
En cette période de
Ramadan, les sportifs de confession musulmane sont confrontés à un dilemme :
comment observer le jeûne et pratiquer le sport. L’Essor a recueilli les avis
et témoignages des médecins sportifs, des entraîneurs et des athlètes eux-mêmes
Peut-on jeûner et
faire du sport ? Voilà un sujet qui alimente les débats à chaque Ramadan, le
mois béni des musulmans. Selon les spécialistes de la santé, la réponse est
claire : le jeûne peut être dangereux lorsque qu’on pratique un sport intense.
Il peut causer, affirment la plupart des médecins sportifs, la déshydratation,
l’hypoglycémie et un risque de trouble cardiaque.
Ces spécialistes de
la santé déconseillent donc aux sportifs de haut niveau de jeûner et continuer
leurs activités sportives. Cardiologue au CHU Gabriel Touré, Dr Idrissa Minta
martèle que les sportifs de haut niveau doivent faire un choix entre jeûner ou
arrêter la pratique sportive pendant le Ramadan.
Les deux ne peuvent
pas aller ensemble, insiste-t-il. «Ce n’est pas une bonne idée de jeûner et de
faire du sport parce que ça oblige l’individu à se déshydrater et quand on se déshydrate,
on peut avoir un trouble du cœur. Pour moi, les sportifs ne doivent même pas
penser au jeûne, ceux qui le font s’exposent fortement à des maladies».
Dr Nouhoum Bagna Baby
abonde dans le même sens. «La pratique du sport déshydrate et le jeûne déshydrate
également. Faire du sport et jeûner est une majoration de la déshydratation. Je
déconseille à tous les sportifs de jeûner et de faire du sport.
Un sportif qui
pratique un sport intense et en même obverse le jeûne, met sa santé en danger,
voire sa vie», explique le médecin sportif. Et d’ajouter : «Un sportif qui
observe le jeûne peut faire un peu de jogging pour entretenir sa forme, mais
pas une activité sportive intense, comme par exemple jouer au football ou faire
deux heures d’exercices physiques». «Le jeûne diminue les performances et expose
les sportifs à des risques d’attaques cardiaques. L’idéal, c’est arrêter le
sport pendant le Ramadan», conseille le médecin sportif du Réal.
Qu’en pensent les
sportifs, notamment les footballeurs?
Les avis sont partagés et le choix difficile à faire. D’un côté, il y a
la pression des équipes et le souci de performer et de l’autre, l’obligation
pour tout musulman en bonne santé d’observer le jeûne pendant le Ramadan. «Je
jeûne et je m’entraîne depuis le début du mois de Ramadan. Je n’ai pas eu de problèmes,
mais je dois avouer que le jeûne diminue mon rythme pendant les séances d’entraînement.
Sauf cas de force majeure, je vais continuer à jeûner jusqu’à la fin du mois de
Ramadan», témoigne Mamaye Coulibaly, sociétaire du Stade malien.
L’avant-centre du Réal,
Abdramane Traoré «RBA» observe également le jeûne. «Pour moi, c’est une
question d’habitude. On peut jouer et jeûner, je le fais depuis plusieurs années
et je jeûne tous les lundis et jeudis. Pour moi, il n’y a aucun problème»,
estime le frère cadet de Hamari Traoré qui a révélé que lors du dernier match
du Réal contre l’ASOM (quart de finale de la Coupe du Mali, ndlr, «plusieurs
joueurs observaient le jeûne». Et de répéter : «Très sincèrement, je ne vois
pas de problèmes».
Pour le milieu de terrain
du Djoliba, Oumar Camara, c’est impossible de jeûner et d’être au top sur le
plan physique. «On ne peut jeûner et jouer au football. Le football est un jeu
de fond, le sportif a besoin de beaucoup de calories. Il ne peut pas passer
toute la journée sans boire, ni manger, c’est déconseillé», explique le capitaine du Djoliba.
Le gardien de l’AS
Douanes de Sikasso ne pense pas autre chose. «On ne peut pas observer le jeûne et en même
temps jouer un match de football. Certains de mes coéquipiers avaient commencé à
jeûner au début du mois de Ramadan mais par la suite, ils ont arrêté parce que
deux d’entre eux sont tombés malades», témoigne Boubacar M. Sogoba.
LE CASSE-TÊTE DES
ENTRAÎNEURS-Avant le début du Ramadan, l’entraîneur du Djoliba, Sékou Seck a évoqué
la question avec ses joueurs à qui il a demandé de s’abstenir de jeûner,
surtout les jours de match. Mais la consigne du technicien n’a pas été respectée
par tout le monde et Baco Seck constate que certains observent le jeûne. «Certains
joueurs se cachent pour le faire et malheureusement pour eux, ils ressentent
beaucoup de fatigue pendant le match.
Je suis souvent obligé de les remplacer
pour permettre à l’équipe de garder l’équilibre. Je ne suis pas un spécialiste
de la santé, mais pour moi, le sport de haut niveau et le jeûne ne peuvent pas
aller ensemble», dit sans détours
l’entraîneur des Rouges. «Certains joueurs sont têtus, déplore de son côté
Mamoutou Kané dit Mourlé, le technicien du CSD.
J’ai beau expliquer que c’est
dangereux de jeûner et jouer, certains joueurs s’entêtent à le faire. Il est
clair qu’un joueur ne peut observer le jeûne et être au top physiquement, c’est
impossible. Très sincèrement, cette période d’abstinence est un casse-tête pour
les entraîneurs», avoue Mamoutou Kané. «Depuis le début du Ramadan, tous les
entraîneurs du Mali sont confrontés à ce problème», appuie Cheick Oumar Koné,
le technicien de l’AS Douanes de Sikasso.
Et de renchérir : «On
parle sans cesse aux joueurs, mais ils ne nous écoutent pas. C’est dur pour nous,
mais il y a la religion et nos moyens de pression sont limités». Pour l’imam Abdoulaye
Koïta, le jeûne du mois de Ramadan est obligatoire pour tous les musulmans et
seules quatre catégories de personnes sont dispensées : les malades, les fous,
les voyageurs et les femmes indisposées. «La pratique du sport au mois de
Ramadan n’est pas interdit par la charia. On peut bien jeûner et pratiquer le
sport, tout dépend de la personne», estime l’imam que nous avons rencontré après
une séance de «tafsir» à la mosquée du Grand marché de Bamako.
Chez les supporters, en revanche, le Ramadan n’a aucune incidence sur les activités. à chaque match, ils viennent nombreux au stade pour donner de la voix à leurs couleurs et font chauffer les gradins pendant toute la durée des matches. On peut juste souligner que presque tous les inconditionnels prennent la précaution de venir avec un petit quelque chose, dans un sac ou sachet plastique pour la rupture du jeûne. Pour eux, comme pour l’imam Abdoulaye Koïta, on peut bien faire rimer sport et jeûne.
CERTAINS EXPATRIÉS MALIENS OBSERVENT AUSSI LE JEÛNE
À l’image du
capitaine des Aigles, Hamari Traoré, la plupart des expatriés maliens observent
le jeûne et jouent chaque week-end dans leur championnat respectif. «Bien que
je jeûne tous les lundis et jeudis depuis plusieurs années, j’avoue que ce
n’est pas facile pour nous en cette période de Ramadan.
Mais pour ce qui me
concerne, Dieu merci, je n’ai jamais eu de problèmes», confie le latéral de
Rennes qui assure que son entraîneur et l’ensemble du staff technique de Rennes
sont au courant de la situation. L’international malien ajoute que d’autres
joueurs du groupe rennais observent également le jeûne. «Je souhaite un bon
mois de Ramadan à tous les fidèles musulmans et demande aux imams de prier pour
notre pays qui traverse un moment important de son histoire», complètera le
capitaine des Aigles.
Blessé depuis
plusieurs semaines et absent des pelouses, le défenseur de l’AS Saint-Etienne
Falaye Sacko observe le jeûne en toute tranquillité. «Le jeûne se passe très
bien pour moi. Je suis blessé et je peux faire le jeûne sans problème. Je passe
presque toute la journée au lit, si je n’ai pas de rééducation à faire, je joue
au play station, indique le joueur.
Vers le petit soir, je fais ma cuisine et
très souvent certains de mes partenaires chrétiens viennent me rendre visite et
on mange ensemble à la rupture. Ça fait tout simplement plaisir de les avoir à
mes côtés. Bon Ramadan à tous les Maliens». Tout va bien également
pour l’attaquant d’Al Arabi en Arabie saoudite, Cheïbane Traoré.
«Tout se passe bien, je suis ici avec ma femme, c’est elle qui prépare après la rupture du jeûne. Mon club a pris des dispositions pour que nous puissions faire la rupture du jeûne après les entraînements», se félicite Cheïbane Traoré. «En Arabie saoudite, ajoute le joueur, le Ramadan est un mois de partage et beaucoup de nos dirigeants distribuent des zakat aux pauvres et souvent ils en donnent aux joueurs étrangers».
Djeneba BAGAYOGO
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