
Des jeunes filles transportent des tiges de riz lors de la campagne de récolte
Dans la ville de Ké-Macina
(Région de Ségou), la riziculture n’est pas seulement l’apanage des hommes.
Plusieurs femmes battantes produisent du riz en exploitant des parcelles en
zone Office du Niger. Véritables chefs d’exploitation, elles suivent et
entretiennent leurs périmètres rizicoles en veillant au bon déroulement des
activités champêtres.
Agée de 40 ans et mère de trois enfants,
Kadiatou Dolo possède un champ de deux
hectares et demi, dont l’exploitation lui coûte plus de 500.000 Fcfa par
campagne. Cette activité lui permet de gagner de quoi subvenir à ses besoins.
Nous l’avons rencontrée aux environs de 7 heures du matin, quand elle se
dirigeait vers son champ situé au quartier «Hamdallaye Parasol» accompagnée de
ses enfants. Ces derniers sont équipés d’outils agricoles.
La paysanne veille
sur sa parcelle comme sur la prunelle de ses yeux, afin de s’assurer que son périmètre
est à l’abri des personnes de mauvaises intentions qui anéantissent ses efforts
en inondant sa rizière. Elle se charge également d’irriguer et d’évacuer les
eaux de son champ. La quadragénaire précise avoir commencé la riziculture
depuis trois ans.
«J’ai loué le périmètre à 150.000 Fcfa l’hectare y
compris la redevance eau. Elle assure avoir déposé une demande d’octroi de
parcelle auprès de l’administration de l’Office du Niger depuis l’année dernière»,
confie-t-elle. L’apport de son conjoint, reconnaît-t-elle, est considérable. «Il
est la première personne qui me soutient dans mes travaux champêtres, car il
possède un motoculteur. Donc, je ne paie ni de frais de labour ni de frais
d’herse. Je paie des gens pour les autres travaux champêtres», se réjouit-elle.
Comme elle, Sitan Pléah pratique la riziculture depuis plus de 10 ans. Elle trouve son activité rentable à condition que l’eau n’endommage pas le périmètre rizicole. Pour l’entretien de sa parcelle d’une superficie d’environ 2.500 mètres carrés, cette mère de 4 enfants, dont 3 filles peut investir 100.000 Fcfa. «Je paie des gens pour entretenir mon champ. Je peux récolter 16 sacs de riz par campagne», confie la paysanne qui dit subvenir à ses besoins grâce à son travail. Sitan Pléah reçoit le soutien de son époux dans l’exécution des travaux. Cependant, elle dénonce la cherté du sac d’engrais.
CHARGES DE LA
FAMILLE- Quant à Mme Berthé Bintou Guindo, 37 ans, courageuse et travailleuse,
elle cultive du riz sur une parcelle d’environ un quart d’hectare non loin du
village depuis plus de 10 ans. Elle a eu le goût des travaux champêtres
lorsqu’elle habitait chez son père. «J’ai acheté ce lopin de terre, il y a 15
ans à 100.000 Fcfa», rappelle-t-elle, avant d’ajouter qu’elle a recours à la
main d’œuvre pour repiquer les boutures. Les frais journaliers d’un
travailleur, dit-elle, s’élèvent au minimum à 3.000 Fcfa.
Elle peut dépenser un
peu plus de 15.000 Fcfa quant à l’irrigation de son périmètre. Par ailleurs,
son mari l’aide à avoir la semence de riz et l’engrais qui, selon elle, est très
cher. Selon elle, les récoltes peuvent être souvent déficitaires. La
trentenaire exploite sa parcelle pendant la saison pluvieuse et la contre
saison. «On doit bien choisir le lieu avant de cultiver le riz. Le terrain doit
être un champ arable entouré de diguettes entre lesquelles l’eau peut être
maintenue», conseille celle qui a laissé son emprunte dans ce métier
traditionnellement réservé aux hommes.
Quand le prix du riz
est en hausse, estime cette mère de quatre enfants, elle peut gagner 200.000
Fcfa après avoir vendu 10 sacs de riz décortiqué. Mme Berthé Bintou Guindo écoule
sur le marché ses produits en vue de supporter ses dépenses personnelles.
Arsiké Souleymane
Samaké capitalise une dizaine d’années d’expériences dans la culture du riz. Ce
technicien supérieur en agriculture reconnait que les femmes sont nombreuses à
faire de la riziculture. Il explique qu’elles obtiennent les parcelles grâce à
l’Office du Niger ou par le biais de la location. Certaines femmes, dit-il,
peuvent exploiter entre trois à cinq hectares. Selon l’agronome, elles peuvent
confier l’entretien de leurs champs à d’autres personnes et assurer elles-mêmes
le suivi. Arsiké Souleymane Samaké témoigne qu’elles investissent les bénéfices
de ce travail dans le commerce.
«Certaines font des embouches et d’autres
soutiennent financièrement leur famille», développe-t-il. Et de souligner que
la hausse du prix de l’engrais est une préoccupation majeure des riziculteurs
malgré une baisse notable constatée cette année. Le technicien agricole précise
que cette année, le prix de l’urée s’élève à 22.000 contre 38.000 Fcfa l’année
dernière. Quant à l’engrais DAP, il coûtait 40.000 contre 24.000 Fcfa cette année.
Ladji Oumar Guindo soutient
que les femmes qui évoluent dans la culture du riz sont pour la plupart aisées.
Selon lui, ces battantes louent ou achètent des périmètres. Le jeune homme de
24 ans soutient que ces paysannes apportent un appui appréciable à leur foyer
en terme de prise en charge des dépenses de la famille.
Aminata SOUMAH
Rédaction Lessor
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