de vigile. «Grâce ce métier, je prends en charge ma famille, je paye mon loyer, ainsi que la scolarité de mes enfants», se réjouit le fleuriste qui engrange plus de 10 ans d’expérience là-dedans.

Par ailleurs, l’homme sollicite l’accompagnement des autorités pour l’épanouissement de leur secteur. «Nous ne sommes pas considérés ici dans ce pays. Qui parle de développement parle d’arbres, nous contribuons à la lutte contre le changement climatique. Nous avons déjà la connaissance, nous avons besoin de place et du matériel pour bien exercer notre métier. Aucun vendeur de plantes de Bamako ne dispose de place appropriée, nous squattons tous les terrains des gens. Il faut que les autorités nous trouvent un espace», plaide-t-il, avant d’indiquer que la période de juillet à septembre est propice à la plantation d’arbres.

Il est évident que la verdure participe à l’embellissement de la cité. Elle contribue également à atténuer les températures en les rendant, à défaut d’être douces, supportables pour les habitants. Seules les villes avec des îlots de verdure pourront passer le cap des températures caniculaires qui rendent la vie insupportable. Ces fleuristes rendent un grand service à l’humanité en contribuant à l’aménagement des espaces verts et la plantation d’arbres fruitiers.

Amadou GUEGUERE

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Textile local : Le «bogolanfini» en péril

-.

Par Amadou GUEGUERE


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 07:44

Industrie : Un contrat historique entre le complexe SDA et les coopératives

«Transformer localement, commercialiser localement, produire localement et consommer localement»..

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 21 août 2025 à 08:28

Harmonisation des pratiques et échanges d’expériences : Les agences routières de l’AES réunies à Bamako

Durant deux jours, les participants, venus du Burkina Faso, du Mali et du Niger, vont partager leurs expériences en matière de maîtrise d’ouvrage déléguée. Ils vont également analyser les cadres juridiques des trois pays respectifs, examiner la possibilité d’harmoniser les textes et les procédures en tenant compte des forces enregistrées et des faiblesses constatées..

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 14 août 2025 à 13:02

Promotion des droits des femmes : Nos collègues Mohamed Traoré et Mohamed Diawara honorés pour leur travail

À l’occasion de la Journée panafricaine des femmes, le ministère en charge de la Promotion de la Femme a décerné des attestations de reconnaissance à deux de nos collègues : Mohamed Traoré et Mohamed Diawara.

Par Amadou GUEGUERE


Publié vendredi 01 août 2025 à 09:04

Le ministre Alhamdou Ag Ilyène dans Mali Kura Taasira 3 : «Quand un pays est attaqué, sa presse l’est aussi»

Le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration était l’invité de l’émission Mali Kura Taasira 3, enregistrée sur le parvis du siège de la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD) sur la route de Kati. Pour l’occasion, Alhamdou Ag Ilyène a abordé sans détours les trois secteurs stratégiques que porte son département, à savoir la communication, l’économie numérique et la modernisation de l’administration.

Par Amadou GUEGUERE


Publié mardi 29 juillet 2025 à 07:30

Campagne agricole 2025-2026 : Des efforts en cours pour de bonnes récoltes

Le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, était hier face à la presse pour faire le point sur l’évolution de la campagne agricole 2025-2026..

Par Amadou GUEGUERE


Publié mardi 22 juillet 2025 à 07:38

Entretien routier : Les pays de l’AES unissent leurs forces à Bamako

Bamako abrite depuis hier les travaux de la rencontre des services techniques chargés du financement, de l’entretien et de la préservation du patrimoine routier des pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES). La cérémonie d’ouverture a été présidée par le secrétaire général du ministère des Transports et des Infrastructures, Mama Djénépo.

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 17 juillet 2025 à 07:50

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner